« Allez les gars, on s'motive là ! » Je cours. Je cours jusqu'à l'épuisement, encore, encore et encore. Il n'y a que ça qui puisse me changer les idées, dernièrement. A l'entraînement, je peux enfin déverser toute la rage qui s'accumule en moi, laisser sortir toute la haine, le dégoût que j'éprouve pour moi-même. Courir plus vite. Plaquer plus fort. Encore, encore, encore. « PARKER ! Mais qu'est-ce que tu fou ? » Je secoue la tête, prenant conscience de ce que je suis en train de faire. Allongé par terre, je maintiens mon coéquipier au sol avec force et rage, comme si ma vie en dépendait, comme si j'étais sur un ring et non plus sur un terrain de football. « Je... désolé coach. » marmonnai-je en me relevant, mal à l'aise. Je tend une main à Jules à qui j'ai fait un peu mal, apparemment, et l'aide à se relever. « Désolé mec... » ajoutai-je en lui donnant une accolade qu'il me rend volontiers. Il ne m'en veut pas, c'est une bonne chose. Mon coach me jette un regard intrigué avant de siffler la reprise de l'entraînement. Tout le monde retourne à sa place mais je reste planté là, persuadé qu'il va me dire quelque chose. Gagné. « Dans mon bureau à la fin de l'heure, Parker. » Son regard en dit long, et je baisse les yeux avant de retourner à mon poste en trottinant. Il faut que je me calme ou tout ça va mal finir.

Debout dans le bureau du coach, j'écoute son sermon à propos de la violence gratuite sans broncher, acquiesçant de temps à autre. Je finis alors par lui expliquer que ces derniers temps j'ai la tête ailleurs mais que cela ne se reproduira plus. « J'espère bien Parker. J'ai besoin de toi dans l'équipe, cette année. » Une tape sur le torse qui en dit long et le voilà disparu de ma vue, me laissant seul avec moi-même. Tout le monde est parti, il ne reste plus que moi dans les vestiaires, à mon plus grand bonheur. Moins de gens signifierait moins de questions, surtout celles de Killian, même s'il sait pertinemment ce qui se passe dans ma tête dernièrement. L'entraînement s'est terminé plus tôt que prévu, et heureusement pour moi. Jules n'a rien, mais je me connais, j'aurais pu y aller plus fort encore, et je m'en veux. Je m'approche de mon casier et me débarrasse de mes protections pour filer sous la douche. L'eau froide m'éclaircit un peu les idées et je me rend compte que je suis exténué autant physiquement que psychologiquement. Après m'être séché, j'enfile mon jean et c'est à cet instant que j’entends la porte des vestiaires claquer. Je relève la tête et découvre Autumn frappant à la porte du bureau de mon coach. Elle ne m'a pas vue, et j'hésite à m'éclipser sans un mot. « Il est parti, on a fini plus tôt. » dis-je simplement, regardant le fond de mon casier en y cherchant un t-shirt afin d'éviter de croiser son regard meurtrier. Elle m'en veut énormément depuis quelques semaines, depuis que nous nous sommes séparés. Elle s'était accrochée à moi, beaucoup attachée, alors que je l'avais prévenue. Je lui avais dit que je n'étais pas sûr de moi, sûr de ce que je voulais. Mais on ne contrôle pas ses sentiments, malheureusement. J'enfile mon haut puis ma veste en cuir et, enfin, je tourne la tête vers elle. Un tas de sentiments resurgissent en moi, comme à chaque fois que je la vois, et je ne peux m'empêcher d'éprouver de remords. « Tu voulais ? » Faire comme si de rien n'était. Rester impassible. Telle est le moyen d'oublier. Ou pas.

