pretty face, electric soul ❖ noann.

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Ta mère avait passé la journée à cuisiner un tas de plats mexicain, et évidemment, le jour où tu n'avais pas faim. Tu avais passé le repas à regarder le mur en face de toi, n'écoutant même pas ce que ta mère te racontait. La seule chose qui te fit réagir fut « J'ai croisé Yoann da Silva aujourd'hui, ça m'a fait bizarre !! », tu avais immédiatement reposer ton regard sur ta mère. T'avais pas envie de lui parler mais tu fis un effort pour demander « Ah bon ? Pourquoi ? ». Elle haussait les épaules pour ensuite te demander si ça ne te faisait pas bizarre à toi aussi de le croiser « Je vois pas pourquoi en quoi ça me ferait drôle de le voir... Moi je vais lui parler quand je le croise, j'ai pas de raisons de l'esquiver ou de me sentir mal. ». Tu avais insisté sur le moi pour lui faire comprendre que ce qui était bizarre, c'était elle, et pas le fait de croiser Yoann. Elle avait tenté de se rattraper en bafouillant. Ta mère, quand tu la traitais comme tu venais de le dire, elle perdait ses moyens. Elle devait savoir que sa chère fille avait raison, m'enfin. Après avoir débarrassé, tu tenais compagnie à ta mère, qui, quand elle te vit débarquer sur le canapé à presque vingt-trois heures, fit de grands yeux « Tu sors pas ? ». « Nan, pourquoi ? Ca te fait chier que je sois à la maison ? », elle secouait la tête vivement « Non, je trouve ça bizarre, c'est tout. ». Tu levais les yeux au ciel « Quand je sors, t'es pas contente, quand je reste non plus, faudrait savoir. J'vais me coucher. ». Ta mère t'attrapait la main alors que tu passais devant elle « T'es malade ma fille ? ». Tu la dévisageais avant de répondre sèchement « Nan. Bonne nuit. », puis tu te changeais une fois à l'étage pour te mettre au lit.

Minuit. Minuit et demi. Deux heures moins le quart. Deux heures et demi... Tu voyais les heures défiler depuis que tu t'étais mise au lit. T'avais tout tenté pour trouver le sommeil. De la lecture, de la musique, des positions bizarres pour être confortable, des jeux débiles sur ton téléphone... Sans succès. Tu avais la tête ailleurs depuis quelques jours. Depuis que tu avais passé la journée avec Yoann, pour être honnête. Cela faisait trois jours que tu n'avais eu des nouvelles que par message, et vous n'aviez pas vraiment parlé longtemps. Tu ne l'avais pas revu, ni croisé, rien. Quand tu passais devant chez lui, tu fixais sa villa, son allée, son garage, ses fenêtres des fois que tu puisses l'apercevoir mais rien. Tu avais dit que tu viendrais le voir plus souvent, mais tu n'osais pas. Et tu avais l'impression que Yoann te manquait. Mais pas un manque comme celui qu'on ressent pour un simple pote... Non. Ce manque là te rendait exécrable, silencieuse et pensive. T'avais pas trop le moral. Tu comprenais pas ce que tu avais, tu t'en foutais des gens normalement, et vu que tu voyais plein de monde, tu ne t'attachais pas particulièrement à une personne. Mais il faut croire que pour Yoann, ça ne fonctionnait pas comme ça. C'était différent, comme lui. Il ne te considérait pas comme une gamine, il était le seul adulte de ton entourage à te parler correctement, sans te prendre de haut, sans en faire des tonnes... Il était simple, adorable et très drôle. Il dégageait quelque chose de spécial, et c'est tellement rare chez quelqu'un, que tu ne pouvais pas rester insensible.

Tu te levais pour écarter les rideaux de ta fenêtre et regarder à travers pendant un petit moment. Tu regardais le bout de ta rue avec intérêt car tes yeux avaient été attirés par la villa de Yoann en moins d'une seconde. Un grand sourire étira tes lèvres, mais tu ne t'en rendis compte qu'en sentant la douleur dans tes joues. Après cinq minutes à regarder dehors, tu retournais au lit dans l'espoir de trouver le sommeil mais trente minutes plus tard, tu fixais toujours le plafond avec un petit sourire. Tu étais tellement habituée à faire la fête jusqu'à pas d'heures, que tu étais incapable de dormir avant six/sept heures du matin. Enfin, c'est ce que tu te disais pour te rassurer. A trois heures, tu prenais ton téléphone pour lire tes messages. Tu en avais un paquet, et comme tu ne répondais pas, on te harcelait presque. Tes potes t'envoyaient des vidéos, des photos, des messages incompréhensibles tant ils étaient bourrés. Tu en regardais quelques une en riant un peu, mais t'avais pas trop la tête à ça. Tu pensais brièvement à la prochaine soirée que tu allais passer avec eux, et à la murge phénoménale qu'ils allaient te forcer à te mettre pour te punir de ton absence de ce soir. Puis tu décidais d'envoyer un message à Yoann, pour lui dire que tu ne dormais pas parce que l'idée de casser des voitures était devenue trop forte et que tu allais foutre le quartier à feu et à sang. Non, tu n'allais pas lui envoyer un message normal et sérieux, sinon tu allais perdre tes moyens. Alors que tu allais appuyer sur envoyer, ton téléphone se mit à vibrer dans tes mains. Tu sursautais, ne t'y attendant pas, et tu regardais le nom de la personne qui t'appelait... Surprise de voir son nom s'afficher à une heure aussi tardive, tu décrochais pour dire d'une petite voix pour cacher ta joie « Yoann ? Est-ce que tout va bien ? ». D'un coup, tu te demandais pourquoi il t'appelait à cette heure-ci. Tu espérais que ce n'était rien de grave... Tu t'asseyais sur ton lit, prête à sauter dans ton jean si jamais quelque chose n'allait pas.

Il n'aimait pas cela, je veux dire tout ça. Il n'aimait vraiment pas ce qui était en train de se passer mais savait par expérience qu'il ne suffisait pas de ne pas aimer ou d'ignorer les choses pour qu'elles n'existent soudainement plus. Ce qui était d'ailleurs bien dommage car ça aurait facilité la vie de nombre de personnes ! À commencer par la sienne en ce moment. Yoann ne connaissait que trop bien cette situation, même s'il s'efforçait de ne pas tirer de conclusions hâtives et espérait sincèrement se tromper... Il y avait encore quelques étapes avant l'acceptation, autant commencer par le début: le déni. C'était impossible, et ce pour un tas de raison. Je sais, ça vous intrigue, alors après tant de suspens voici les faits: il était, un peu... totalement hypothétiquement... amoureux. Non, attiré. Attiré, c'était mieux. Là n'était pas le problème, le problème concernait l'objet de cette attirance. Une personne qu'il avait toujours beaucoup aimée, mais d'amitié, rien d'autre. Et plus que cela était tout simplement i n e n v i s a g e a b l e. Première raison: la différence d'âge, c'est à dire dix-sept ans, dix-sept longues années, non mais imaginez... Seconde raison: le passé, les choses ne s'effacent pas ainsi. Troisième raison: Lula, qu'ils connaissaient tout deux (elle ne s'était pas gênée pour être odieuse mais il n'était pas comme elle). Quatrième raison: il ne voulait pas, ne pouvait pas, et elle ce serait encore pire. Bref, il y en avait encore beaucoup des comme ça ! Le meilleur moyen de savoir était encore de vérifier, bien que l'idée de potentiellement avoir raison l'embêtait un peu. Qu'allait-il faire s'il était ~~amoureux~~ attiré ? Surement pas l'éviter, ce serait suspect. Et puis c'était Noam, elle finirait parce venir à lui. Oui oui, Noam McAllister, qui d'autre ! C'était vraiment vraiment très glauque...

