NOM : da Silva. PRENOM(S) : Yoann Maximillian. DATE DE NAISSANCE : 21 mars 1979, LIEU DE NAISSANCE : Dillon, Texas. ORIGINE : son père est né à Porto, au portugal, et sa mère était sud-africaine. NATIONALITÉ : américain. MÉTIER/ETUDE : PDG de Chevrolet. GROUPE : I know what is a touchdown. AVATAR : Leonardo DiCaprio.  QUALITÉS : observateur + intelligent + franc + ouvert d'esprit (ça dépend pour quoi) + débrouillard + empathique +  humble + ambitieux + rigoureux + meneur + généreux + créatif + responsable + sportif + énergique + juste + objectif + réaliste + persuasif DÉFAUTS : impulsif + caractériel + a toujours le dernier mot + n'admet pas ses torts + trop fier + possessif + têtu + secret + méfiant + provocateur + rancunier + sans limite + impatient + lunatique + désordonné + méprisant + sarcastique + humour noir + peu loquace + inaccessible + calculateur

Autour de la table, la famille se prit la main pour réciter le bénédicité. « Seigneur, bénis ce repas, ceux qui l'ont préparé, et procure du pain à ceux qui n'en ont pas », tous les soirs c'était le même refrain, alors que Hugo et Yoann n'attendaient qu'une seule et unique chose: manger. Ils n'étaient pas très croyants, tous les deux, mais leurs parents, c'était quelque chose ! Et gare à celui des deux frères qui oserait dire en leur présence que Dieu n'était qu'une grosse blague. Alors ils prenaient la main de leurs parents, fermaient les yeux, baissaient la tête, et récitaient en chœur. Avant de se jeter sur la nourriture. Jusqu'au jour où Yoann cessa définitivement d'y croire et refusa ne serais-ce que d'entendre les mots Dieu, Seigneur, Tout Puissant, Divin, Éternel, et cetera. Il devait avoir douze ans, Hugo en avait dix-sept, et ils étaient restés seuls à la maison, comme souvent depuis que leurs parents étaient partis en voyage humanitaire en Afrique et les avait laissé aux soins de leur tante qui, elle, sortait beaucoup. C'était une soirée banale, et même ennuyeuse. Les deux frères jouaient au poker en écoutant la radio, parlant à peine, concentrés sur l'important enjeu que constituait leur argent de poche du mois. Le téléphone sonna une première fois, et ni l'un ni l'autre n’eut la moindre envie de se déplacer jusque là pour répondre. La seconde sonnerie les intrigua, mais pas au point de les faire décoller du sofa, surtout que l'autre pouvait très bien tricher pendant son absence. Au troisième appel, ils décidèrent de se lever en même temps, ainsi aucun moyen de tricher. Hugo répondit tout en gardant un œil sur son petit frère, et son visage de décomposa lentement. Suivi le cliché des enfants désemparés par la perte de leurs parents: Hugo lâcha le combiné et ne put retenir ses larmes bien longtemps lorsqu'il annonça la nouvelle à Yoann, qui, lui, éclata directement en sanglots. Le deuil commença par le déni, ce n'était pas possible, ils devaient se tromper, leurs parents n'étaient pas dans cet avion lors du crash, c'était totalement faux ! Quelques semaines plus tard, lorsque les corps furent retrouvés et identifiés, le déni fit place à la colère, en particulier chez Yoann, qui s'en prit pour la plus grande partie à Dieu, ce Dieu dans lequel ses parents avaient tant de foi, qu'ils aimaient tant, en qui ils avaient confiance... Il les avait abandonné. Il ne pouvait donc pas exister. C'est à partir de ce jour qu'il réfuta les croyances de ses parents. Vint bientôt le marchandage et les « et si... ? », suivi de la dépression. Une longue dépression.


L'adolescence fut dure pour Yoann. Il faut dire que se retrouver seul avec son frère à douze ans et être adopté par celui-ci l'année suivante n'était pas des plus simple à encaisser. Il n'aimait pas l'idée qu'Hugo soit son "père". Il n'aimait pas l'idée que quiconque d'autre que ses parents ne lui donne d'ordres ou ne s'occupe de lui. Il détestait le fait que son frère ait si bien encaissé le choc alors que lui en souffrirait toute sa vie. Il ne supportait pas d'entendre Hugo prier tous les soirs. En résumé, plus rien ne l’intéressait, et tout l'insupportait. L'étape finale du deuil, l'acceptation, semblait l'éviter. Qu'avait-il bien pu faire pour en arriver là ? Comme pour se sentir vivant à nouveau, il se laissa entraîner, influencer. Comme si agir de la même manière que les autres adolescents allait l'aider... Ce fut évidemment tout le contraire, il sombra plus encore. Pour être cool, il commença à fumer -ce qu'il détestait profondément mais lui servirait peut-être-, à boire et à sécher les cours. S'il n'aimait pas l'ancien Yoann, il aimait encore moins celui-là... C'est à seize ans qu'il sortit enfin de tout cela. Plus de deuil, seulement un souvenir, certes douloureux, mais supportable. Plus de conneries, plus aucune, il parvint même à arrêter de fumer en quelques semaines. Tout cela grâce à une personne.