Un entraînement de plus, je n’étais pas à ça près maintenant. Je me demandais par contre comment mon corps supportait les entraînements que je lui faisais subir mais tant qu’il tenait, je n’allais pas me plaindre. En tenue de cheerleader, je me retrouvais dans les rangs à préparer la chorégraphie pour les prochaines compétitions. C’était vraiment la partie que je préférais. Les matchs aussi mais les meilleures chorégraphies n’étaient pas lors des matchs, loin de là. Je prenais alors le plus de plaisir possible durant ces répétitions et j’étais contente de me retrouver dans les airs de temps en temps. Ces derniers temps, je n’avais pas une grande envie de sourire mais je n’avais pas le choix lors de l’entraînement, la coach n’avait pas hésité à me faire une remarque à ce sujet. Ce n’était pas non plus ma faute que ma vie soit juste une horreur ces derniers temps. Je n’avais pas de chance, tout me tombait dessus en même temps, je n’avais rien demandé de tout cela moi bien au contraire ! Mais le sort m’avait dans le cornet ces derniers temps. Après plus d’une heure d’entraînement, la coach décida que cela suffisait pour aujourd’hui et je quittais donc le gymnase principal pour me rendre dans les vestiaires avec mes camarades. Seulement, la coach m’interrompit dans mon élan en m’appelant. Elle me mit ensuite dans la main un morceau de papier en me disant : « Va porter ça au coach Jefferson s’il te plaît Autumn, je dois aller chercher ma fille à l’école et je suis déjà en retard, c’est pour le match vendredi. » Je ne pouvais pas lui dire non, pas quand elle avait sorti l’excuse de sa fille. Je lui fis donc mon plus beau sourire avant de partir en direction du bureau du coach de l’équipe de football. J’avais envi de tout casser autour de moi, j’avais l’impression que j’allais exploser. Non mais elle se foutait de ma gueule ? Ils se foutaient tous de ma gueule de toute manière, il n’y avait pas d’autres explications. D’abord la principale et désormais ma coach, j’arrivais réellement au bout du rouleau. Une fois devant le bureau du coach, je frappais plusieurs fois sans entendre une seule réponse. Je pensais donc que les joueurs devaient toujours être sur le terrain et j’allais me diriger vers la sortie quand la porte des vestiaires de l’équipe de football s’ouvrit pour révéler … Absolem. Le frère de Baby. Réellement, c’était la dernière chose dont j’avais besoin aujourd’hui. Déjà que j’étais sur les nerfs, là c’est bon, j’étais réellement en train de péter un plomb. « Il est parti, on a fini plus tôt. » Je ne pus m’empêcher de lever les yeux au ciel, j’en avais réellement marre, j’étais au bout du rouleau et il y avait des chances pour que ce soit Absolem qui trinque. De toute manière, il n’avait pas mérité mieux, si mon cœur n’était pas entier en ce début d’année c’était bien qu’il y avait une raison … « Tu voulais ? » Cette fois, je laissais échapper un petit rire, c’était plus fort que moi, nerveux certains diront … Mais qu’est-ce que cela changeait que je lui dise ce qu’il se passait ou pas ? Rien. « Rien qui ne te concerne je te rassure. » Dis-je le visage complètement fermé. Il m’avait blessé et ça je n’allais pas l’oublier de sitôt tout de même. En plus, il avait une autre fille en vue, elle avait toujours été là, quelle idée. Et puis cette pimbêche … « Mais si tu veux savoir, c’est un mot de ma coach pour le match de vendredi. Je viendrai plus tôt demain, c’est pas grave, je ne suis plus à ça près. » Ce n’était pas de ma faute s’il n’était pas là ce soir, la coach ne pourra rien me reprocher de toute manière, je ne risquais pas une autre sanction complètement débile. « Si tu te dépêche y a blondie qui devrait avoir terminé sa douche. » Dis-je avec un regard rempli de colère.