Pensif durant toute la journée, Yoann avait eu un mal fou à travailler. Au téléphone, il avait fait répéter au moins trois fois la même chose à ses interlocuteurs tellement il était distrait et donc incapable d'enregistrer les informations; il avait oublié le nom de nombre de ses employés alors qu'il les connaissait tous sans exception; et, pour finir, il avait quitté le travail plus tôt. Lui, Yoann da Silva, il avait quitté son bureau deux heures avant ses ouvriers, alors qu'il était toujours le dernier à partir, et ce au moins une heure après les autres. Cette histoire devenait problématique... Il devenait urgent d'être fixé. Il avait mis à profit les quelques heures qu'il s'était permis de prendre pour lui et avait terminé de réparer cette fameuse voiture sur laquelle Noam et lui avaient travaillé quelques jours plus tôt. Elle était resplendissante -la voiture, bien que Noam aussi- et il avait une idée... Une idée pour plus tard car, entre temps, le soleil s'était couché et la soirée était bien entamée. Après une douche dont l'eau au départ brûlante avait eu tout le temps de refroidir tandis qu'ils se perdait dans ses pensées, il rejoint le canapé pour regarder un film mais passa son temps à zapper. De sorte qu'il décida d'aller se coucher, ce qui ne lui ferait pas de mal. Mais il ne trouva jamais le sommeil, obnubilé par Noam et le fait de savoir qu'elle vivait à à peine quelques mètres de chez lui... Après peut-être deux heures à se tourner et se retourner dans son lit, il alla s'installer dans son hamac au fond dû jardin, mais l'éclairage public l'empêcha de voire correctement les étoiles et il se leva, non pas sans jeter un regard à la maison des McAllister, décidant d'aller faire un tour. Il s'habilla, attrapa les clés de sa voiture et...

Yoann revint sur ses pas, se saisit d'autres clés et sortit. Sur le chemin entre le hall et le garage, il composa un numéro et, lorsque sa voix lui répondit, un trop large sourire vint étirer ses lèvres. « Salut ! T'as une petite voix, je te réveille ? Si c'est le cas je suis désolé, en fait je sais même pas l'heure qu'il est, je me suis dit que tu serais surement de sortie, enfin bref, moins ça va... » Trop de mots pour ne rien dire. Yoann s'était demandé où elle pouvait bien être et avait dû refouler une pointe de jalousie lorsque son imagination s'était emballée. « Et toi, tout va bien ? » Elle avait l'air sobre, clean, et même seule. En soirée. C'est bizarre... Mais vraiment pas plus mal. Il gara la voiture, THE CAR, et sortit pour aller s'appuyer à la portière passager, son regard clair fixé sur une façade puis une fenêtre en particulier. « Tu es chez toi ? » Il obtint une réponse positive et sourit pour lui-même. « Regarde par la fenêtre... »

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Tu tentais d'arrêter de sourire autant, mais en le sachant à l'autre bout du fil, en l'imaginant à cet instant précis et en entendant sa voix, tes tentatives furent totalement inutiles car tu souriais de plus belle. Il ne serait pas difficile de cacher le fait que tu souriais comme une idiote, car cela s'entendait dans ta voix. Tu répondais en entortillant une mèche de cheveux autour de ton doigt « Non non, t'en fais pas Yoann, je dormais pas. ». Il te parlait un peu rapidement, et tu avais l'impression que jamais il ne reprendrait sa respiration, ce qui t'amusait. Il venait de te rassurer en te disant qu'il allait bien, et voilà que ta curiosité grandissait encore et encore. Tu étais ravie de l'entendre, de voir qu'il t'avait appelé avant que tu n'envoies ton message, ce qui prouvait qu'il ne t'oubliait pas... mais à une telle heure, ça te semblait curieux. « Tout va très bien. », ah pour le coup, c'est clair que ça allait beaucoup mieux qu'un peu plus tôt dans la soirée. Un coup de fil inattendu de la part de Yoann, il ne t'en fallait pas plus pour retrouver le sourire et combler une petite partie du manque que tu ressentais depuis que tu ne l'avais plus croisé. « Oui, pourquoi ? », demandais-tu un peu inquiète. A sa réponse, tu fronçais un peu les sourcils, ne comprenant pas tout. Tu te levais pour te diriger vers la fenêtre, et une fois les rideaux écartés, tu vis Yoann appuyé contre une splendide voiture. Une main dans sa poche, un sublime sourire aux lèvres et dans son autre main, son téléphone. Ton visage venait de s'illuminer en voyant Yoann sous ta fenêtre à une telle heure, entrain de t'attendre. Sur le coup, tu savais plus quoi dire, ni quoi faire. Tu restais là, admirant Yoann bêtement. Tu secouais un peu la tête pour sortir de tes pensées et lui dire en souriant « J'arrive, ne bouge surtout pas. ». Tu raccrochais en laissant le téléphone glisser le long de ton visage lentement, alors que tu luttais pour détourner le regard et quitter la fenêtre. Tu y parvenais enfin, et tu allais allumer ta lumière pour te laisser tomber sur ton lit, et agiter tes jambes en l'air pour faire ta petite crise de joie le plus silencieusement possible. Après quelques secondes d'euphorie, tu te dépêchais de t'habiller pour ensuite descendre et aller le rejoindre dehors.

Tu t'engageais dans l'allée pour te diriger vers Yoann. Tu lui souriais en marchant d'un pas rapide. Tu avais tellement hâte d'être à nouveau à ses côtés... Arrivant à sa hauteur tu lui demandais, très étonnée « Mais qu'est-ce que tu fais ici à trois heures du matin ? ». Puis ne perdant pas une seconde, tu t'approchais de lui pour l'étreindre. En temps normal, tu n'aimais pas trop les câlins, les embrassades et tout ce genre de trucs entre amis. Avec tes potes, c'est une tape dans le dos et basta. Avec tes parents, même combat. Les bisous de maman, très peu pour toi et les câlins de ton père, trois fois dans l'année. Il te serrait dans ses bras et tu ne bougeais pas d'un poil. Une vraie poupée de chiffon. Non pas que t'aimais pas tes parents, mais le fossé qui te sépare d'eux te rendait distante. Mais avec Yoann, il y avait peu de raisons, voire même aucune, d'être distante. Alors le prendre dans tes bras n'était pas un problème. Tu témoignais ta joie de le revoir par une étreinte très chaleureuse, et si jamais il pensait te déranger ou si jamais il doutait de ta joie de le revoir, tout cela allait disparaitre très très rapidement. Tu te reculais ensuite pour jeter un œil à la voiture. Tu te déplaçais pour la contempler avec des yeux de gamine émerveillée « Mais c'est... C'est la voiture que tu réparais l'autre jour ! », et après avoir fait le tour pour l'examiner, tu te plantais face à Yoann pour lui dire en faisant de grands yeux « Je pensais que tu l'avais déjà vendu ! Je suis trop contente de la voir enfin terminée. ». T'avais flashé sur la voiture le premier jour sans trop savoir pourquoi, mais en la voyant flambant neuve, tu comprenais mieux. Tu étais réellement ravie de pouvoir la voir, surtout que tu avais participé -enfin, assisté plutôt, à la réparation. Et si la voiture était la raison pour laquelle Yoann était là ce soir, tu l'aimais encore plus, sans rire. Voir le magnifique Yoann appuyé contre une belle voiture, à trois heures du matin, devant chez toi, c'était une scène magique. Tu avais presque envie de te frotter les yeux pour te demander si tu ne rêvais pas.

