Mon objectif de la soirée était prévu depuis ce matin, et quand le cours de maths approchait à sa fin, je ne pouvais pas en être plus ravie. Tout le monde rangeait rapidement ses affaires pour foutre le camp du lycée au plus vite, moi, je prenais tout mon temps - sachant que j'allais rester un petit peu plus longtemps que prévu. J'adresse un vague bonsoir à mon prof et sors du cours seule. Mes amies prennent la direction de bus scolaires, mais je fais mine de simuler une envie pressante pour partir de l'autre côté. « M'attendez pas, faut que j'passe aux toilettes ! » m'exclamais-je à leur adresse, courant presque jusqu'aux toilettes pour me pomponner un peu. Je ne me maquille pas depuis très longtemps, peut-être depuis.. un an, mais du coup j'en profite maintenant. Bon, je ne me maquille pas comme un pot de peinture mais juste ce qu'il faut pour qu'on me trouve jolie. Et je veux que Cameron me trouve jolie. Après quelques minutes, je sors des toilettes en ne me faisant voir par personne, rejoignant le gymnase qui devait être vide à cette heure-là. Enfin vide.. vous voyez c'que je veux dire. J'arrive donc dans l'immense gymnase du lycée, faisant claquer les portes pour qu'il m'entende. Je prie pour qu'il soit là.

J'étais vraiment excitée à l'idée de voir Cameron ce soir. Certes il a vingt-quatre ans, il travaille dans mon lycée et il est inaccessible, mais il m'attire tel un aimant. Je suis très jeune par rapport à lui, huit ans d'écart c'est pas rien, mais quand quelqu'un nous plaît, il est difficile de faire abstraction. Depuis quelques temps, je m'amuse à le draguer et à le faire tourner en bourrique, ce qui n'a pas l'air de le déranger plus que cela. J'aime la relation que nous entretenons : dangereuse, énigmatique, sulfureuse. Si mon frère venait à apprendre une telle chose, je crois que je me ferais couper la tête ou enfermer chez moi à vie. Heureusement, c'est quelque chose que je ne compte pas lui dire et ça vaut mieux pour tout le monde. On m'a toujours dit que j'étais mature pour mon âge, et en particulier avec les hommes. Aucun de ces piteux lycéens pubères ne m'intéressent en réalité, je préfère me diriger vers les hommes mûrs. Les vrais. J'arrive enfin au gymnase après une longue journée à attendre et j'espère qu'il sera présent. Sans élève idéalement. C'est ce qui est convenu entre nous : personne ne doit soupçonner quoique ce soit. Enfin pour le moment, il ne s'est pas passé quelque chose de très intéressant entre nous, juste quelques sous-entendus par ci par là. Mais je veux davantage. Et il faut que je lui fasse encore mieux comprendre que la dernière fois. Quand Cameron se montre enfin, un sourire amusé se dessine sur mon visage. Hmm, il est à tomber avec son ballon de basket. J'aime les sportifs. Je hausse donc les épaules à sa question, me rapprochant un peu plus de lui, bien qu'il me surplombe d'une tête. « On s'vouvoie maintenant ? » Je arque un sourcil, pour le faire craquer un peu, y'a pas de mal à ça. Je rive mon regard vers son ballon, avant de le reporter dans ses beaux yeux. « Tu restes tard le soir à ce que je vois. » Petite taquinerie oblige. Et même si Cameron est un coach, ce n'est pas le mien, alors je me permet de le tutoyer. Après tout il n'est pas bien vieux.