Autumn lève les yeux au ciel alors que je ne fais que lui dire ce qui pourtant était ce qu'elle attendait. Lever les yeux au ciel... A plus époque pas si lointaine, je trouvais ce geste de sa part... mignon. Elle faisait ça lorsqu'elle était agacée et à chaque fois, je m'approchais d'elle et l'embrassait par surprise. Ainsi, elle retrouvait le sourire. Mais à présent, la voir faire cela ne me fait plus sourire du tout. Elle m'en veut énormément, je le sais car Baby m'en a parlé rapidement, et de toute manière cela se voit. Elle ne pourrait mieux me montrer sa rancoeur envers moi que par le regard qu'elle me lance. Je soupire avant de lui demander ce qu'elle voulait à mon coach. Après tout, si c'est un message à transmettre, je peux très bien le faire. « Rien qui ne te concerne je te rassure. » dit-elle totalement... fermée. Inexpressive. Malgré tout, sa voix traduit très bien son amertume. Je déglutis avec peine, mal à l'aise. J'aurais préféré être partout ailleurs qu'ici, même dans le bureau du proviseur ou en colle, s'il le fallait. « Mais si tu veux savoir, c’est un mot de ma coach pour le match de vendredi. Je viendrai plus tôt demain, c’est pas grave, je ne suis plus à ça près. » Ok... Elle semble clairement au bout du rouleau, ou pas loin tout du moins. La voir dans cet état me fait mal au coeur car je suis bien conscient que je n'y suis pas pour rien. « Ok... » dis-je simplement en terminant de ranger mes affaires. A quoi bon discuter ? Faire de même avec un sourd aurait été la même chose. Et que puis-je faire pour elle, de toute manière ? Elle semble s'énerver sur moi sans raison, enfin presque. Disons qu'elle passe ses nerfs sur moi alors que je ne suis pas responsable de tout son malheur. Soudain, elle reprend la parole, comme pour enfoncer le couteau dans la plaie. « Si tu te dépêche y a blondie qui devrait avoir terminé sa douche. » Je me stoppe net dans mon action, le regard fixé sur le fond de mon sac. Cette phrase me fait l'effet d'un coup de poignard. Au moins, elle est franche, mais elle n'y va pas de main morte. Je tente de peser le pour et le contre. Ok, elle m'en veut, mais il y a des limites. Lorsque je relève la tête vers elle, elle me fusille du regard. Je le soutiens sans pour autant y mettre autant de colère. Restes calme Abso, restes calme. Autumn, tu vas m'en vouloir encore pendant combien de temps ? Je t'ai déjà dit... On s'est déjà expliqués... Je suis désolé. Mais apparemment, ce n'est pas suffisant, et ça ne le sera jamais. Alyx m'avait prévenue, je n'aurais jamais du sortir avec Autumn, au vu de sa relation avec Baby. Mais voilà, les choses s'étaient déroulées ainsi, et maintenant je le regrettais. NB : toujours écouter sa meilleure amie. Je garde mon regard planté dans celui de Autumn, tentant de lutter contre la colère qui monte en moi tout doucement. J'aimerais lui dire qu'elle n'est pas la seule à souffrir d'une relation à sens unique, mais cela serait mal placé. Après tout, elle a peut-être raison de s'en prendre à moi. Je suis désolé, ok ? Je sais pas quoi te dire de plus Autumn, j'ai pas franchement d'excuse. Mais arrêtes de m'attaquer comme ça, s'il te plaît. Je fais tout pour l'éviter depuis la fin des vacances, et ce malgré ses allées et venues à la maison. Cependant, dès qu'elle me croise, elle ne peut s'empêcher de me balancer des remarques cinglantes comme celle-ci. Et j'en ai ma claque d'encaisser sans broncher.

J’en voulais au monde entier ces derniers temps, pas simplement à Absolem même s’il n’avait rien fait pour arranger son cas. Bien sûr qu’il m’avait dit qu’il ne voulait pas qu’on s’attache mais comme si ça se règle tout ça, comme si ça pouvait se contrôler. J’étais tombée amoureuse comme une idiote et je lui en voulais. Que ce soit le frère de Baby ou pas ne changeait strictement, c’était juste plus compliqué parce que j’étais obligée de le recroiser constamment et il ramenait avec lui les bons comme les mauvais souvenirs. Mes parents venaient de se séparer, j’aurais aimé m’appuyer sur son épaule mais je n’ai pas pu le faire, j’ai dû compter sur moi-même comme d’habitude mais qu’est-ce que j’en avais marre de compter sur moi-même … Heureusement que Baby était là tout de même sinon je pense que j’aurais sauté d’un pont depuis bien longtemps. Les gens ne se rendaient pas compte à quel point les choses m’affectaient parce que je ne le laissais pas voir mais ils pouvaient me faire aussi mal qu’aux autres, qu’ils n’en doutent pas. Pour Absolem ça avait peut-être juste été un truc d’été sans trop de sentiments mais ce n’était pas le cas pour moi et j’avais du mal à le lui pardonner. Il avait aussi choisi le pire des moments pour me l’annoncer on est bien d’accord. « Autumn, tu vas m'en vouloir encore pendant combien de temps ? Je t'ai déjà dit... On s'est déjà expliqués... Je suis désolé. » Bien sûr que je l’avais entendu s’excuser, à de multiples reprises bien entendu mais je n’étais pas prête à le pardonner. Pourquoi ? Je ne le savais pas moi-même je pense mais j’en avais marre de tendre l’autre joue à chaque