NOM : Huxtable. PRENOM(S) : Aaliyah-Zee. DATE DE NAISSANCE : 17 Juin 1998. LIEU DE NAISSANCE : San Francisco. ORIGINE : Paradis qu'ils disent ses pères, mais un pays oriental ou multiethnique on suppose. NATIONALITÉ : Américaine. MÉTIER/ETUDE : Lycéenne. GROUPE : Don't mess with football. AVATAR : Kylie Jenner.  QUALITÉS : authentique, courageuse,  franche, généreuse, tolérante, passionnée, drôle, accessible, optimiste, fetârde. DÉFAUTS : relou mais vraiment quoi, têtue, commère, rancunière, sans-filtre, capricieuse, naïve, gaffeuse, cachottière, impulsive.

Il était une fois un prince... et puis un autre prince. Je vous préviens, si vous êtes adeptes des contes de fées et autre histoire comme ça, celle-ni n'est clairement pas traditionnelle mais j'espère bien qu'un jour elle le deviendra.
C'est donc l'histoire de deux princes, au tout début de leur vingtaine, tous les deux originaires de San Francisco qui sont amenés à se rencontrer par le biais de l'ami d'un ami de d'autres amis encore et en bref c'est ce qu'on appelle un rendez-vous arrangé. William et Harry, non ce n'est pas une blague mais j'avoue que c'est marrant. Quoiqu'il en soit, c'est autour d'un dîner dans un restaurant chic de SF que les deux apprennent à se connaître. L'un est critique littéraire, véritable passionné de littérature et vouant un culte – pas si étrange que ça – pour Broadway. L'autre est  attaché de presse pour un représentant politique démocrate, étonnamment bon cuisinier et amateur de sports en tout genre, et bien évidement de football tout particulièrement. Sans mentir, ce n'est pas vraiment le coup de foudre immédiat entre les deux, vraisemblablement ils n'ont rien en commun et partagent des avis opposés sur à peu près... et bien tout, ce qui n'arrange rien. Mais à force de rencontres impromptues, d’événement avec des amis communs, d'autres rencards, de verres en trop et cetera, ça met le temps mais ça finit quand même par prendre. Perso, à mesure que j'entend leur histoire je pense de plus en plus qu'il était évident pour tout le monde qu'ils étaient fait l'un pour l'autre, enfin tout le monde sauf eux quoi.
Donc voilà le topo, histoire que vous ne soyez pas trop perdu voir surpris si je dis 'mes pères' :  Pap's et Pop's.

« Je crois que c'est bon, je veux dire que c'est le bon moment. » Il relève la tête de l'habituel bouquin qu'il a entre les mains, le regard interrogateur, l'esprit encore ancré dans les mille et un problèmes des protagonistes du roman qu'il vient d’entamer. « Hum ? » « Un bébé. J'en veux un. Avec des grosses joues, des petits pieds et des petites mains. Pas un qui pleure tout le temps, mais un qui gazouille de préférence. Je veux te voir lui parler en prenant une voix de demeuré, qu'on se dispute pour savoir à qui le tour de changer la couche... Et puis aussi je veux pouvoir me vanter d'être un meilleur père que toi mais ce détail là est obsolète. » Il sourit sereinement en disant cela, il est confiant car il y pense depuis un bon moment, il sait que l'homme qui partage sa vie depuis sept longues années maintenant est l'amour de sa vie et il veut un bébé un point c'est tout. William ferme doucement son livre prenant un air sérieux, lui aussi veut devenir père il y a encore trente secondes il l'ignorait, ça ne l'avait jamais vraiment effleurer l'esprit à vrai dire, jamais avant d'entendre son compagnon le formuler si singulièrement à haute voix. De toute façon, il n'y a rien qu'il ne ferait pas pour lui. « D'où ça te vient encore? Ce n'est certainement pas la réponse qu'Harry attendait, mais c'est la seule phrase qui lui vient à la bouche, tellement c'est soudain. Ils n'en n'ont jamais vraiment parler ensemble, mais quelque part c'était presque sous entendu. « Et bien tu vois ce matin, j'étais devant télé-achat et j'ai appris qu'il faisait une promotion sur les bébés. Moins trente pour cent, payable en trois fois sans frais et la livraison est offerte. Je pense qu'on ne peut vraiment pas se permettre de passer à côté. » Will secoue la tête retenant un sourire tout de même. « Ce n'est pas bien de plaisanter sur ce genre de sujet. » Bien que ce soit marrant quand on a un peu d'humour, mais il y avait tellement de sarcasmes dans leur conversation qu'il ignorait à présent si c'était sérieux ou pas. « Je ne plaisante pas, enfin si pour le télé-achat évidemment. Mais je veux un enfant, ça c'est très sérieux. » Un long silence se pose, puis Will se lève de son fauteuil pour s'approcher d'Harry, il sourit, il est heureux. « D'accord, mais c'est toi qui va devoir le porter alors. Je ne tiens vraiment pas à prendre du poids. » Dit-il en plaisantant avant de l'embrasser.