Il était tellement beau... Son regard était si profond et même la nuit, tu étais époustouflée en constant à quel point ses yeux étaient clairs. Tu trouvais ses yeux plus beaux que les étoiles que le ciel offrait ce soir. Perdue dans tes pensées, tu avais totalement oublié qu'il était juste à quelques mètres de toi et que justement, il te regardait. Alors là par contre, pour la discrétion Noam, on repassera. Heureusement que t'as pas ouvert la bouche sinon t'étais carrément fichue. Ignorant si Yoann t'avait parlé durant ton petit moment d'égarement dont tu avais un peu honte sur le coup, tu demandais timidement « Tu as déjà pu faire un tour avec ? Elle roule bien ? ». Tu tentais de poser le plus de questions possible sur la voiture tant que tu en avais, pour repousser le moment où tu allais prendre conscience que tu ne trouvais pas Yoann juste gentil et attirant, mais que quelque part, tu ressentais quelque chose. Quelque chose qui expliquerait très certainement pourquoi il te manquait tant... Et au moment où cela te viendra à l'esprit, ton cerveau va griller et tu le regardera bêtement en cherchant comment le cacher et y remédier si tu le voulais, ou plutôt, si tu le pouvais. Tu lui fis un petit sourire alors que tes yeux faisaient la navette entre Yoann et la voiture.

Au son de sa voix, Yoann comprit que Noam souriait, ce qui ne fit qu'élargir son propre sourire. Il ouvrit la porte du garage et démarra la voiture sans lâcher une seule seconde son téléphone, la sortant du garage sans problème, à une main et à moitié concentré puisqu'il pensait à Noam et l'écoutait très attentivement lui répondre qu'il ne l'avait pas réveillée. « Tant mieux... Enfin, on se comprend. » Il referma la porte de garage automatique depuis l’habitacle de son tout nouveau petit bijou et sortit de l'allée tout en continuant à discuter un peu avec son interlocutrice, lui retournant sa question et souriant en entendant que tout allait bien. Il s'intéressait à elle, c'est comme ça, il n'y avait pas d'explication -ou plutôt pas d'explication qu'il veuille bien admettre- et il se tenait quasiment tous les jours au courant de son état, de si elle allait bien, de ce qu'elle avait fait dans la journée... Surtout par SMS, car l'appeler tous les jours aurait été étrange et puis il n'en avait pas forcément le temps. Quant à se déplacer pour la voir, c'était un peu bizarre. Qu'était-il justement en train de faire ? Oui, il allait la voir. Pire encore, il allait l'attendre devant chez elle... Lorsqu'elle confirma être chez elle, il réprima un soupir de soulagement (la savoir dehors avec il ne savait qui l'aurait un peu, voire beaucoup irrité) et lui dit d'aller regarder par la fenêtre. Leurs regards se croisèrent quand elle apparut, et Yoann lui sourit. Comme s'il comptait disparaître lorsqu'elle le quitterait des yeux, elle lui dit de ne pas bouger et raccrocha avant de quitter son champ de vision pour s'habiller et descendre. A peine avait-il remis son portable dans sa poche et relevé la tête qu'elle était là, se dirigeant vers lui d'un pas rapide. « Et on dit que les femmes mettent des heures à s'habiller ! », sourit-il en la regardant. Elle n'avait pas besoin de passer des heures devant sa garde-robe pour choisir une tenue qui la mettrait en valeur, tout lui allait.

L'inévitable question arracha un léger sourire à Yoann qui haussa les épaules comme si sa présence devant la maison des McAllister à plus de trois heures du matin n'avait absolument rien d'inhabituel. « J'arrivais pas à dormir. » La bonne excuse... C'était la vérité, mais il y avait plus que cela, comme le fait qu'il tenait à vérifier ce qu'il commençait à penser qu'il ressentait peut-être pour Noam. Mais ça, il n'allait pas le lui dire ! Contre toute attente, lorsqu'elle fut à sa hauteur, la jeune femme l'étreint. Il referma automatiquement ses bras sur elle avec un léger sourire, et repensa au fois où elle sortait de cette même maison en courant et lui sautait dans les bras, des années plus tôt... Les étreintes et autres témoignait Noam transgressait toutes les règles: elle l'intéressait; le faisait sourire, rire; l'étreignait sans le déranger; pouvait parler sans arrêt sans que cela ne lui tape sur le nerfs,... D'apparence, ce n'était pas grand chose. Mais ça changeait tout. Et puis ce câlin, même express, témoignait du fait qu'il ne la dérangeait pas, il n’aurait pas à poser la question. Noam sembla émerveillée lorsqu'elle prit conscience qu'il s'agissait de la voiture qu'ils avaient réparé ensemble, ou plutôt que Yoann avait réparée sous ses yeux. Et lui, cela lui faisait plaisir qu'elle soit si admirative de son travail. « Je pense que celle-là je vais la garder... » Penser ? Non, il en était persuadé. Il l'aimait beaucoup, celle-là. Il ne la vendrait pour rien au monde, de toutes manières il avait déjà tout ce dont il avait besoin et plus encore. Il était fier du résultat, et puis il l'avait réparée avec Noam et, malgré qu'il se dise que ce n'était surement pas pour cette raison, il y était particulièrement attaché.

Le silence s'installa entre eux alors que Yoann observait Noam et que Noam... Eh bien Noam semblait totalement perdue dans ses pensées. Elle le fixait, mais peut-être sans le voir. Peu importait, cela lui donnait l'occasion de la détailler, de remettre de l'ordre dans ses propres pensées, et d'apprécier le silence. Ce silence était loin d'être gênant ou dérangeant, il semblait même naturel. Il faut avouer que cela lui permettait surtout de la détailler, c'est vrai. Il ne s'était jamais rendu compte à quel point elle était belle... A moins qu'il n'ait jamais pensé à constater cela. Sept ans plus tôt, il avait eu affaire à une jolie petite fille, tout ce qu'il avait pensé d'elle concernait son caractère et non pas son physique. Aujourd'hui, il la voyait comme une femme, et lorsqu'il la regardait ou pensait à elle cela comprenait son corps et son âme. Pas de dualisme pour lui. Il fut tiré de ses pensées par la voix de Noam lui demandant s'il avait déjà fait un tour dans cette voiture, et il lui décocha un large sourire. « En fait, je t'attendais pour ça », expliqua-t-il avant de se redresser et d'ouvrir la portière passager « Ça te dit ? »

