NOM : mayfield, un nom plutôt banal, enfin j'veux dire, j'pense pas qu'il soit tellement rare dans toute la population de la planète quoi. PRENOMS : je crois que pas mal de gens dans ce pays ont deux, trois, quatre plus rarement prénoms à leur actif. j'trouve ça vachement chiant et compliqué de donner quinze mille prénoms à son enfant. sérieusement les gars! le premier, O.K, il vous servira à appeler votre gosse, logique, mais après..? vous imaginez, si l'on décidait d'appeler chaque personne avec chacun de ses prénoms ? moi j'imagine parfaitement le truc : marie-lou robyn lisa rose, tu veux un café ? bref, je fais pourtant parti de ce pourcentage de la population, alors voilà, moi c'est avalon, comme avalons, haha tellement drôle, bref. c'est avalon rosie, mais par pitié, laissez ce rosie à sa forme première lettre de l'initiale, ça facilitera tellement les choses. vraiment. DATE DE NAISSANCE : tout en grâce et en délicatesse, j'ai été éjecté du vagin de ma mère de le 14 avril 1997. et non, je ne suis pas entrain de parler du nouveau film gore branché, juste de ce qu'on le nomme le "miracle de la vie". c'est chou. LIEU DE NAISSANCE : dillons, vous savez cette petite ville un peu beaucoup pommée dans le texas. voilà, c'est là, le trou du cul du monde. heureusement, c'est un trou de balle plutôt sympathique finalement. bon, j'avoue c'est bizarre dit comme ça, mais l'essentiel c'est qu'on s'comprends non ? non ? ah. ouais bon. bref, passons. ORIGINE : ben, j'pense américaine, enfin j'sais pas, c'est quoi cette question sérieux les gars ? NATIONALITÉ : américaine mon frère, t'as cru quoi, c'tte classe internationale sisi. nan j'rigole, j'm'en branle. MÉTIER/ETUDE : lycéenne senior - respect - et puis je vends aussi des sandwichs dans... ben dans un magasin de sandwich quoi. GROUPE : don't mess with football. AVATAR : zoella sugg, la plus chou des choux. QUALITÉS :  drôle + romantique et fleur bleue, même si elle évite de le crier sur tous les toits + attachante + cordon bleu + serviable + accessible + déterminée + optimiste +  dynamique + rêveuse + intelligente + battante + sportive + indépendante + loyale + franche + enjouée. DÉFAUTS :  turbulente, une vraie pile électrique + assez vulgaire dans ses propos, par habitude, pas par méchanceté + timide en amour + très bavarde, parle pour ne rien dire + fouineuse + rancunière + têtue + sensible + susceptible + un peu râleuse + gourmande + tendance à désobéir, on la qualifie parfois même de "rebelle" + insolente + se pose trop de questions + un peu garçon manqué.

Cher Journal,

Honnêtement ? Tu devrais bien profiter de ses quelques lignes que je vais t'offrir aujourd'hui, les apprécier à sa juste valeur tu vois, te languir de chaque mot que ma plume - bon j'avoue, c'est pas vraiment une plume au sens propre, mais faut avouer que c'est plus classe que de dire "ma mine à bille" - va déposer sur cette feuille. Nan, sérieusement, ça pourrait bien être les premières lignes que je rédige dans ce carnet, mais aussi probablement les dernières. Je n'ai jamais été trop journal girly, bout de papier où tu confis la totalité de ta vie ennuyante et tristement sans rebondissement. Ouais, c'est clair. Le journal intime est un concept que les gens sans vie, à la peur constante et effrayante de disparaître - vous voyez quoi, mourir sans laisser une trace de son passage sur terre - ont inventé pour se rassurer. Je me répète souvent qu'on est rien, qu'on est juste des trucs, des poussières, une fine pellicule de poussière pleine de souvenirs, qui un jour ou l'autre sera nettoyée par un chiffon à poussière, couramment appelé mort, et puis tout recommencera. Une nouvelle couche de poussière recouvrira la Terre, et puis voilà, c'est ce genre de cercle sans fin qui pourrait te faire réfléchir pendant des heures. Enfin, moi ça me fait réfléchir. Mais bref, je ne voulais pas parler de ça. D'ailleurs je ne voulais pas te parler tout court. Ce que je voulais te dire, c'était que j'étais pas ce genre de fille à écrire régulièrement, voir à la fin de chaque journée, dans son petit journal, à geindre, se plaindre de ses soucis. Pourtant je suis là, j'veux dire, j'suis bien ici à t'écrire, je sais pas vraiment pourquoi d'ailleurs, mais bref. Actuellement je range ma chambre - c'est quelque chose de plutôt rare, genre ça arrive une à deux fois par an environ mais toujours bref - et je viens de te trouver dans un vieux carton. Ouais, ça fait cliché. Je crois que je t'avais eu pour mes huit ans, aujourd'hui j'en ai seize. Bref, tu sais quoi ? Je trouve que j'ai trop écrit, pas que je soit particulièrement feignante - tout dépend de quoi il s'agit - et je ne veux pas commencer à m'habituer, alors j'y vais. Tchouss.