Je n'ai pas peur. Je n'ai peur de rien, appart peut-être de mon frère, et encore. Rien ne m'effraie, je fonce tête baissée dans tout ce que j'entreprend, ça passe ou ça casse. Je n'aime pas y aller avec des pincettes, je n'en vois surtout pas l'intérêt en fait. Jouer le jeu de séduction jusqu'au bout, c'est ça qui me plaît, surtout avec le beau coach de basket du lycée. Si seulement mes amies savaient ce que je fabrique avec lui, elles en seraient toutes émoustillées les pauvres. Mais inaccessible pour elles, il est à moi. Point. J'ai jeté mon dévolu sur lui et je vais m'assurer qu'il le comprenne parfaitement. Malgré ses huit ans de plus, il ne m'intimide pas plus que cela.. sauf quand il est à une proximité un peu trop déconcertante. Par exemple quand il pose un doigt sur ma bouche pour que je me taise. J'ai envie de répliquer, car je déteste que l'on me dicte ma conduite, mais je ne le fais pas : c'est pour le bien de notre entrevue. J'esquisse un petit sourire quand il revient des toilettes après avoir vérifié que nous étions bien seuls. Cela veut dire que ses intentions ne sont pas seulement prévues pour un prof et son élève tout ce qu'il y a de plus normal.. Hmm, ça me plaît. « Effectivement. » répondis-je en ne quittant pas mon petit sourire taquin, il faut bien que je joue un peu, sinon c'est pas marrant. D'ailleurs, je remarque qu'il a envie de jouer lui aussi. Ou qu'il a tout simplement envie de toucher mon visage. Un frisson parcourt mon échine, et je lève mon regard vers lui sans sourciller. « Qu'est-ce qui te dit que c'est pour toi ? Si ça se trouve je venais voir un beau lycéen basketteur après les cours. » Presque convaincante Tennesse. Mon petit sourire en coin en dit long. Le beau basketteur c'est lui, et ce n'est pas un lycéen. A sa question, je hausse les épaules en faisant mine de m'être perdue. Comme si je ne connaissais pas le lycée par coeur à force, surtout que je suis souvent là pour voir des matchs. Bref, je joue l'innocente en faisant quelques pas devant lui. « J'te l'ai dit, je viens voir un basketteur. » Bon, pas si innocente que ça, sinon ça n'avance pas et ça me frustre. Du coup je met les pieds dans le plat, c'est bien plus intéressant.

Bon c'est vrai que là, il n'a pas totalement tort. Le jour où je m'intéressais à des gens de mon âge, faudra me prévenir parce que ce n'est pas du tout le cas actuellement. Entre Cameron, le ténébreux coach de basket du lycée, et Killian, le meilleur ami de mon grand frère, je suis servi. La relation que j'entretiens avec Cameron est la plus dangereuse au niveau scolaire.. mais si je fais quoi que ce soit avec Killian, Abso ne me le pardonnera surement pas. Et il perdrait en prime son meilleur ami, ce n'est pas ce que je veux, même si je prend un malin plaisir à jouer avec lui. Je pense que je préfère Cameron, il est plus mature, plus mystérieux, plus.. tout. J'adore notre relation et j'aimerais la faire évoluer, je l'avoue, seulement ça semble compliqué. Suite à ses paroles, je arque un sourcil et m'approche de lui, très près de son visage, je veux le déstabiliser un peu. « Sois pas si sûr de toi.. même si pour cette fois, t'as raison. » Je peux presque sentir son souffle chaud sur mon visage, mais je me retire au bout de quelques secondes sinon je vais déposer mes lèvres sur les siennes sans l'once d'une hésitation. Une fois à une distance convenable, Cameron me lance un défi. Ça tombe bien, j'adore les défis, et je déteste perdre. Ce qui fait que je vais tout donner, forcément. « Hmm d'accord, allons-y. » Je pose mon sac à main sur les gradins du gymnase, revenant près de lui en attrapant le ballon qu'il me lance. Je plonge un regard assuré dans le sien, me plantant à quelques mètres du panier - trois tout au plus - et me place correctement pour ne pas rater le panier. Cette fois-ci, je me concentre sur l'objectif et d'un geste que je juge bon, j'effectue mon tir et le ballon rentre parfaitement dans le panier. Je me tourne vers Cameron, le gratifiant d'un sourire satisfait. Il ne faut pas oublier que je suis très sportive, et que je fais des baskets avec mon frère. Haha. « A toi. » lui susurrais-je, un petit clin d'oeil en prime, tandis que je me reculais du panier pour lui laisser la place.