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Alors que tu arrivais presque à la hauteur de Yoann, il fit une remarque sur la rumeur selon laquelle les femmes mettaient toutes trois heures pour s'habiller. Parfois, tu trainais des pieds, alors tu mettais du temps pour t'apprêter mais en général, tu allais plutôt vite. Faut dire que t'étais toujours à la bourre, alors maintenant, tu avais l'habitude de courir. Tu riais donc à sa remarque, « Eh oui, moi je suis pas comme les autres, je suis Noam McAllister, j'te signale ! ». Tu tirais la langue avant de te marrer un coup. Là, tu t'étais habillée rapidement parce que tu étais motivée. Tu mourrais d'envie de le rejoindre, et il était hors de question de perdre du temps bêtement. Yoann était devenu ta motivation. Tu te levais le matin en espérant le croiser sur le chemin du lycée, tu trainais tard près du lycée pour ensuite passer devant chez lui, espérant le voir lorsqu'il rentrait du travail... Pour l'instant, tout ça ne t'inquiétait pas, mais vu la joie que tu ressentais en le voyant, il faudrait commencer à te poser des questions. Tu lui demandais ce qui l'amenait ici à une heure aussi tardive et tu souriais, en prenant un petit air malicieux « Je suis sure que c'est parce que tu pensais que j'étais dehors, ça te contrariait ! ». Tu te retenais de rire à ta propre bêtise puis tu le prenais dans tes bras. Cette étreinte te fit un bien fou et tu n'avais pas envie de te séparer de lui... Mais après quelques secondes, tu reculais d'un pas pour te ressaisir et admirer la voiture. Tu étais surprise car tu savais qu'il revendait rapidement les voitures qu'il avait réparé, et cette fois, il avait attendu un peu, sans doute le temps de te la montrer. Puis il te dit qu'il comptait la garder. Tu croisais les bras, en prenant un petit air surpris « Ah bon ?? Je te conseille de pas la laisser trop souvent dehors, sinon je te la vole. », avant de faire un petit clin d'oeil. T'aurais adoré que ta mère t'achète une voiture dans ce genre, mais elle était tellement rabat-joie qu'elle t'avait acheté un vélo à la place. Bonjour l'air con en arrivant au lycée à vélo, alors que des merdeux de seize ans avaient déjà une voiture. Tu comprenais pas ce qu'elle avait ta mère, mais elle ne voulait pas que tu conduises. T'avais passé ton permis sans soucis, mais elle flippait. Elle s'imaginait peut-être que tu allais prendre le risque de bousiller ta voiture en conduisant après avoir bu ? Ouais, ta mère te prenait vraiment pour une conne...

Après avoir contemplé Yoann un petit moment, tu sortais de tes pensées pour lui demander, histoire d'éviter de prolonger le malaise qui t'envahissait après l'avoir regardé ainsi sans dire un mot, si elle roulait bien. Tu fus surprise d'entendre qu'il n'avait pas encore testé la voiture sur la route parce qu'il t'attendait pour le faire. Tu trouvais ça tout simplement adorable, tu ne t'y attendais absolument pas. Qu'est-ce que tu avais fait pour qu'il soit aussi gentil avec toi ? Rien de spécial pourtant... C'est bien ce que tu pensais, Yoann était tout simplement formidable. C'était dans sa nature quoi. Tu lui fis un sourire, prenant ton air surpris « T'es sérieux ?? Je vais monter dans cette belle voiture ? ». Ton sourire s’élargit alors qu'il t'ouvrait la portière, et tu sautillais un peu pour lui répondre « Un peu que ça me dit ! C'est trop génial !! ». Tu le remerciais en entrant vite dans la voiture. Tu gesticulais sur ton siège en lui souriant alors qu'il refermait ta portière pour prendre place à côté de toi. Tu t'attachais et tu observais le tableau de bord, le levier de vitesse, les sièges... Tu passais tout l'habitacle au crible et tu constatais que tout était en parfait état. Une petite moue satisfaite s'affichait sur ton visage alors que tu lui disais, admirative « T'as fait un boulot d'enfer, t'es trop fort Yoann. ». Faire tout ça avec tes dix doigts ? Toi ? Non, t'en étais incapable. Du coup, tu étais très surprise par le résultat, sachant que Yoann n'était pas non plus un mécano pro ou quoi que ce soit. La dernière fois, tu t'imaginais la satisfaction qu'il devait ressentir en réparant ces voitures, mais aujourd'hui, tu comprenais ce qu'il ressentait. Tu étais plus qu'heureuse d'avoir prit la décision de rester chez toi ce soir, autrement, tu n'aurais pas pu faire une virée nocturne avec lui. Finalement, il pouvait t'arriver d'autres choses sympa en dehors des boites de nuit. Il démarrait la voiture et tu hochais la tête en entendant rugir le moteur. T'avais hâte de rouler, de faire un tour rien qu'avec lui... Tu demandais en tournant la tête vers lui « On va où ? Vers l'infini et au-delà ou... ? », tu te pinçais les lèvres en réalisant la bêtise que tu venais de dire, puis tu ricanais un peu. Trois heures du matin ou pas, tu aimais toujours dire des conneries. En plus, tu tentais de te mettre un peu à l'aise... Non pas que Yoann te mettait mal à l'aise -enfin, il te troublait surtout, mais avec tout ce qui te passait par la tête, tu avais du mal à être détendue, alors il fallait que tu déconnes.

Si elle s'était ainsi dépêchée de s'habiller et de le rejoindre, Yoann aimait à penser que c'était car elle aussi était très attachée à lui. Cela pouvait tout aussi bien être car elle s'ennuyait à mourir et appréciait la moindre distraction se présentant à elle, mais il en doutait puisque si ça avait été le cas elle aurait été de sortie... « Ouaip, ça j'avais remarqué ! », sourit-il après que Noam lui ait fait remarqué qu'elle n'était pas n'importe qui. Un léger rire s'échappa de ses lèvres, il passa une main dans ses cheveux et haussa les épaules en prenant un air coupable: « Parfaitement, ça me rendait malade alors je t'ai appelée pour vérifier et puis je me suis précipité hors de chez moi pour venir constater par moi-même de si tu étais vraiment chez toi... » C'était presque ça, mais toute cette histoire passait mieux sous forme de plaisanterie. Noam ne savait pas à quel point elle avait raison, à quel point cela le contrariait de la savoir ou de l'imaginer à une soirée. Elle était donc encore moins au courant des ennuis que cette situation provoquait. Qu'elle provoquait, indirectement. Par sa seule existence, en fait. Ils en vinrent à parler de la voiture qui semblait véritablement plaire à Noam, au point qu'elle menaça de la lui voler, ce qui lui arracha un rire. « Pas besoin de me la voler, si tu la veux je te l'offre... » Il ne plaisantait pas le moins du monde, si elle aimait vraiment cette voiture elle pouvait l'avoir. Il serait même ravi de la lui laisser si cela lui faisait plaisir. Des voitures, il pouvait en réparer des tas, s'en acheter autant qu'il le voulait,... Celle-ci, il l'offrirait volontiers à Noam, et si elle ne l'acceptait pas aujourd'hui, il trouverait bien une occasion de la lui offrir !

Il avait semblé logique à Yoann de rouler pour la première fois avec cette voiture à présent comme neuve en compagnie de Noam, après tout elle avait semblé réellement intéressée par le travail qu'il avait effectué sous ses yeux et par le véhicule lui-même, malgré son état cette après midi là. De plus elle l'avait aidé, un peu assisté quoi. Et pour finir c'était une bonne excuse pour venir la voir et passer du temps avec elle afin d'être fixé sur tout ce qui se passait dans sa petite tête, voilà. « Si tu es sage tu pourras même la conduire », sourit-il en ouvrant la portière après avoir proposé d'aller faire un tour. L'excitation de la jeune femme l'amusait, on aurait dit une enfant émerveillée. Il ferma la portière et fit le tour pour ouvrir celle côté conducteur. « Je sais, je sais... » Il fit une petite courbette et se glissa derrière le volant. Ce n'est qu'après avoir mis le contact et fait vrombir le moteur qu'il se demanda où ils allaient comme ça, question engendrée par celle de Noam. Cela ne serait pas plus mal de connaître la destination avant de s'y rendre, à moins d'errer sans but jusqu'à trouver un lieu où se poser. « Ça dépend Buzz, tu veux aller où ? » Pour lui, le lieu importait peu, il avait appris à aimer un peu tout dans cette ville, ou tout du moins à ne détester aucun endroit. Ce qui plairait à Noam lui conviendrait, voire même lui plairait aussi.