"Bordel! Killian, t'as mis où mon shampoing ?!" Je dévale l'escalier, à la poursuite de l'individu nuisible âgé de treize ans, bref ce petit merdeux de Killian, mon frère quoi. "Attrape-moi si tu peux, t'façon t'en a pas besoin de ton shampoing, gitane un jour, gitane toujours!" Je. vais. le. tuer. ARGH. Je dérape sur une marche, termine ma course sur mon "popotin de babouin", insulte suprême que mon frère chérit tout particulièrement. Je hurle - de colère et de douleur, j'vous assure, j'ai le cul en feu - et me relève tel un ressort (ouais, bon j'avoue que la comparaison n'est pas tellement flatteuse, mais j'avais rien d'autre en tête, j'fais avec les moyens du bord hein..) et continue ma course. Je saute par dessus le canapé : "NINJA POWA! PLAQUAGE!" Aussitôt dit, aussitôt fait, mon frangin est à terre, gesticulant, mon shampoing à la main : "AAAAH ! Tu m'écrases grosse vache, dégage !" Grosse vache ? GROSSE VACHE ?! Ce mec est mort (cette fois pour de bon), je vais l'étrangler, le couper en tout petits morceaux que je donnerais à bouffer aux dindons ! (Ouais, j'ai des pulsions de psychopathe et.. Pas sûre que les dindons mangeront de la chair.. arhm.) Mais j'suis pas grosse saperlipopette alors ! J'vous jure, promis, j'fais un jogging une à deux fois par semaine déjà, donc j'suis déjà une sportive de haut niveau O.K? Et puis sérieux j'ai calculé (et ouais, j'suis pas si conne vous voyez, mouahaha, saluez votre nouvelle déesse, Einstein le retour et-... chuuut.) mon IMC, j'suis dans la moyenne, j'veux dire, j'suis normale quoi ! J'arrache le shampoing des mains du gnome : "Ta gueule p'tite bistouquette! Tu veux un bisou baveux c'est ça ?" Il hurle et se débat : "Bwahahahaha, tu parles comme une p'tite vieille, t'es-.. Attends ! Nan, pitié Ava, pas ça, j't'en supplie!" Mais il est trop tard pour lui, le pauvre petit est pris au piège, et ne pourra échapper à sa destinée, mouahahaha! Je me baisse, et hoplé, un beau bisou plein de bavouille sur son front.

Cher Journal,

Tu me faisais pitié dans cette armoire. Nan vraiment, t'avais vraiment l'air d'un gland tombé de son chêne. T'sais quoi, aujourd'hui je vais te raconter un ou deux trucs, ça te consolera peut-être. Bon. Je vais parler de moi, au risque de passer pour une narcissique - et d'ailleurs je ne le suis pas ! - c'est le minimum pour un journal intime de connaître un peu la personne, enfin je pense non ? BREF. Sache d'abord que je suis quelqu'un de sérieuse niveau étude, tout ça et tout ça, voilà. Je veux dire, je ne suis pas du genre à passer ma vie à réviser, j'ai une petite vie sociale à côté, enfin genre petite petite quoi. C'est clair que j'ai jamais été le genre de fille "populaire", et dieu sait ce que ce mot me donne la gerbe, sérieux. Peu importe. J'ai eu une petite bande d'amis quoi, et j'ai de bons résultats, pourtant je te le répète, je ne travaille pas comme une dingue, mon père dit que j'ai des capacités. Genre X-men. Bref. Ah oui, j'ai aussi beaucoup de tics du langage, genre dire voilà, tout ça tout ça, et surtout le pire de tous - enfin pire, perso j'm'en branle, c'est plus pour les autres je pense - bref. Le fameux bref, simple et expéditif. Bref. On m'a aussi dit que je parlais genre "vulgairement", rien de grave évidemment. Et honnêtement, ça aussi j'm'en branle. Je parle beaucoup. Beaucoup dans le genre, énormément. Mais ça aussi, tu t'y habitueras, on s'y fait j'te promets. Je déteste le feu. Ouais, mauvaise expérience avec, tout ça tout ça. C'était à l'époque où j'étais disons un peu influençable, j'avais suivis un bande de jeunes tous plus vieux que moi, j'avais treize ans je crois, eux plus dans les alentours de seize ans jusqu'à dix-huit pour certains. En réalité ils n'étaient pas mes amis. C'était des personnes justement "populaire", des jeunes à la recherche d'adrénaline pour pimenter leur petite existence, bref, des jeunes quoi. On s'étaient tous rendu à cette fête. Je me souviens encore de la musique, elle agressait mes oreilles, j'étais peu habituée à ce genre de truc, alors voilà, quand j'ai vu l'alcool, les joints, et tout l'attirail de truc illégaux, "pu-...rée." à été ma seule pensée cohérente. Et puis il y a eu ce teubé qu'a probablement laissé son joint allumé sur cette putain de moquette, le feu s'est très vite déclenché. Je me souviens des cris de panique, du verre qui se brisait, et de ses flammes qui menaçaient de faire disparaître plus rapidement la couche de poussière que nous étions. Bref, après plus rien, j'ai perdu connaissance. Pas très héroïque, c'est clair. Puis il est venu. Mon père. Sérieux, c'est un héros ce mec. Ouais, parce qu'il est pompier. Donc voilà, papounet est venu au secours de sa pauvre gourde de fille allongée au sol quoi. Le pire du pire, c'est qu'il s'est blessé lors de l'intervention, je m'en suis voulu pendant des mois. Bref, je déteste le feu.

"[...] Mais peut-être que mon cours n'est pas assez intéressant pour vous, mademoiselle Mayfield?!" Je sursaute, tremble (j'tremble toujours quand j'suis réveillé en sursaut) et relève la tête, les yeux endormis. Je soupire. Madame pucelle de première, aka ma prof d'SVT, veut apparement taper la causette, putain elle m'fait chier c'tte meuf. Je m'étire et baille, ce qui a l'air de la rendre encore plus furieuse (genre vous voyez une truie en furie, j'pense que là c'est pire), et provoque l'efferversence dans la classe, tous trop heureux d'avoir un peu d'action dans ce cours, ou cette torture, appelez ça comme vous voulez, les élèves se bidonnent tous comme des baleines échoués, j'les aime bien, mais ils se marrent un peu pour rien, enfin bref, j'abandonne avec ces gens-là. Je me lève, sourit et réplique d'un ton arrogant et provoquant : "Giselle, Giselle...", ouais j'appelle ma prof par son prénom, ça la saoule, ça m'fais plaisir, je pousse un soupire désespéré : "Vos cours sont naturellement ennuyeux, comment c'est possible ? C'est genre des cours somnifères, même un chameau hyperactif s'endormirait sérieux.. Quoique, pas sûre que les chameaux hyperactifs existent réellement, mais peu importe." Ses sourcils se froncent, mon dieu, j'ai peur, Gollum le retour, arghhhh! "Co-comment osez-vous ?! Je-..." Blablabla : "Tut tut, économise ta salive vieille peau, et j'préfère encore qu'elle reste dans votre bouche, j'ai pas emmené mon parapluie, vous comprendre ?" elle vire au rouge, on dirait un feu de circulation, c'cool j'trouve "SORTEZ ! SORTEZ IMMÉDIATEMENT!" Oh, elle est vexée ma p'tite dame ? J'suis tellement dé-... Nan, en vrai j'suis fière, putain ouais, j'suis fière comme un paon, ouais, bon genre sans les plumes et tout ça quoi, mais fière quand même. Je souris, je rayonne, bon ça c'est dans ma tête, j'dois avoir la tête dans le cul puisque j'viens de me réveiller, mais c'pas grave, la vie est belleeeee : "J'allais vous le proposer, je sors, ça me saoule, vous saoulez, vos cours me font chier, j'préférais encore crever que d'rester là, à pourrir sur ma table. Oh, et puis Gigi, j'crois t'a expiré, t'es périmée, t'es juste à bonne jeter, sur ce... Bonne journée !" Nah mais en vrai j'suis pas une délinquante hein. J'vous l'ai dit, j'ai un bon bulletin mais c'est juste cette keunasse de prof et sa matière avec lesquelles j'ai un peu beaucoup de mal, voilàààà.

Cher Journal,

Les gens disent que je change. Parait-il que je me rebelle, attention monsieur. Mais je ne crois pas que ce soit moi qui change, mais le plutôt le monde autour de moi. Je ne fais que m'adapter.