Je vous passe, ou vous épargne plutôt, le récit de mon arrivée. Sachez juste que ce que deux ans après que mes pères ont pu me ramener chez moi, le processus a été long et éprouvant pour eux et ce n'est certainement pas quand je les réveillais en braillant la nuit qu'ils se sont dit que ça en valait la peine. Nope, malheureusement je n'ai pas été le bébé gazouilleur que Pap's espérait mais quelque part, je ne saurais l'expliquer d'ailleurs, ils sont quand même tomber éperdument amoureux de moi.

« Who's got it better than us ?! » « Nobody !! » J'ai neuf ans ans il me semble, âge auquel j'assiste à mon premier match de football. Je suis avec mes parents dans les gradins et je suis aux anges, les joues bariolées de peinture couleurs rouge et or à l'image des joueurs, j'imite à la perfection Pop's : fervent amateur des 49ers de SF. Pap's lui il n'est pas du tout dans son élément, c'est d'ailleurs très drôle à voir, après avoir acheté des bretzels et des sodas, il a les yeux rivés sur son téléphone, c'est limite si dans deux secondes il ne sort pas un bouquin tellement qu'il n'en a rien à faire du match. « Touchdown ! » Je répète comme tout le monde mais trois ans après quoi, bon j'essaye je fais au mieux hein ! Mon père me descend de ses épaules sur lesquels je suis perchée depuis un quart d'heure au moins parce que n'y voyais que dalle autrement, et je me rassois sur mon siège entre les deux. C'est la mi-temps, je m'amuse comme une petite folle et on gagne en plus de ça. En voilà une histoire conventionnelle, un couple gay qui emmène leur fille de neuf ans à un match de football américain, chez les Huxtable on ne fait rien comme ailleurs. Je profite de ses quelques minutes de repos pour boire dans l'un de ces énormes gobelets, plus gros que ma tête sans doute, quand je nous reconnais sur l'écran géant. Aujourd'hui, je serais probablement mortifiée si je me voyais sur le dit écran, avec la grosse mention 'kiss cam' en dessous, vous savez genre quand on apparaît à l'écran on est censé embrasser la personne à côté de soit, genre PDA à son plus haut level. « Même pas en rêve. » Pap's maugrée, reportant son attention sur son téléphone. Oui faut croire que je tiens de lui un peu. La foule se fait insistante alors ils se penchent tous les deux vers moi et déposent tous les deux un bisous sur ma joue. 'Awe' général puis la caméra se pose sur d'autres personnes. Faut pas croire que mes parents ont honte d'être gay ou quoique ce soit, mais ils n'aiment pas trop s'épancher publiquement enfin Pap's surtout. Pop's je crois que lui il s'en fout pas mal.

Si ce jour-là tout s'est passé pour le mieux, ça n'est pas toujours le cas. Bien qu'ils soient heureux de m'avoir, et que je sois heureuse de les avoir, et qu'en principe ça devrait être les deux seuls facteurs importants qui comptent vraiment, il y en a d'autres à qui ça pose problème apparemment. J'ai eu une enfance un peu compliquée, qui sort de l'ordinaire du moins, pour autant j'en suis plus que satisfaite, je n'ai jamais manqué de rien vraiment. Je me considère même comme chanceuse. Bien évidemment, j'ai essuyé quelques moqueries du fait que j'ai deux pères et pas de mère, parce que de toute façon les gens ont toujours quelque chose à dire, surtout si c'est discriminatoire et que ça blesse. Alors très tôt, on m'a appris à passer outre. Enfin, on a essayé plutôt. Faut savoir que je suis très proche d'eux, mes papas sont ma vie - cliché et croyez moi quand je vous dis que l'expression 'fifille à son papa' prend réellement tout son sens avec moi – toujours étant que si vous avez le malheur de faire un commentaire ou une remarque à caractère homophobe en ma présence, vous allez rejoindre ma dead pool en moins de deux et vous n'allez pas comprendre ce qui va vous tomber dessus.

« Le Texas ? Genre Western, rodéo et tout ? » Je demande une grimace de dégoût à peine masquée sur mon visage. Oui, j'avais une vision très limitée de la chose à l'époque, mais bon pourquoi on irait se terrer dans l'un des états le plus conservateurs d'Amérique ? « C'est pour le boulot, j'ai été muté là bas, et on sait tous qu'il y a encore plein de choses à faire dans cet état. » « Et puis si tu ouvrais ton livre de géo un peu plus, tu saurais qu'il n'y a pas que des ranchs au Texas, c'est pas la campagne non plus. » Je grimace encore plus. « Mais, euh... on va y vivre ? Tous ensemble ? Pour la vie entière ? » Pas besoin d'être un génie pour comprendre que cette idée ne m'enchante pas vraiment. J'ai pas envie de quitter San Francisco, ma maison, mes amis, les Niners dont je porte fièrement les couleurs à chaque match, tout ça, pour aller dans un trou paumé où je ne connaîtrais personne et où il n'y aura pas la mer en plus de ça. « Pour la vie entière je ne sais pas, mais pour un bon, long, moment... Oui, c'est ça l'idée. » Je les regarde en plissant les yeux. « Donc on parle en mois ? » Pleine d'espoir je pose la question ce qui les fait tous les deux éclater de rire. Au fond je sais que quelque soit la réponse, c'est bien sûr eux qui décidément et ce n'est pas moi qui y ferait quelque chose. C'est juste que dans cette famille on a un peu de mal à être d'accord avec les un les autres, du coup je bataille plus pour la forme qu'autre chose. « Essaye en années plutôt ! » « Mais bon tu sais, si tu n'es pas d'accord on peut très bien rester à San Francisco... » « C'est vrai ?! » « Ouuuui, bien sûr. Après tout, qui d'autre que notre fille adolescente de treize ans pourrait prendre ce genre de décision ? » Je soupire lourdement, mes parents ont la fâcheuse tendance à se croire marrant, je vous dit pas comment ça a le don de me faire chier. « Ça va, j'ai compris. On part quand ? »

C'est donc comme cela qu'on a quitté mon San Francisco natal, et c'est en traînant des pieds, allégoriquement parlant, que j'ai débarqué à Dillon. Ça doit faire deux ans et demi à présent. A ma grande surprise, ce n'est pas si terrible que ça, pour moi qui n'avait que ranch et cowboys en tête quand on évoquait le Texas, autant dire que j'étais bien à côté de mes pompes. Dillon est devenu mon nouveau chez moi, même si j'ai eu du mal à m'y faire, et qu'il ne faudrait sans doute pas me demander deux fois si j'avais la possibilité de retourner à SF, j'ai fini par m'y habituer et peut-être même que je m'y plaît en vrai... Je veux dire, ici on a peut-être pas les 49ers, mais on a nos Panthers et c'est pas mal déjà.