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Tu souriais à Yoann quand il te dit cela. Pas difficile de remarquer que t'étais plus cinglée que la plupart des gens autour de lui. T'espérais seulement qu'il ne pensait pas que t'étais un sacré cas, ou un truc du genre. En temps normal, tu te fiches de ce qu'on pense de toi, mais ce que Yoann pensait de toi... ça t'intriguait pas mal. M'enfin, il faudrait que tu cesses de t'en faire car jamais tu ne pourras savoir ce qu'il se passe dans sa tête, à moins d'être Super Noam. Tu repensais à ce que tu venais de dire. Oui, chaque personne est unique. Dieu merci. Déjà que la race humaine est très stupide, et le monde ne tourne pas bien rond, alors plusieurs Noam, il cesserait carrément de tourner. Puis tu te disais qu'il n'y avait qu'une personne comme Yoann sur cette planète de taré, et tu devais profiter de ta chance d'être amie avec lui, parce que des gens aussi géniaux, t'en rencontrais pas des masses. Tu lui demandais, pour plaisanter, si la probabilité que tu sois en soirée était la raison de son insomnie. Tu t'attendais à ce genre de réponse, puisqu'il jouait toujours le jeu sans même se poser la question. Même si tu t'attendais à ce qu'il plaisante avec toi, tu ne t'attendais pas à ce qu'il pousse le truc aussi loin. Tu riais en te disant que même lorsqu'il passait simplement sa main dans ses cheveux, avec ce petit air coupable, il était sublime. Il rendait fascinant le moindre petit geste totalement banal, que plus personne ne remarque. Tu souriais à Yoann avant de lui dire, toujours sur le ton de la plaisanterie « Je suis la cause de tant de tourments ! Je me demande si trouver ça mignon, ça fait de moi une sadique... ». Tu étais loin, très loin même, de t'imaginer que Yoann pouvait se demander ce que tu faisais, où, avec qui et qu'en restant dans l'ignorance, il pouvait même ressentir une once d'inquiétude. C'était ton ami, mais bon, les problèmes d'une jeune fêtarde comme toi, ce n'était sans doute pas sa priorité. Alors tu plaisantais, comme souvent...

Tu riais avec Yoann après avoir dit que tu pourrais avoir envie de voler la voiture tant elle te plaisait. Tu te calmais progressivement, ton sourire s'effaçant lentement pour qu'un air incrédule ne transforme ton visage alors qu'il venait de te dire que si tu l'aimais tant, il te l'offrait. Tu plissais un peu les yeux, pas sure d'avoir bien compris ce que Yoann avait dit « Tu quoi ? ». Tu pointais du doigt la voiture en disant « Tu pourrais m'offrir ce petit bijou ? A moi ? ». Tu savais pas vraiment si Yoann plaisantait ou pas, mais toi, en tout cas, tu trouvais que ça ressemblait vraiment à une blague. Un sourire amusé étirait donc tes lèvres, quittant ton air choqué « Arrête de dire des bêtises, j'ai failli tomber dans le panneau. ». Oui, tu doutais franchement qu'il soit sérieux. Ta mère ne voulait même pas t'acheter un vieux tacot à prix cassé alors que vous aviez les moyens, alors avoir, TOI, Noam McAllister, une si jolie voiture, sans l'avoir forcément mérité, c'était un peu surprenant. Dans ta famille, si autrefois on te gâtait, maintenant, plus personne ne voulait rien t'offrir ou autre. Même pas un petit bracelet que tu voyais tout le temps et que tu adorais. Alors une voiture les copains, voilà quoi. Tu levais les bras alors qu'il t'ouvrait la portière « La conduire ? Wohoooo ! Je vais me tenir à carreaux alors. », puis tu montais avant de rester bien droite et sage comme une image dans la voiture. C'était pas du tout naturel surtout que t'étais comme une folle en vrai. Tu félicitais Yoann pour le super travail effectué sur la voiture que tu avais vu en sale état il y a quand même peu de temps. Secouant la tête en esquissant un sourire lorsque tu le vis faire une courbette, tu le regardais s'installer à tes côtés et démarrer la voiture. Tu trépignais d'impatience.

Puis vint le moment de se poser la question sur votre point de chute après un petit tour en voiture. Tu haussais les épaules à sa réponse, réfléchissant un court instant. Tu te rapprochais un peu pour attirer son attention, et tu lui disais, en le regardant dans les yeux « To the stars. ». Tu avais dit ça sérieusement, avec une voix douce. Tu ne savais pas pourquoi tu avais dit ça, de cette manière, en le regardant droit dans les yeux... Tu lui fis un sourire radieux avant de te remettre correctement dans ton siège pour ajouter, en le regardant toujours bien que tu sois un peu gênée après ta petite réplique « Mais si on voit un joli coin tranquille sur la route, ça me va parfaitement. ». Tu attrapais vite ton téléphone pour l'éteindre. Tu ne voulais pas qu'on te dérange, tu voulais profiter, ne pas te soucier de l'heure et te vider la tête... Enfin, te vider la tête, façon de parler vu tout ce qui traversait cette petite tête brune quand tu étais avec lui. Tu passais ton temps sur ton téléphone, même avec tes amis, mais là, non. Ton geste aurait choqué bon nombre de tes potes, sérieusement. Tu mettais ton téléphone dans la boite à gants et tu jetais un coup d'oeil à ta maison avant que vous ne partiez.

L'expression d'effarement total qu'arbora Noam en l'entendant dire qu'il lui offrirait la voiture si elle la voulait amusa Yoann, lui tirant même un rire tandis qu'elle semblait petit à petit réaliser ce qu'il venait de dire et... en conclure qu'il plaisantait. Alors que pas du tout, il était parfaitement sérieux. De toutes manières, que pouvait-il en faire ? Il n'était pas du genre à collectionner les voitures pour en utiliser une chaque jour ou les laisser prendre la poussière dans un garage, la sienne lui convenait parfaitement et il n'avait pas besoin de celle-ci, alors s'il pouvait faire plaisir... « Je plaisante pas, j'ai toutes les voitures que je veux, enfin je les aurai si j'en voulais mais j'en veux pas. Tu aimes celle-ci ? Elle est à toi. » Son regard clair planté dans celui de la jeune femme, il attendit sa réaction. Un nouveau sourire, à moins que ce ne soit le même qui n'ait pas quitté ses lèvres mais se soit tout simplement élargit, étira ses lèvres face à l'excitation de Noam en s'entendant dire qu'il lui laisserait conduire la voiture. De toutes manières, puisqu’il comptait la lui offrir, elle finirait bien par le faire ! « Je t'en impose tellement que même sans ça t'aurais été sage comme une image ! » Blague à part, avec lui, elle n'était pas du tout comme elle donnait l'impression d'être... ailleurs. Il suffisait de prendre cette scène et cette conversation, elle était adorable, loin de cette image lui collant à la peau. C'est bien pour cela que Yoann ne se fiait j a m a i s au jugement des autres et préférait de loin se forger sa propre opinion. Il ne prêtait attention ni aux réputations, ni aux première impressions. A vrai dire, puisqu'il se fichait pas mal des autres, il n'avait d'avis arrêté sur quasiment personne.

