NOM : Borden. PRENOM(S) : Demyan. DATE DE NAISSANCE : 20 juillet 1994. LIEU DE NAISSANCE : Dillon, Texas, USA. ORIGINE : Américaine. NATIONALITÉ : Américain. MÉTIER/ETUDE : Étudiant en criminologie. GROUPE : I know what is a touchdown. AVATAR : Harry Styles.  QUALITÉS : A l'écoute des autres, Généreux, Intelligent, posé, Prévenant et Attentionné. DÉFAUTS : Timide, Naïf, Fragile, Sensible, Secret, Délicat, Romantique, Enfantin et Trop gourmand.

« Maman, Papa... » Je plonge dans les yeux de mes parents qui ont déposés leurs couverts. Le repas pourra attendre. J'ai quelque chose d'important à dire. Mes mains tremblent au-dessus de la table. « J'aime les garçons... » Un silence de quelques instants me glace le sang. Je fixe mes parents pour capter leurs réactions. J'ai peur et à la fois c'est si libérateur. Mon cœur accélère et je m'attends à tout sauf bien-sûr à cette évidence. C'est ma mère qui prend la première la parole.  « On sait, Chaton. » Mon père continue sur le même ton. « On sait depuis longtemps. » Ils reprennent leurs couverts et continuent à manger l'air de rien. Ils remarquent mon trouble. Je m'attendais à quelque chose de plus mélodramatique je dois l'avouer. Ma mère avance de quelques bouchées avant de poser ses couverts à nouveau et de me prendre la main. « On va dire que tu as toujours eu une sensibilité mon petit chaton d'amour. » Mon père toujours second ajouta. « On t'aime comme dieu t'a fait et il t'a fait parfait. » Je restais bouche bée devant la sagesse de mes parents. Mon assiette refroidissait et je ne pouvais croire que cela avait été aussi simple. Je vis ma mère se lever et déposer son assiette dans l'évier de la cuisine. « Allez, dépêche toi de finir ton assiette, on doit aller chercher tes sœurs. » Elle passa derrière moi et m’ébouriffa les cheveux comme elle avait toujours fait, pleins d'amour dans les yeux. Rien n'avait changé.  

« Alors, on vient plus embrasser sa mère quand on rentre du lycée ? » Ma mère dans sa cuisine continuait sa vaisselle et moi je réalisais que si j'avais voulu éviter ce moment j'aurais du passer par derrière. Il était inévitable maintenant que je l'affronte. Je tentais quand même de m'échapper à toutes confrontations. « Je me sens pas bien. J'ai du attraper froid. Je vais directement dans ma chambre.» Je me précipitais dans les escaliers et me ruais dans ma chambre. Ma mère tourna la tête bien trop tard pour réaliser que j'étais trempé de la tête aux pieds. Il ne pleuvait pourtant pas dehors. Une fois, la porte fermée, je retirais mon tee-shirt et mon pantalon. Je portais encore quelques bleues sur les bras suite à mon accrochage de cet après-midi. « L'enfoiré...» murmurai-je alors que je jetais mes affaires mouillées dans un coin. Comment aurais-je pu lutter ? Quand il m'a attrapé dans les vestiaires pour me tirer sous les douches. Est-ce que j'aurais du crier quand il m'immobilisa au sol tout en me traitant de sale pédale ? C'était le lycée. J'essayais de rationaliser. Ce n'était qu'un mauvais moment à passer. J'allais me rhabiller, descendre et faire comme si de rien n'était. Je ne voulais pas inquiéter mes parents.

« Mais, qu'est ce que tu as ??» hurla ma sœur. Tellement concentré devant le miroir, je ne l'avais pas entendu entrer. Il ferma la porte de la salle de bain et se jeta sur mon torse dénudé. Elle posa ses doigts sur mes nombreuses et nouvelles ecchymoses. « Qui t'a fait ça ? C'est au lycée ? Que j'aille lui éclater la tête ! » Ma sœur dans sa grande délicatesse, toujours à ruer dans les brancards. J'étais obligé de mentir. « C'est rien. Je marque vite c'est tout. Cela fait même pas mal.» J'enfilais rapidement un tee-shirt pour qu'elle arrête de me poser ses questions. Cependant, je connaissais bien ma grande sœur, elle me laisserait pas partir comme ça. Elle me bloqua la sortie et posa ses mains sur mes épaules. « Si on te fait du mal. Il faut nous le dire, Dem'. Sinon, on pourra pas t'aider. J'ai été au lycée. Je sais ce que cela peut être.» Je haussais les épaules comme si je ne comprenais pas ce qu'elle essayait de me dire. Mais, comment lui dire que les brimades avaient dégénérées ? Que j'étais la victime de certains élèves de l'équipe de football. Que ce n'était plus uniquement les coups ou les insultes. Maintenant, j'étais humilié et il n'y avait pas un jour où je ne souffrais pas. Non, impossible de lui dire tout ça !

« On commence à s'inquiéter. Qu'est ce qui se passe, fiston ? » Mon père passa une main dans mes cheveux. C'était la seule chose qui dépassait de ma couette. « Tu as faim ? » Je n'avais plus envie de me nourrir, de quitter mon lit. Empêtrè dans mes draps. J'étais bien. Au chaud, me sentant en sécurité. Je ne voulais plus retourner à la fac. Comment aurais-je pu penser que les choses allaient changer ? Les mêmes idiots homophobes m'avaient suivis. « Laisse le, papa. Il nous parlera quand il sera prêt. » Ma sœur savait bien qu'ils ne tiraient rien de moi. Je n'avais même plus la force ou l'envie de me justifier, de trouver une excuse à tout ça. Je ne voulais plus tout simplement ressentir cette douleur et cette oppression constante. Je voulais en être libéré. Je pensais à des choses que Dieu ne saurait me pardonner, ni ma famille non plus. Je ne voulais blesser personne, mais je n'en pouvais plus. C'était trop lourd à porter. Être enfin libéré...

Sur mon lit d’hôpital, je fixe le plafond. Mes poignets sont toujours aussi douloureux. Je ne peux les regarder comme je n'arrive pas à regarder ma mère dans les yeux. Ma famille est pourtant si compréhensive. Ma mère vient tous les jours et espère tirer un mot de mon acte désespéré. Ma sœur m'a fait comprendre qu'elle n'attendait qu'un mot de ma part pour agir et vu sa collection d'armes à feux, j'ai peur. It's texas, Baby ! Il y a tellement d'amour qui me revient. Pourtant, rien n'arrive à apaiser ce vide en moi.  J'ai honte de ce que je suis, de ce que j'ai fait.

Je regarde Gabriel si attentionné à mon égard. Je le vois détacher mes bandages autour de mes poignets. Ses doigts qui effleurent ma peau me font frissonner. Je ne sens aucun jugement dans ses yeux. Il m'a raconté son histoire et je me surprends maintenant à attendre sa venue avec impatience. Je sais qu'il n'a pas que moi comme malade, mais il y a comme un élan de jalousie qui s'empare de moi. Il me demande s'il me fait mal. Je rougis comme seule réponse. Je m'empare de mon petit carnet posé sur mon oreiller. # Non. Tu as des doigts de fée. # griffonnai-je rapidement avant de lui montrer. Je n'étais pas encore prêt à parler, mais ce carnet c'était un premier pas vers la guérison. Depuis, que Gabriel s'occupait de moi, j'avais envie d'aller mieux. Je me sentais plus optimiste sur l'avenir et je retrouvais peu à peu ce sourire que mes parents aimaient tant quand ils venaient me rendre visite.

# J'en ai marre de la nourriture de l’hôpital. # notai-je sur mon carnet avant de le montrer à Gabriel. J'avais peut-être repris quelques kilos, la nourriture de l’hôpital me sortait par les deux yeux. Je n'étais pas encore prêt à quitter cet endroit. Je le savais. Déjà, aucun médecin ne me laisserait sortir, je n'avais pas encore accepté d'abandonner un mot. # Je tuerais pour un hamburger dégoulinant et des frites bien grasses. # Je vis Gabriel sourire alors que nous continuons notre promenade. J'étais touché qu'il m'accompagne comme ça. Je n'étais plus un enfant. Je savais ce qu'était la vie d'infirmier. J'avais l'impression de le retenir ou de l'embêter. Je n'étais qu'un garçon qui avait tenté de se suicider. Je n'avais rien d'exceptionnel. Mes yeux pétillaient en sa présence. Mon cœur accélérait et décélérait. Cependant, je refusais de voir l'évidence. C'était impossible pour moi de me dire que je pouvais être tombé sous son charme. Non, ce n'était pas ça, c'était certain. J'étais simplement touché par sa gentillesse et sa façon d'être avec moi. Je m'accrochais à son bras l'air de rien alors que nous continuons à longer les couloirs, ma tête sur son épaule. J'étais bien. C'était peut-être déplacé comme lien, mais pour la première fois de ma vie, je m'en moquais.