Le stade était encore rempli ce soir, c’était de la folie. J’avais l’impression de revivre tous mes matchs, l’ambiance n’avait pas du tout changé avec les années. C’était ça Dillon. J’étais heureux d’être revenu ici, et pourtant je ne l’aurais jamais imaginé. J’ai détesté autant que j’ai aimé cette ville. A présent, j’étais dans mon élément. Avec l’euphorie je n’avais même pas pensé qu’Adi pourrait se trouver dans les gradins. L’équipe a remporté la victoire, j’étais tellement fier d’eux ! Nous avons tous filé chez Ez’s. C’était le lieu des Panthers.
Je parlais avec le coach, puis certains joueurs et quelques pères. On ne parlait que de football, c’était ma drogue. J’en étais à ma troisième bière, j’ai relevé les yeux deux secondes et c’était là que j’ai encore croisé son regard. Qu’est-ce qu’elle était belle… Elise avait toujours été la femme parfaite pour moi. Je ne pourrais jamais me lasser de la regarder. Partir si longtemps et si loin, ça aurait dû me guérir d’elle. J’ai été minable à l’époque, c’était elle et moi et je ne lui ai même pas laissé un mot. J’ai manqué de m’étouffer avec une gorgée de ma boisson. Adrianna se dirigeait vers moi, je me doutais bien que ça allait arriver mais… Je n’étais pas prêt. J’ai fait comprendre à mon interlocuteur que je devais le laisser et elle était là, devant moi, à me parler. C’était bizarre. « Adi salut... Oui je suis de retour, je suis l’assistant du coach. » Comme si elle ne savait pas que j’étais revenu, on s’était déjà croisé. La vraie question qu’elle se posait c’était si j’allais rester pour de bon. « Tu deviens quoi ? » Cette conversation était tellement banale, une honte pour notre relation passée. Je ne voyais pas de mari ou copain débarquer derrière elle. Après tout s’il y avait eu quelqu’un, il serait là. Qui peut manquer ce genre de soirée à Dillon ? J’essayais de garder mon assurance habituelle mais la vérité c’était qu’Adi me déstabilisé totalement.

Ce que j’ai toujours voulu... Si seulement Adrianna savait que j’étais encore détruit de l’intérieur. J’avais certes évolué mais le sentiment d’échec ne m’avait jamais quitté. Que ce soit de ma relation avec elle ou bien ma vie professionnelle. Je n’ai même pas rétorqué sur la question. C’était trop dur d’en parler avec elle, même après toutes ces années. Très vite la jeune femme continua en parlant d’elle. Adi était devenue vétérinaire, elle a même sa clinique. Mon regard s’est rempli d’admiration, j’étais fier d’elle. Puis elle me lâcha une bombe sur sa vie privée. J’en attendais moins pour une première conversation. J’ai esquissé un sourire en l’écoutant me dire qu’elle avait entendu que j’avais quelqu’un dans ma vie. Comment cela se pouvait-il ? Je n’étais là que depuis deux semaines, les rumeurs étaient toujours au top niveau ici. « Je vais certainement te décevoir mais je suis seul et sans enfant. Je ne me suis jamais marié. » Voilà c’était dit, pourquoi en dire plus ? Je n’avais jamais été un grand bavard. Je n’allais pas lui expliquer qu’elle avait été la seule pour qui j’avais ressenti vraiment quelque chose. Que mon amour de jeunesse était certainement la bonne, la femme de vie, celle avec qui j’aurais dû avoir une famille. « Tu étais mariée depuis longtemps ? Tu as des enfants ? » Par contre, moi j’avais envie de plus de détails sur sa vie. J’étais intrigué, jaloux mais à moitié content qu’elle soit libérée. C’était bizarre comme sensation. Je me doutais bien que je ne pouvais pas espérer une quelconque relation avec mon ex. Mais je n’avais pas envie de la voir avec un autre. Cet homme, son ex-mari, il pourrait bien débarqué à n’importe quel moment pour la reconquérir après tout. Surtout s’ils ont des enfants. Je la regardais près à boire ses paroles, je devais même avoir les yeux brillants. J’étais cloué à ses lèvres, un pincement au cœur. J’étais toujours raide dingue de la petite brune la plus sexy de Dillon. La maturité me donnait envie de lui déclarer ma flemme, de lui faire milles excuses, d’arranger les choses, de lui promettre une vie parfaite. Je me retenais, je ne pouvais pas débarquer dans sa vie ainsi. Ce n’était plus ma place et ça depuis que je l’avais laissée sans aucunes nouvelles.