Dès qu'ils furent installés dans la voiture, la question de leur destination finale s'imposa à eux. Pour sa part, Yoann s'en fichait mais alors totalement, tout lui convenait. A moins évidemment que, dans un élan de foi pure et dure, Noam n'ait très envie d'aller prier dans l'une de ces jolies églises dont il était loin d'être fan. Mais ce serait très surprenant. Premièrement, elle n'avait pas trop le profil de quelqu'un qui va à l'église. Ensuite, tout le monde savait que Yoann da Silva allait même jusqu'à éviter de passer devant un église et pétait un plomb dès qu'il était question de ce qui se rattachait à ça. Même s'il y avait peu de monde au courant du pourquoi il était si réticent à toutes ces choses-là. Pour finir, on ne va pas dans une église entre amis à trois heures du matin... La réponse que lui offrit la jeune femme, son regard encré dans le sien et un air très sérieux sur le visage, le déconcerta. Il la fixa sans répondre, avant de lui renvoyer son sourire comme dans un miroir et d'écouter la suite. Suite qui sembla tout deux les détendre un peu après cette réplique légèrement, comment dire ? spéciale. Voire gênante pour une raison inconnue, ou refoulée. « Je vais envisager d'apprendre à piloter une fusée, on verra ça après ! » Nouveau sourire. Il suivit du regard les gestes de Noam, s'étonnant de le voir couper son portable et le ranger dans la boite à gants mais en étant plutôt ravi. Nul besoin d'étreindre le sien, personne n'aurait l'idée de l'appeler à une telle heure !

Ils n'avaient pas énormément roulé, se trouvant seulement au début de Heatherwilde Boulevard lorsque, soudain, il se gara, coupa le moteur, sortit de la voiture et la contourna pour rejoindre Noam dont il ouvrit la portière avec un sourire -cela va de soi, il ne cessait jamais de sourire en sa compagnie. « Je te cède ma place. Fais pas de griffes sur ta voiture... » Soit elle prenait le volant avant plaisir, soit ils pouvaient très bien s'arrêter ici un moment. Traîner et discuter, peu importait ce qu'ils faisaient, Yoann ne s'ennuyait jamais avec Noam, et sans doute étais-ce pareil dans l'autre sens. Après tout elle ne serait pas sortie de chez elle à plus de trois heures du matin pour le rejoindre à l'extérieur, dans le froid, si elle n'aimait pas sa compagnie.

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Ta mère ne voulait même pas t'acheter une voiture d'occasion. Elle s'imaginait peut-être qu'en plus de prendre le volant totalement faite, tu allais sans doute partir au Mexique aussi, pour commencer une nouvelle vie de délinquance et de prostitution. Franchement, ta mère était tellement parano qu'elle était capable de s'imaginer des trucs comme ça. C'est donc sans grande surprise que tu pensais que Yoann plaisantait en te disant qu'il t'offrait la voiture si tu le souhaitais. Bah ouais, pourquoi il te ferait un tel cadeau, par gentillesse, alors que celle qui t'a donné la vie, ne veut même pas ? Tu riais un peu en lui disant d'arrêter ses conneries mais Yoann restait très sérieux. Ton petit sourire s'effaçait lentement alors que tu comprenais -oui tu étais un peu lente parfois, que cette voiture pouvait VRAIMENT être à toi. Tu lâchais, un peu choquée « Waw... ». Un immense sourire étira tes lèvres alors que tu t'exclamais, complètement surexcitée, encore plus qu'avant « T'es fou, tu le sais ça !? », puis tu lui fis un baiser sur la joue. Tu savais pas encore si tu allais accepter, mais il pouvait prendre cette bise pour un remerciement. Si tu acceptais de la prendre, tu allais bien entendu lui sauter au cou en le remerciant à tout va, mais pour l'instant tu hésitais encore. Ca faisait un peu bizarre d'accepter un tel cadeau direct... Tu ne voulais pas qu'il pense que tu profitais ou autre. Un autre pote t'aurait donné une voiture, t'aurais accepté et t'aurais arrosé ça. Tu t'en foutais complètement de savoir pourquoi, comment et tout. Tu t'en faisais pas pour tout ça, tu prenais tant qu'on te donnait mais là, c'était différent. Tu respectais trop Yoann quoi. Tu arquais un sourcil en l'entendant dire cela. Il t'en imposait tellement que tu ne pouvais qu'être sage en sa compagnie ? Tu pouffais de rire, jouant la sale gosse « Yoann, tu es vraiment sur de toi ? Je suis capable de te faire regretter tes propos... Tu me connais. Je suis le diable en personne ! », puis tu prenais un petit air diabolique pour appuyer ta plaisanterie. C'est vrai qu'avec Yoann, t'étais pas le petit monstre que tu étais avec les autres. En même temps, quand on te traitait comme une grande personne responsable, et qu'on acceptait tes défauts, tout se passait bien. Tu adaptais ton comportement en fonction de ton interlocuteur, et pour le coup, Yoann avait raison mais tu n'allais certainement pas lui dire, non mais oh.

Avant de partir, tu avais été incapable de te retenir de lui sortir to the stars alors qu'il te demandait où tu souhaitais aller. Tu aurais pu le dire en riant, en faisant semblant de le draguer un peu pour l'amuser mais non. Sans pouvoir te contrôler, tu avais dit ça très sérieusement, en encrant ton regard dans le sien. Au moment où tu réalisais ce que tu avais dit et la manière surtout dont tu l'avais fait, tu n'avais qu'une seule envie: t'enfoncer dans ton siège et mettre la capuche de ta veste pour disparaitre. Mais tu ne pouvais pas. Alors tu jouais la fille décontractée. Tu lui offrais un beau sourire avant de te remettre à ta place correctement, et en sentant le léger malaise dans l'habitacle, tu avais proposé autre chose. Tu levais le pouce à sa réplique « Cool ! Si je suis pas morte d'ici là, je tiens à être ta première et unique passagère. », tu le regardais du coin de l’œil en te moquant un peu de lui pour l'embêter. Vous preniez donc la route, et au bout d'une dizaine de minutes, Yoann se garait puis coupait le moteur. Tu le regardais sortir de la voiture pour ensuite venir ouvrir ta portière. Tu avais fait un petit bruit bizarre suite à l'excitation puis tu sortais de la voiture « Ah ça me fait trop bizarre d'entendre ça !!! ». Tu secouais vivement la tête après l'avoir remercié une fois dehors « Ca risque pas, je vais grave faire attention attends ! ». Tu m'étonnes, tu allais en prendre soin ! Beaucoup plus que tu ne prenais soin de toi d'ailleurs. Tu commençais vraiment à te dire que tu devrais la prendre, cette belle voiture, car l'occasion d'en avoir une aussi belle ne se représentera surement pas. Puis refuser un cadeau, c'est malpoli hein. Tu imaginais un court instant la tête qu'allait faire ta mère en voyant une voiture dans le garage, plus belle que la sienne qui plus est. Tu prendrais sans doute une photo en cachette pour l'envoyer à Yoann, histoire de vous marrer un bon coup.