« Veux-tu m'épouser ? » Lula le dévisagea sans comprendre, bien que tout soit des plus clairs. Ils étaient ensemble depuis maintenant quatre ans et semblaient bien partis pour finir leur vie ensemble -bien que ce soit une conclusion hâtive étant donné leur jeune âge. « Je t'aime, je veux être avec toi. Pour toujours. Je serai le plus heureux des hommes si tu acceptais de devenir ma femme... » La jeune femme laissa échapper un petit cri et porta sa main à sa bouche puis, les larmes aux yeux, acquiesça vivement. « J'accepte, Yoann, évidemment que je veux devenir ta femme ! » Un large sourire étira les lèvres du jeune homme, qui se releva et la prit dans ses bras, la faisant tournoyer en mêlant son rire au sien. A cet instant, il était le plus heureux des hommes ! Ce sentiment dura huit ans, huit ans durant lesquels ses problèmes passés furent relégués au second plan et où ils panifièrent un magnifique futur, avec une grande famille heureuse....


Face aux accusations grotesques pesants sur lui, Yoann frappa du poing sur la table et se redressa d'un coup. « PUTAIN MAIS C'EST QUOI CES CONNERIES ? » Les deux gardiens vinrent le forcer à se s'asseoir et il les envoya balader, se rasseyant de lui-même en inspirant longuement afin de se calmer. « C'est quoi ces conneries ? J'ai rien fait ! J'étais avec ma femme, je dois le répéter combien de fois ? » Tuer une homme, lui ? Jamais de la vie, comment pouvait-on penser qu'il était coupable ? « Les preuves vous accusent monsieur da Silva. Et vous avez un mobile. » Une mobile ? Et puis quoi encore ! «  Ok, je ne l’aimais pas, mais ça ne fait pas forcément de moi un suspect ! Si je devais tuer toutes les personnes que je n'aime pas... Il a dragué ma femme, rien de plus, vous croyez sérieusement que je l'aurai tué pour ça ? » Apparemment, oui, ils en étaient persuadés. Ils avaient vu plus stupide comme mobile, affirmaient-ils. Yoann eut beau clamer son innocence à quiconque voulait l'entendre, il fut condamné à perpétuité pour un meurtre qu'il n'avait pas commis. Pourtant, il ne passa que deux ans derrière les barreaux. "Que" étant relatif, car par rapport à la peine dont il avait écopé c'était très peu, mais cela lui avait semblé durer une éternité... Il fut relâché avec des excuses, et découvrit que le véritable coupable n'était autre que son grand frère. Ce fut un véritable choc, et il eut presque envie de purger cette peine à la place d'Hugo, alors que celui-ci s'était finalement dénoncé car il ne supportait pas de voir son frère en prison.


« Tu dois partir Yoann. Maintenant. S'il te plait. » Yoann fronça les sourcils. Partir ? Mais il venait à peine de rentrer à la maison ! Ou plutôt, il venait à peine de frapper à la porte et se faisait congédier comme si elle ne le connaissait pas. « Partir ? Enfin, Lula... » Il se tut en s'apercevant qu'elle ne portait pas sa bague. « Pourquoi n'es-tu pas venue me voir en prison ? » Elle ne répondit pas, et il dut prendre un moment afin de rassembler ses pensées. « Alors c'est fini ? Comme ça ? Tu as tourné la page quand, exactement ? Dès que la sentence a été prononcée, ou as-tu au moins attendu qu'on m'enferme pour de bon ? A moins que ce ne soit avant toute cette histoire, ce qui expliquerait pourquoi tu n'as pas témoigné en ma faveur. Tu le savais Lula, tu as toujours su que j'étais innocent, j'étais avec toi ! J'espère que tu es contente, j'ai perdu deux ans de ma vie À CAUSE DE TOI !! Tout ce que je te demandais c'était de confirmer qu'on était ensemble, c'était tellement difficile ? Qu'est-ce que j'ai bien pu te faire pendant nos huit ans de mariage pour que tu tiennes autant à me faire souffrir ? » Sur ce, il retira l'alliance qu'il s'était pourtant empressé d'enfiler dès qu'on la lui avait rendu et la jeta aux pieds de son ex-femme. « Tiens, prends-là. Fais toi plaisir, détruis-là et oublies-moi ! T'as gâché ma vie Lula ! » Durant ses deux ans emprisonnement, il n'avait jamais songé une seule seconde au fait qu'elle n'ait pas témoigné. Il avait pris cela comme de la crainte, pas comme une tentative délibérée de se débarrasser de lui. Aujourd'hui, il voyait cela différemment. Suite à la découverte de cette trahison, Yoann perdit les pédales. Il signa les papiers du divorce sans discuter, abandonnant tout à celle qu'il avait tant aimé, et quitta Dillon lorsqu'il se rendit compte que même ses amis lui avaient tourné le dos. Comme la famille McAllister dont le père était un ami de longue et qui faisait désormais comme s'il n'existait pas, comme s'il n'avait jamais existé... Il emménagea à Porto, dans la famille de son défunt père, et passa ses journées à vider des bouteilles d'alcools plus forts les uns que les autres.


Quatre ans plus tard, c'est un nouveau Yoann da Silva qui rejoint l'Amérique et son Texas natal. Un Yoann qui, enfin, s'appréciait vraiment, lui et son fort caractère, son indifférence face au regard des autres, ses idées bien à lui,... Son retour n'était justifié que par une seule chose : Hugo. Il ne voulait pas connaître les raisons de son acte ni savoir ce qu'il avait potentiellement fait d'autre, il n'avait pas l'intention d'aborder le sujet et, connaissant son frère, savait qu'il ne le ferait pas non plus. Son intention était d'être présent pour Hugo tout comme il l'avait été pour lui des années plus tôt, et ce malgré les difficultés. Il ne l'abandonnerait pas, Hugo avait fait tellement pour lui... En 2013, Yoann reprit donc sa place dans la communauté de Dillon, se fichant bien de l'image d'ancien détenu que certains gardaient en mémoire malgré son innocence.