fois que l’on s’attaquait à la première. Mes joues étaient mises à mal en ce moment, j’avais l’impression de me prendre une nouvelle claque tous les matins en me levant et je n’avais vraiment pas besoin de ça tout comme je n’avais pas besoin de cette colère contre Absolem mais il s’était foutu de ma gueule. Comment ne pas s’attacher en même temps ? Il n’y avait que lui qui y était arrivé, juste parce qu’il était déjà amoureux d’une autre, il aurait pu le dire de suite … « Je suis désolé, ok ? Je sais pas quoi te dire de plus Autumn, j'ai pas franchement d'excuse. Mais arrêtes de m'attaquer comme ça, s'il te plaît. » On j’allais presque le plaindre le petit chou. Non, j’en avais marre de toujours plaindre les autres en faisant le dos rond, ce n’était pas juste. Je n’avais pas le droit de lui faire une ou deux réflexions alors qu’il m’avait brisé le cœur ? Non, les choses ne fonctionnaient pas comme cela dans le monde, j’en avais marre, réellement marre et j’avais l’impression que j’allais exploser. « Parce qu’il faudrait que je fasse attention à ne pas te blesser maintenant ? Que je fasse comme tu as fait avec moi c’est ça ? » Je m’en fichais qu’il soit désolé, je pouvais le lire sur son visage qu’il l’était mais pour moi qu’est-ce que ça changeait dans l’histoire ? J’étais toujours la potiche qu’on laissait sur le côté. « T’aurais pu me le dire de suite que t’étais amoureux d’une autre franchement. Et puis de la pire en plus. » Je ne supportais pas Maddie, cette fille me sortait par le trou des yeux. Mais cela remontait à bien plus longtemps que cette histoire durant l’été donc cela n’avait aucun rapport. « Mais à la limite j’en ai rien à faire, j’en ai juste marre de prendre des coups de tous les côtés. Vous pensez tous que vous pouvez me frapper combien de fois avant que je m’écroule ? Vous attendez que ça ou quoi ? » Ne puis-je m’empêcher de demander complètement à bout.

Je tente de rester calme, je dois rester calme. Je n'ai pas à m'énerver car au fond, si elle est dans cet état, c'est en partie de ma faute, j'en suis conscient. Je suis le premier fautif, dans toute cette histoire. Cependant, je ne mérite pas toute cette colère. Je ne mérite pas qu'elle pète les plombs sur moi parce qu'elle est à cran. Soutenant son regard, je me radoucit alors qu'elle enchaîne. « Parce qu’il faudrait que je fasse attention à ne pas te blesser maintenant ? Que je fasse comme tu as fait avec moi c’est ça ? » Je me mords l'intérieur de la joue pour ne pas fulminer de rage... et de honte. J'ai envie de baisser les yeux, mais je ne dois pas. J'assume. J'assume mes actes et mes propos, même si je m'en veux terriblement. « T’aurais pu me le dire de suite que t’étais amoureux d’une autre franchement. Et puis de la pire en plus. » Je soupire, espérant une nano-seconde trop tard qu'elle n'ait pas entendu. Elle remet encore ça sur le tapis... Combien de fois allons-nous encore parler de ça ? Oui. Oui je sais que j'aurais du parler, que j'aurais du lui dire. Je m'en veux de m'être tu, de l'avoir laissée tomber amoureuse de moi, de lui avoir caché mes sentiments profonds pour une autre... Mais comment aurais-je pu deviner qu'elle s'attacherait autant en si peu de temps ? Comment aurais-je pu deviner que je mes sentiments ne deviendraient pas aussi forts que ce que j'espérais ? « Mais à la limite j’en ai rien à faire, j’en ai juste marre de prendre des coups de tous les côtés. Vous pensez tous que vous pouvez me frapper combien de fois avant que je m’écroule ? Vous attendez que ça ou quoi ? » Là, tout de suite, j'ai envie de la prendre dans mes bras. J'ai envie de lui dire que tout va bien, que tout ira bien, que je suis là. Alors que je m'apprête à faire un pas vers elle, je me retiens. Cela lui ferait sans doute plus de mal que de bien, enfin je présume. Cependant, j'ai tellement fait de mauvais choix, ces derniers temps, qu'il est peut-être temps que je réfléchisse à deux fois avant d'agir. Autumn est à bout, elle a les larmes aux yeux et semble sur le point de s'écrouler sous le poids de tout le malheur qui pèse sur ses épaules. Je peux le voir sur son visage, elle est au plus mal. « Autumn... Je... » Je ne sais pas quoi dire. Ce n'est pas mon rôle d'aller la réconforter, ce n'est pas à moi  de le faire car je sais qu'elle me repoussera, qu'elle ne voudra pas de moi. Pourtant, je le dois. Je sais que je le dois. Je fais deux pas en avant, hésitant, puis tend mon bras vers elle, effleurant sa peau douce du bout de mes doigts. « Autumn, tu sais très bien que je n'ai jamais voulu te faire de mal... Je suis désolé de t'avoir blessé à... ce moment là de ta vie. Je suis désolé de ne pas pouvoir être là comme tu le voudrais pour te soutenir... Mais je suis là malgré tout. Et je tiens beaucoup à toi, Autumn. Pas comme tu le veux, mais tout de même. Et ça me fait mal de te voir comme ça... » Elle va probablement encore retourner ma phrase contre moi en répliquant  que je ne suis qu'un idiot égocentrique, mais je devais lui dire que je suis là pour elle, et qu'elle n'est pas rien à mes yeux.