Tu sortais ta mère de ta tête avant de dire, après quelques secondes de réflexion « Peut-être que je pourrais prendre le volant au retour. On peut se poser ici, personne risque de venir nous déranger. ». Tu levais la tête pour regarder le ciel « En plus il y a moins de lumières ici, on voit bien les étoiles ! », tu pointais du doigt les étoiles en tournant la tête vers Yoann, un grand sourire sur les lèvres. Tu trouvais que la nuit, tout était plus beau. Tu adorais regarder le ciel autrefois, regarder les étoiles, t'agiter et faire un vœu en voyant des étoiles filantes... Mais maintenant, tu ne le faisais plus du tout. Il faut dire que les étoiles étaient loin d'être ta préoccupation lorsque tu partais en vadrouille le soir avec tes copains, et lorsque tu rentrais chez toi au petit matin, elles avaient déjà disparues. Tu étais ravie de pouvoir les observer ce soir, avec Yoann en plus... Vous vous installiez confortablement un peu plus loin après avoir verrouillé la voiture, pour admirer le spectacle. Tu t'appuyais sur tes coudes pour être bien calée juste à côté du beau da Silva dont le regard bleu clair était perdu tout là-haut. Tu tournais la tête pour le regarder, et trouver un spectacle aussi beau que les étoiles: Yoann te regardait. Tu souriais timidement avant de lui demander « Dis moi, tu observes les étoiles à trois heures du matin avec beaucoup de filles ? ». Tu demandais cela avec une petite pointe d'amusement dans la voix mais également avec un petit air curieux, qui rendait ta question sérieuse. C'est vrai, tu ne devais pas être la seule, et il devait voir d'autres femmes de son âge, ce qui était plutôt normal. Tu ne savais pas du tout quelle serait ta réaction face à sa réponse, et tu commençais déjà à regretter d'avoir posé cette question.

Cette voiture n'était à la base rien de plus qu'un tas de ferrailles prêt à être balancé à la décharge par son ancien propriétaire, Yoann avait même hésité à l'acquérir. Il se félicitait de l'avoir fait, de s'être donné du mal et d'avoir été incroyablement patient. Au fond, cette voiture les avait rassemblés, Noam et lui... Alors qu'il affirmait qu'il ne plaisantait pas le moins du monde, un sourire se forma une fois de plus sur ses lèvres en observant la réaction de la chanceuse destinataire de ce présent. Ce n'était pas n'importe quoi. Enfin, pour Yoann, ce n'était pas grand chose, mais c'était tout de même suffisamment important que pour l'offrir à quelqu'un qu'il appréciait vraiment beaucoup. Et il ne doutait pas que, pour elle, cela représente énormément. Il eut droit à un baiser de remerciement sur la joue avant de se faire traiter de fou, ce qu'il accueilli avec un énième sourire. « Certains disent que la plupart des gens bien le sont... », s'exclama-t-il en lui faisant un clin d'oeil, étalant par la même occasion sa culture des dessins animés. Après avoir ouvert la portière afin que Noam prenne place et contourné la voiture pour s'installer, il s'amusa de sa répartie. Et, justement, non, il ne connaissait pas le moins du monde cet aspect de la personnalité de la jeune femme. Il n'avait jamais été confronté à son côté diabolique et espérait ne jamais avoir à y faire face. Les choses étaient très bien comme elles l'étaient actuellement: ils montraient le meilleur d'eux-mêmes, et ce sans avoir à se forcer, uniquement car l'autre faisait ressortir les bons côtés et balayait le reste. Ç'en était même dangereux, car potentiellement addictif. « Je ne regrette jamais rien » Du moins, plus maintenant. Il fut un temps où tout comptait, mais c'était désormais bel et bien révolu. Aujourd'hui, Yoann se fichait pas mal des conséquences de ses actes. Il se fichait de l'avis des autres tout comme de leurs sentiments. Bref, aucun regret, plus maintenant.

Apprendre à piloter une fusée, après tout pourquoi pas ! Peut-être valait-il mieux d'abord s'attaquer au pilotage d'avions, ce serait plus simple. Et plus accessible. Peut-être qu'un jour il poserait son avion dans le jardin des McAllister et enverrait "Regarde par la fenêtre" à Noam.. Elle se moqua gentiment de son idée et il fit mine de se vexer. « Si tu es morte imagine où je serai. » A moins que... Il chassa les indésirables pensées qui, l'espace d'un instant, s'étaient insinuées dans son esprit et sourit. Il démarra la voiture et commença à rouler, mais peu de temps après il décida de se garer et de proposer à la nouvelle possesseuse de conduire sa voiture. Proposer est un grand mot, il sortit de la voiture sans lui laisser le temps de comprendre et lui ouvrit la portière côté passager en lui annonçant qu'il lui cédait la place. « Il y a plutôt intérêt ! » Une toute nouvelle voiture, elle avait le droit de rester jolie encore quelques temps. Un petit temps de réflexion et Yoann réalisa qu'elle avait donc totalement accepté le fait qu'il la lui offrait avec plaisir: « En tout cas je suis content que tu acceptes ce cadeau. » Si elle ne l'avait pas acceptée du premier coup, il n’aurait pas manqué d'insister, et il était du genre persévérant et borné... Lui n'en avait pas plus besoin que cela, tandis qu'elle pourrait en avoir l'utilité. Mais c'était aussi et surtout car il savait pertinemment que cela lui ferait beaucoup plaisir.

Réflexion faite, Noam proposa qu'ils restent ici un moment, annonçant qu’elle conduirait sur le chemin du retour, ce qui convenait tout aussi bien à Yoann. « Avec plaisir... » Son regard clair se perdit dans le ciel étoilé durant quelques minutes, puis il fut rappelé à l'ordre par les pas de Noam s'éloignant déjà. Il verrouilla la voiture et lui emboîta le pas, s’installant à ses côtés un peu plus loin. Observant le ciel, il avait l'impression d'être au fond de son jardin, dans son hamac, comme tout les soirs, sans exception. Lorsqu'il tourna la tête, il reprit conscience que c'était loin d'être le cas puisque Noam était à côté de lui. Alors qu'il la regardait toujours, elle pivota vers lui et posa une question qui le secoua d'un léger rire. « Serais-tu jalouse ? » Un sourire étira brièvement ses lèvres, puis il haussa les épaules. « A vrai dire, je les observe toutes les nuits, mais il n'y a jamais que moi et moi-même. » Mieux vaut être seul que mal accompagné. Bien qu'une bonne compagnie l'indiffère souvent, à moins qu'il ne s'agisse, comme aujourd'hui, de Noam, avec qui tout était tellement différent. « Tu es une privilégiée Noam. En fait... Je pense que tu es la seule personne à laquelle je sois encore attaché. Enfin, il y a évidemment Hugo, mais c'est mon frère, c'est différent. Ce que je veux dire, c'est que tu es la seule amie qui compte à ce point. La seule devant chez qui je débarque à trois heures du matin pour lui offrir un voiture quoi... » Un nouveau sourire vint étirer ses lèvres tandis qu'il reposait son regard sur le ciel pour tenter de discerner une constellation.

