Il était tard ce vendredi soir. Je venais d'entamer ma troisième heure de travaille et nous n'étions qu'à 23h45 exactement de la pendule. Je soupirait en jetant un oeil à cette foutue horloge et attrapait un paquet de chips qui traînait sur le comptoir pour le remettre à sa place : dans le rayon "biscuits apéritifs." La boutique était vide ce soir. Soirée calme et paisible, peut-être bien trop. Bo c'était fait arrêter pour conduite en état d'ivresse .. Oui, encore et devait passer la nuit au poste de police. En attendant donc, je devait faire tourner le business de mon mieux. Servant donc les insomniaques de Dillon. Plusieurs vieux venant acheter des clopes en douce de leurs épouses ou époux. Quelques étrangers venant mettre le plein et prendre un snack. Puis comme habituellement, une bande de jeunes du lycée, garçons et filles qui tentaient de m'amadouer avec leurs sourires forcés pour que je passe sur le fait qu'ils étaient tous mineurs et les laissent acheter des bouteilles. Je leur répondait donc, avec le même petit sourire forcé, qu'ils n'avaient qu'à se débrouiller autrement. Je ne comptais pas leur faire une faveur. Sûrement pas aux gens que je ne porte pas dans mon coeur. Puis, mon petit rayon de soleil éclaira ma nuit cauchemardesque. Babylone. La voyant passer le pas de la porte, je levait les bras en l'air. Jésus Marie Joseph ! Enfin ! Les gars de l'équipe de foot et leurs copines se retournaient pour fixer ma meilleure amie. Attention, elle fait partie du club de tir à l'arc. Les menaçais-je, me retenant de rire en voyant leur têtes. Je fit le tour du comptoir pour aller prendre Baby dans mes bras. Tu me sauve la vie ! Dis moi que tu passe le reste de la soirée avec moi pour m'empêcher de devenir complètement folle. Je la suppliais du regard, espérant qu'elle gâcherait égoïstement son vendredi soir pour ne pas m'abandonner à mon triste sort.

Vendredi soir. Pour n'importe quel étudiant, cela annonçait le début d'un week end tant attendu, des fêtes certainement programmés. Pour toi.. Ce n'était rien d'autre que d'un ennui mortel. T'avais passée la soirée à traîner dans la maison pendant que toute ta famille assistait fièrement au match des Panthers. Equipe dont ton frère faisait partit. Et comme à ton habitude, tu avais catégoriquement refusée d'y mettre les pieds. C'était le genre de truc contre lequel tu te battais et il était hors de question que tu perdes ton temps à regarder une bande d'abruti se battre pour un ballon. Puis ça ferait bien trop plaisir à tes parents que te voir céder. Non, ça n'arriverait pas. Fixant la pendule du salon, tu te redressais rapidement enfilant une veste et attrapant les clefs de ta voiture. Partir avant qu'il ne rentre t'éviterais bien des problèmes et discussions houleuse. Puis, t'avais soudainement l'envie de voir Alabama. Alabama qui t'étais semblable sur tellement de point que parfois, tu te demandais si vous n'aviez pas des liens de parenté. Bref. Montant dans ta voiture, tu conduisais jusqu'à la station service où celle ci travaillait à mi-temps. A force, tu connaissais le chemin par coeur. T'étais même presque sûre de pouvoir y aller les yeux fermés. Te garant sur le petit parking à disposition, tu poussais la porte du magasin esquissant un sourire quand celle ci t'accueillit en grande pompe. Jésus Marie Joseph ! Enfin ! C'était presque si tu n'aurais pas éclatée de rire. En tout cas, cela te donna le droit d'écopper de tout les regards méprisants de joueurs sortant du match ainsi que de leur stupide petite amie pour la plupart meneuse de claque. Attention, elle fait partie du club de tir à l'arc. T'approchais du petit groupe un sourire mauvais sur les lèvres avant de laisser s'échapper un petit « Bouh » de ta bouche. Et hop, des regards un peu plus méprisant avant qu'ils ne se décident à quitter la station. Chouette, une brochette de con en moins. Tu me sauve la vie ! Dis moi que tu passe le reste de la soirée avec moi pour m'empêcher de devenir complètement folle. T'attrapais un paquet de gâteaux se trouvant sur une étagère et posait un billet sur la table regardant celle que tu considérais comme ton double. « J'suis ravie de t'éviter un allé simple à l'asile. J'pense que tu vas devoir m'être redevable toute ta vie. »