J'ai déjà eu des copains, plusieurs, mais rien de bien sérieux en général. Je n'arrive pas à tomber amoureuse, c'est comme si j'avais un blocage au bout de quelques semaines. Il faut savoir que je suis ultra difficile, et que le moindre faux pas me refroidit tout de suite. Et puis, j'aime tout contrôler aussi, moi qui déteste que l'on me dicte ma conduite. C'est pour ça que les profs ne me supportent pas en général, j'aime avoir le dernier mot. Sur tout. Bref, je suis totalement ravie d'avoir réussi à marquer un panier, car je veux gagner - et je vais gagner d'ailleurs. Sûre de moi ? Non non jamais. La confiance en moi est certainement ce qui me définit le plus, je ne flanche jamais pour quoi que ce soit. J'observe donc le beau coach de basket qui s'empare du ballon après que je sois passée. Je suis sûre à cent pour cent qu'il ne le manquera pas, après tout il n'est pas coach pour rien.. et bingo, il marque un panier parfait. Je croise mes bras sur ma poitrine, faisant un peu la moue, même si mon envie de le vaincre ne s'évapore pas du tout. Je m'approche donc de lui et lui pique le ballon des mains, me plaçant au même endroit que tout à l'heure. Manque de pot, je le manque de quelques centimètres à cause d'un mauvais lancer. Je ne perds pas une seule seconde avant d'aller récupérer le ballon, lançant un bref regard au jeune homme pour ne pas me déconcentrer davantage. Rester sur une défaite ? Jamais. Sur ce, je ne lâche pas le panier des yeux, et mes bras suivent mon regard pour aller déposer le ballon en plein milieu. Ah bah voilà, au moins il ne me reste que trois paniers à marquer si j'ai bien compris.. « Il faut savoir que je ne perds jamais. » dis-je à l'adresse de Cameron en esquissant un sourire en coin, bien trop sûre de moi. Je suis comme ça, ce n'est pas nouveau.

Coach de basket, c'est plutôt un bon métier je trouve. On est en permanence en contact avec des gens, et en plus, on exerce son sport favori. Sans oublier que l'on se maintient en forme toute l'année, et ça c'est le pied. Je détesterais me voir assise dans un bureau dans quelques années, je suis bien trop active pour cela, et je suis obligée de bouger tout le temps. Le sport, c'est indispensable à mes yeux, et ne pas en faire serait une grosse déception pour moi. C'est vrai que pour le moment, je n'ai jamais eu de souci de santé, et j'espère juste que ça n'arrivera jamais. Je ne suis pas Babylon moi, je ne peux tout simplement pas rester dans ma chambre toute la journée, c'est inenvisageable. « Je fais du basket six heures par jour, tu crois quoi ? » rétorquais-je en lui adressant un grand sourire, tandis qu'il récupérait le ballon pour me prouver qu'il était le meilleur. Y'a pas à dire, sa technique est parfaite et il est très élégant à regarder jouer. Je ne m'en lasse pas, surtout que c'est un très bel homme alors.. il a pas mal de choses à contempler. Dans mes pensées, je ne me rend pas tout de suite compte qu'il a récupéré le ballon une seconde fois pour remettre un autre panier. Il est trop fort, je n'y arriverais jamais. Et puis il est surtout très fort pour me déstabiliser, car je ne le sens pas arriver derrière moi, ce qui me déclenche de nombreux frissons. Je ferme les yeux pour profiter de ce court instant, me retournant vivement pour l'avoir en face de moi. C'est tout de même bien mieux, ce serait bête de ne pas regarder ce beau visage. « Ah oui, j'abandonne jamais aussi. » Ah ça non, jamais. Je reste quelques secondes très proche de lui, me détachant un peu de son corps d’Apollon pour me mettre légèrement plus proche du panier. Je me met presque dessous d'ailleurs, et lance un regard à Cameron pour le narguer un peu. Je lève simplement les bras, envoyant le ballon avec un peu de force pour qu'il passe au dessus de ma tête et rentre dans le panier. Bien joué Ten. « Plus que deux.. » Et en fait, il se passe quoi si on gagne tous les deux ?

Je prend une fausse mine outrée suite à ses paroles, lui lançant un regard noir pour lui montrer que ses remarques sont tout sauf agréables. Je suis une vraie pro du basket moi, il devrait le savoir non ? Je n'ai manqué qu'un seul panier pour l'instant, ce n'est pas énorme. J'espère juste qu'à son  tour, il en ratera un lui aussi, au moins je pourrais lui demander n'importe quoi. Seulement, je n'ai pas encore d'idée fleurissante dans mon esprit, et je ne sais pas encore quoi faire avec ce jeune homme. Il faut que j'y réfléchisse davantage, dans l'hypothèse où je gagne ce petit défi. Je dois gagner ce petit défi d'ailleurs, car perdre ne fait pas parti de mon vocabulaire. « Tu vas finir par me vexer. » dis-je donc, pas très convaincante, il en faut bien plus pour me faire du mal. Je garde toujours la tête froide, même quand les choses dégénèrent. La relation que j'entretiens avec ma grande soeur est au plus bas, et pourtant je ne montre pas que ça me blesse, je préfère rester sur la défensive à envenimer les choses. Je suis comme ça. « Le niveau est pas très équitable aussi, Monsieur le coach. » rétorquais-je d'une voix mielleuse, me décollant un peu de cette proximité avec lui. Je resterais bien davantage à ses côtés, mais j'ai des paniers à marquer et je ne veux en aucun cas qu'il crie victoire trop vite. Je vais lui montrer que je peux être une redoutable adversaire. Suite à mon panier marqué, je hausse les épaules en prenant un air de séductrice invétérée. Il faut bien que je continue de le chercher un peu. « Faut croire que ça a marché quand même. » répondis-je en référence à ses paroles précédentes concernant mes chances de rater le panier si j'étais trop en dessous. Même les paniers difficiles, j'arrive à les mettre, si c'est pas beau ça ? Je croise ensuite mes bras sur ma poitrine, attendant le verdict des paniers qu'il allait marqué par la suite. Cameron est vraiment excellent, je ne comprend pas pourquoi il n'a pas tenté une carrière de grand basketteur. Peut-être qu'il en a déjà fait.. je ne me suis jamais réellement posé la question. Je suis limite bouche bée quand il passe devant moi en courant jusqu'au panier, sur lequel il s'agrippe avec une aisance parfaite. Chapeau. Mais c'est de la triche, je suis incapable de faire ça. « Si tu m'portes, je peux. » J'aimerais vraiment le sentir plus proche de moi, sentir son corps contre le mien, c'est peut-être l'occasion d'inaugurer le dunk à deux.

Il est certes réaliste, mais pour une débutante, je me débrouille pas trop mal je trouve. Et puis, mon frère n'est pas un pro de basket non plus, il est plus orienté dans le football. Pourtant, il m'a enseigné les bases du basket et deux trois jours dans la semaine, on s'amusait à mettre quelques paniers à la maison. On ne jouait qu'à deux bien entendu, Babylon ne voulait jamais se joindre à nous. Jamais. Elle préfère être dans son lit à lire je ne sais quoi, grand bien lui fasse. « J'ai peut-être accepté le challenge pour autre chose. » Ah oui, et pas des moindres, je veux gagner. J'ai juste envie de gagner pour lui lancer un petit gage ou quelque chose de la sorte. Ça ne peut être qu'amusant. Il faut juste que je réfléchisse à un défi, dans l'hypothèse où je réussis notre petit challenge. Avec le niveau qu'il a, je devrais trouver ça difficile, mais je suis plutôt confiante. Après une courte réflexion, je marque mon dernier panier en me mettant presque dessous, et Cameron m'affirme que c'est assez risqué. Ce n'est pas grave, car le ballon rentre parfaitement et je marque un autre panier, m'approchant davantage du but. Il ne faut pas que je perde, voilà les paroles qui défilent dans mon esprit depuis quelques minutes. « Tu devrais commencer à te faire du souci. » lui dis-je en lâchant un petit rire amusé, même si pour le coup, je suis pratiquement certaine qu'il réussira à mettre les paniers qu'il faut pour gagner. Ah quel challenge, et surtout, quels battants ! Aucun de nous deux ne veut laisser la victoire à qui que ce soit, et c'est ça que je trouve excitant. Je suis d'autant plus excitée à l'idée de tenter les dunk avec ce beau jeune homme. Je garde le ballon en mains et me laisse totalement faire pour que ce dernier me porte jusqu'au panier qui me paraissait bien haut d'où j'étais. Un petit sourire se dessine sur mon visage, et me retrouvant proche de lui, je sens ses mains glisser sur mon corps. Comme si j'avais attendu un simple contact depuis des semaines, ça me ravit complètement et ça me vaut également de nombreux frissons de partout. Lorsqu'il me soulève, je m'élance un peu et attrape le panier en mettant le ballon à l'intérieur. Je reste accrochée au panier, ayant l'impression de voler, c'est trop cool. Après quelques secondes, je me laisse tomber sur le sol, tout près du jeune homme. « Il me reste un panier c'est ça ? » Bon, celui-là devrait compter pour du beurre, mais j'espère que ce n'est pas le cas. Après tout, il n'avait pas précisé qu'un panier à deux ne compterait pas pour le résultat final n'est-ce pas ?

Mais si, je sais très bien pourquoi j'ai accepté. Il est si aveugle que ça ou il le fait exprès ? Franchement je me pose la question parfois. Pourtant, j'ai vraiment l'impression qu'il me donne des signes, un petit quelque chose qui me fait penser que je ne le laisse pas indifférent. Je ne sais pas pourquoi je veux lui plaire à tout prix, ça ressemble à un challenge que je me suis lancée. Je détesterais apprendre qu'il ne ressent rien pour moi, pas même une faible attirance, je crois que ça me ferait mal. Je me suis tellement montée dans le crâne que cet homme pouvait être accessible que s'il ne l'était pas, ça m'embêterait. Énormément. J'écarquille ensuite les yeux quand Cameron m'avoue qu'il ne sera pas tendre avec moi si je venais à perdre. Ah oui ? J'ai hâte de voir ça. « Et tu m'donnerais quoi comme gage par exemple ? » demandais-je d'une voix taquine en me rapprochant un peu de lui, sans pour autant le toucher. J'en ai envie, bien entendu, mais je ne sais pas si je serais capable de faire le premier pas, malgré mon caractère entreprenant. Les huit ans d'écart m'effraient un peu malgré tout. Quand je lui demande si mon dunk arrangé compte, il me répond que non. Et merde, je vais devoir marquer encore deux paniers. C'est pas que ça me fatigue, mais un peu, seulement je ne peux pas abandonner. « Bon d'accord, passe moi le ballon. » Sur ce, il me le donne et je me met à quelques mètres du panier. D'un geste vif, je lance le ballon et après quelques secondes qui me paraissent interminables, ce dernier finit par rentrer. J'esquisse un sourire en coin, me tournant vers le beau coach. « Bon, j'te souhaite pas bonne chance. » Comme j'ai envie de finir cette partie, juste pour voir de quoi il retourne de son côté. J'ai envie de connaître ses petits gages, et j'ai bien entendu envie de faire de même en lui en donnant quelques uns moi aussi.

Moi patiente ? Il me connaît mal. Je crois que je suis la fille la plus impatiente du monde, alors c'est pas gagné pour que je lâche le morceau si facilement. Je veux savoir, j'ai envie de savoir, et je vais bien lui faire comprendre. Je m'approche donc de lui en fronçant les sourcils - air menaçant oblige - sinon il ne voudra rien me dire du tout. Je décrispe un peu mes traits pour laisser place à une tête de bébé, papillonnant des cils pour l'amadouer. « Allez steuplait.. » demandais-je en me mordillant la lèvre, jouant de mes charmes au maximum. Je sais que je ne le laisse pas indifférent, sinon il serait déjà parti et il n'agirait pas comme ça avec moi. A moins qu'il fasse ça avec toutes les autres élèves, ce dont je doute. Cameron doit ensuite mettre son tout dernier panier pour gagner, et pour cela, il court jusqu'au milieu du terrain. Waouh, je ne pensais pas qu'il oserait se lancer d'aussi loin, mais je suis certaine qu'il va réussir, juste pour me mettre en rage et en pression. Je croise les bras sur ma poitrine et observe le lancer du beau coach, qui malheureusement, rate le panier de peu. Mes yeux s'écarquillent et un sourire se fend sur mon visage. J'ai les cartes en mains à présent, et je n'ai pas le droit à l'erreur. Le jeune homme s'approche donc de moi pour me donner le ballon et il me met la pression. Hum, ça ne me dérange pas trop, ça me motive je dirais même. Seulement, je ne sais pas si je vais réussir à le mettre, je perds un peu confiance. Tant pis, il faut que je me lance quand même, alors je me met à quelques mètres du panier, comme d'habitude. Malheureusement, j'effectue un lancer complètement raté et le ballon ne touche pas le rebord du panier. Lèvres pincées, je ne m'amuse pas à aller chercher le ballon mais m'avance directement vers Cameron. Mes yeux pétillent un peu, et je fais exprès de jouer avec mes cheveux pour le déstabiliser. « Mince j'ai raté.. Comment on fait si on perd tous les deux ? » Est-ce que j'ai fait exprès de manquer ce panier ? Pas vraiment. Mais maintenant que c'est fait, je trouve ça encore plus excitant de savoir ce qui va se dérouler. Je ne lâche pas son regard une seconde, la tête toujours levée vers lui.

Les sensations que me procure ce baiser sont indéfinissables. Ce n'est pas la première fois que j'embrasse un garçon - là en l'occurrence on parle d'un homme, un vrai - mais c'est la première fois que je ressens autant de choses à la fois. De la peur, du désir, de l'excitation à la fois. Ce jeu dangereux dans lequel je me plonge avec lui n'est pas bien au fond, mais c'est si bon de braver toutes les règles qui nous sont fixées. Je me met sur la pointe des pieds quand il me rend mon baiser avec ardeur, pour me sentir plus proche de lui de cette façon, accrochant mes mains à sa nuque comme si ma vie en dépendait. Cameron se détache doucement de notre baiser, j'en profite donc pour reprendre mon souffle sans pour autant lâcher son regard une seule seconde. « Quoi ? » demandais-je d'une petite voix, me mordillant la lèvre en souriant. J'aime qu'il me regarde de la sorte, ça me fait me sentir belle et c'est toujours agréable de voir qu'on plait au sexe opposé. En plus de cela, il ne fait pas les choses à moitié, j'ai même l'impression qu'il attend ça depuis des heures. Il faut admettre que de mon côté, c'est un peu pareil. Je le voulais, je l'ai. En fait, je crois que ces mots vont devenir ma devise. Je profite des baisers qu'il m'offre, restant accrochée à lui, alors qu'il m'embrasse à nouveau. God, mais ce moment est vraiment parfait et je ne regrette pas du tout de tenter l'impossible avec lui. Si mon frère ou mes parents venaient à l'apprendre, je me ferais surement tuer, mais je m'en fiche. J'en ai marre des règles qui nous sont imposées, et je veux juste profiter de lui. Au moins ce soir. Je n'aime pas que l'on me dise quoi faire, et de ce fait, tout ça me donne encore plus envie de continuer ce petit jeu de séduction entre nous.