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Tu riais de bon cœur à sa réponse puis tu t'installais dans la voiture. Venant de te dire que tu pourrais prendre le volant si tu étais sage, tu te tenais à carreaux, bien droite sur ton siège. Tu allais être sage comme une image, sans aucun problème... Puis Yoann te dit que de toute manière, avec lui, tu ne pouvais que l'être. Tu avais pouffé de rire avant de soutenir que tu étais le diable en personne et que tu pourrais lui faire regretter ses propos en lui prouvant que tu pouvais être insupportable avec lui aussi. En y réfléchissant bien... Non, tu ne pouvais pas te montrer insupportable en sa compagnie, tout simplement parce que tu n'en voyais pas l'utilité. Il était adorable, donc naturellement, tu l'étais toi aussi. Mais il fallait que tu dises des conneries, c'était juste plus fort que toi. Tu haussais un peu les sourcils en l'entendant te dire ça, tu t'exclamais ensuite « Tu as bien de la chance ! ». Oui, même si en apparence tout allait bien pour toi, les regrets, tu connaissais... Il faut dire que tes proches faisaient tout pour te faire regretter tes paroles et tes actes. Seulement, tu faisais en sorte de ne pas t'attarder dessus. De toute manière, rien de ce que tu ne faisais n'était assez bien pour ta famille, et cela ne changera pas. D'un coup, vous vous retrouviez entrain de parler de piloter une fusée... Cela t'amusait toujours autant de voir que Yoann entrait dans tes délires aussi facilement. Passer du temps en sa compagnie était sans aucun doute la meilleure chose qui te soit arrivée depuis un moment. Tu te moquais de lui alors qu'il venait de te dire qu'il apprendrait à en piloter une, puis il prit un air vexé qui te fit encore plus rire. Sa réponse te fit frisonner, tu secouais la tête pour dire en lui tapotant doucement l'avant bras « Je t'interdis de penser à des trucs déprimants. ». Tu savais parfaitement où il voulait en venir, et ça ne te plaisait pas. Tu n'aimais pas qu'il se rende mal en une fraction de secondes.

Une fois la voiture garée, tu sortais de la voiture une fois la portière ouverte gentiment par le galant Yoann, puis tu lui souriais timidement « Oui. C'est un magnifique cadeau, que je peux difficilement refuser parce que j'aime trop cette voiture, je l'avoue... Puis je veux te montrer que je saurai en prendre bien soin ! Je pourrais jamais assez te remercier, c'est tellement adorable de ta part... ». Tu acceptais ce cadeau, mais en aucun cas tu ne trouvais cela normal ou autre. C'était une chance que Yoann soit aussi généreux avec toi et t'offre cette voiture, après tout le temps qu'il avait passé à la retaper et l'argent dépensé pour ça. Vous étiez confortablement installés et vous observiez les étoiles, quand soudain, tu lui posais une question qui te brûlait les lèvres. Tu le fixais et tu riais un peu avec lui « Moi ? Jalouse ? Ha-ha ! ». Tu t'arrêtais net en disant, plus sérieusement, mais toujours avec ton petit air amusé « Peut-être. Mais en attendant, tu ne réponds pas à ma question. ». C'est vrai, il ne te répondait pas... Et il venait de te faire avouer que tu étais, en effet, jalouse. Tu tenais beaucoup à Yoann, et tu aimais croire qu'il était différent avec toi, et que les moments que vous passiez ensemble étaient uniques. Qu'ils ne ressemblaient à aucuns autres qu'il pourrait passer avec d'autres femmes. Ce n'était pas par égoïsme, ou par prétention que tu croyais cela... Mais tout simplement parce que pour toi, c'était le cas. Yoann te confiait ensuite qu'il admirait les étoiles tous les soirs, seul. Rêveuse, tu répondais en tournant la tête « Elles en ont de la chance, ces étoiles... ». Perdue dans tes songes, tu poursuivais toujours en regardant devant toi « J'aimerais bien fasciner quelqu'un comme elles le font, qu'un regard clair me contemple avec autant d'intérêt... Pendant de longues minutes sans se lasser du spectacle... ». Oui, tu parlais de Yoann, et non, ce que tu venais de dire ne t'avait pas échappé. Sans doute allait-il comprendre que tu parlais de lui, mais qu'est-ce que ça pouvait bien faire ? Tu ne disais rien de mal, bien au contraire.

Lorsque ce fut à son tour de prendre la parole, tu reposais ton regard sur lui, l'écoutant attentivement. Tu ne t'attendais pas à ce qu'il te dise tout cela. Tu étais surprise, touchée, heureuse... Un tas d'émotions te traversaient à ce moment précis. Cependant, il te fallut du temps pour pouvoir répondre. Non pas parce que tu ne savais pas quoi dire, mais parce que tu ne savais pas comment t'exprimer. Tu l'observais un court instant pendant qu'il regardait à nouveau les étoiles, pour ensuite poser une main sur sa joue afin d'attirer son attention. Tu le regardais en lui faisant un petit sourire tendre, touchée par ce qu'il t'avait dit. Tu lui caressais la joue en penchant un peu la tête « Tu es quelqu'un de spécial, tu sais. ». Tu marquais une pause avant de dire, de manière très sincère « Jamais je n'aurais pu imaginer qu'un jour, tu puisses me considérer comme ton amie. Je suis une privilégiée, et sache que je savoure ma chance. Je ne pensais pas pouvoir, moi, Noam, être ne serait-ce qu'un minimum importante pour toi. ». Ton sourire ne cessait de s'élargir alors que tu lui confiais « Tu es le seul qui arrive encore à voir le bien en moi, et tu peux pas savoir à quel point je suis bien quand je suis avec toi... ». Tu n'avais même pas honte de lui dire cela. Tu avais besoin de t'exprimer et après ce qu'il t'avait dit, tu pensais pouvoir lui dire, en retour, à quel point il comptait pour toi. En terminant ta phrase, tu avais posé ta tête sur son épaule, fermant les yeux quelques secondes, pour inspirer profondément. Tu humais l'air frais, sereine, heureuse. Tu étais bien avec Yoann, te vidant la tête en observant le ciel et ses étoiles. Tu prenais conscience que passer une bonne soirée ne dépendait pas du lieu où tu allais, mais de la personne avec qui tu allais la passer. Une soirée pleine d'excès, que tu pensais plus divertissante qu'une soirée au calme, ne l'était en réalité pas du tout. Observer les étoiles avec une personne insignifiante pouvait s'avérer être quelque chose d'affreusement ennuyeux... Alors qu'avec quelqu'un qui compte beaucoup, même un peu trop d'ailleurs, c'était magique. Voilà une nouvelle chose que tu venais d'apprendre en passant du temps avec Yoann. Alors que tu rouvrais les yeux, une étoile filante traversait le ciel. Tu sursautais presque, surprise, en te disant que tu étais passée à deux doigts de la rater. Tu disais à Yoann, toute contente et émerveillée « Fais un vœu ! ». Quant à toi, tu venais de faire un vœu en rapport avec Yoann... Les gens pouvaient dire ce qu'ils voulaient à propos de ça, mais croire que les étoiles filantes réalisaient tes vœux était la dernière part de magie et d'enfance qui demeurait en toi... La seule chose que tu n'avais pas reniée. Alors en y croyant fort, peut-être que cela fonctionnerait.

Avec lui, Noam était adorable, à tel point qu'il était incapable de vraiment l'imaginer comme elle se décrivait. Il l'avait vue totale faite, il l'avait sans doute vue dans le pire état possible après une soirée, mais même ce souvenir n'était pas suffisamment puissant que pour le faire changer d'avis. Heureusement, car il se serait lui-même déçu s'il en avait été autrement. Il ne la jugeait pas, pas même positivement. Comme souvent, il se contentait d'observer et de tirer quelques conclusions sans conséquences. Yoann comprit que son interlocutrice connaissait bien le sujet des remords à sa réflexion et surtout à son expression, mais ne fit aucun commentaire, se contentant de répondre par rapport à sa propre expérience: « C'est plus une habitude que de la chance. