NOM : Tout le monde se connaît à Dillon, et tout le monde connaît les Pratt, leur histoire décousue, l'abandon de la mère, le comportement du jeune garçon. PRENOMS : Nathaniel William, deux prénoms qu'il trouve particulièrement pédants, qui ne le décrivent pas du tout. C'est peut-être la raison pour laquelle on lui crie toujours Nate plutôt que Nathaniel. DATE DE NAISSANCE : Un vingt mars, il y a de cela dix-huit ans. LIEU DE NAISSANCE : Comme son père avant lui, Nate a vu le jour à l'hôpital de Dillon. Il ne s'en est jamais allé, il sait bien qu'il est coincé ici et il agit parfois comme si cela ne le dérangeait pas. ORIGINE : La famille Pratt est américaine depuis des générations. NATIONALITÉ : Purement et simplement américaine. MÉTIER/ETUDE : Lycéen. GROUPE : Don't mess with football. AVATAR : Nico Mirallegro.  QUALITÉS : loyal, courageux, honnête, déterminé, généreux, franc. DÉFAUTS : impulsif, sarcastique, borné, secret, impatient, violent.

"Nate ?" Mouvement du côté du lit, grognement. Autre mouvement. "Nate !" Une porte qui claque, la voix de son père qui s'élève à nouveau. "Son, si tu ne te pointes pas immédiatement devant moi, je jure devant ce Dieu qu'ils vénèrent que je te mets un coup si violent que ta tête si peu remplie se décollera de ton tronc." Et, soudainement, lumière. Son père a ouvert la porte en grand, avec une telle violence que les gonds ont bien failli sauter, il l'a perçu au grincement qui s'est répercuté dans ses oreilles. Cela n'a pourtant pas l'effet désiré. Au contraire, il attrape son oreiller et le plaque contre son crâne tandis que son père continue de lui hurler quelques insanités bien trempées, des menaces qu'il ne mettrait jamais à exécution. Si James Pratt est un homme qu'il vaut mieux avoir de son côté, il reste certainement l'un des meilleurs pères de la ville. "Je dors." La voix est grave, embuée, étouffée, déformée par une courte nuit. A peine les mots ont-ils franchi ses lèvres que Nate les regrette déjà, se rappelant que l'on est lundi, et qu'il ne devrait pas dormir. Précisément. Pourtant, quand son père arrache couette et oreiller, le laissant à la merci de la lumière du jour, il trouve encore la force de grogner. "J'espère vraiment qu'on est en guerre et que tu as une bonne raison de faire tout ça."

"Une bonne raison ?" Nate se redresse, passe une main sur son visage, dans ses mèches rebelles, embrasse sa chambre d'un regard circulaire et tombe sur son réveil. Il est bientôt midi, devine que c'est le lycée qui a prévenu son père de son absence. "Ta conseillère d'orientation m'a appelé au boulot. C'est une assez bonne raison pour toi ?" Comme il aime tant le faire - cette petite lueur de provocation dans le regard - il hausse les épaules. "Ne joue pas à ce jeu avec moi, Nate." L'intéressé se lève, passe un jean qui traine sur une chaise dans un coin de la pièce et se retourne vers son père. "Je ne joue pas." Mais le paternel ne semble pas convaincu. "C'est fini." Qu'est-ce qui est fini ? Il n'a pas le temps de poser la question, son père entrouvre les lèvres à nouveau. "Le football." La réponse fuse, menace sous-jacente. Nate hoche hâtivement la tête de gauche à droite. Hors de question. Le football, c'est bien la seule chose qui ne soit pas finie à Dillon. "Tu m'interdis de jouer au football ?" fait-il avec un sourire en coin, pas convaincu pour un sous. Mais le regard qui s'infiltre sur le visage de son père l'inquiète. Soudain, il est beaucoup plus calme. Beaucoup trop calme. "Oh, pas moi." Regard suspicieux. "Le lycée. Tes résultats sont minables. S'ils ne remontent pas, tu seras pénalisé, interdit de match." Son sourire s'élargit. "J'espère que tu as des amis qui voudront bien t'aider." fait-il finalement en se retournant. A ça, Nate n'a rien à répondre. Pour une fois, on lui coupe la chique. Quand son père se retourne enfin, il a un nouvel espoir. Mais ce dernier se contente de ramasser une canette de bière qui traine sur le sol. "Et range-moi cette chambre."