(sorry pour le retard..   )

Tout s’accumulait et c’était peut-être ça le problème au fond. Mon cœur brisé, mon emploi du temps surchargé, mon corps qui n’arrivait plus à suivre, le divorce de mes parents à gérer, tellement de choses que je n’avais pas envi de gérer en fait. Mais je n’avais pas le choix, je devais le faire. Alors je ne pouvais m’empêcher de me défouler sur Absolem parce qu’il m’avait brisé le cœur au pire moment du monde. En même temps s’il voulait sa blondinette, il fallait qu’il arrive célibataire au début de l’année non ? Je détestais la demoiselle dont il était amoureux mais ce n’était même pas parce qu’elle avait volé son cœur, c’était juste parce qu’à cause d’elle je n’avais jamais eu vraiment de chance avec Absolem et cela me faisait vraiment de la peine. Je voulais avoir une chance au moins mais je n’en avais jamais eu, je m’en étais juste rendue compte trop tard. Mais c’était aussi le retour d’Eliott mes cours de danse supplémentaire, c’était juste la pire rentrée que j’avais vécue pour l’instant. Sans parler des commérages dans mon dos, ceux-là non plus je ne les oubliais pas … Franchement, c’était abusé tout cela et j’en avais marre que l’on me balance d’un côté puis d’un autre sans jamais se demander ce que ça me faisait. « Autumn ... Je ... » Je ne pus m’empêcher de laisser échapper un petit rire, c’était plus nerveux qu’autre chose. Qu’est-ce qu’il avait à dire ? Il était égoïste alors que moi j’essayais de faire plaisir à tout le monde depuis des années. J’essayais d’être ce que tout le monde voulait que je sois mais ce n’était jamais assez bien. Lui avait eu besoin de compagnie et j’étais là alors il en avait profité mais maintenant que Maddison était là tous les jours, il n’était plus question que je sois dans les parages. « Autumn, tu sais très bien que je n'ai jamais voulu te faire de mal... Je suis désolé de t'avoir blessé à... ce moment là de ta vie. Je suis désolé de ne pas pouvoir être là comme tu le voudrais pour te soutenir... Mais je suis là malgré tout. Et je tiens beaucoup à toi, Autumn. Pas comme tu le veux, mais tout de même. Et ça me fait mal de te voir comme ça... » Oh vraiment ? Ca lui faisait du mal ? Il ne pouvait pas être sérieux, c’était abuser tout cela. Je savais qu’Absolem était un ami et le serait certainement toujours malgré tout mais je ne pouvais m’empêcher de lui en vouloir parce qu’il avait posé cette pierre sur l’édifice de tous mes échecs ces derniers temps. « Ca te fait mal de me voir comme cela ? Sérieusement ? Non, je n’y crois pas une seule seconde. Parce que pendant que j’essaye d’être l’élève parfaite pour ma mère, la meilleure amie qu’il faut pour Baby, la bonne partenaire pour Teofilo, la bonne tutrice pour Jules, la bonne copine pour Absolem tout finit toujours par se retourner contre moi. Je n’en fais jamais assez pour ma mère, je ne suis pas assez souple pour Teofilo, Baby ne supporte pas la moitié de mes amis et Jules commence à s’inquiéter pour mon état de santé. La vie n’est-elle pas merveilleuse ces derniers temps ? » Je soupirais, cela ne servait à rien de s’énerver de toute manière. « Alors épargne-moi le discours coupable cela ne sert à rien de toute manière. »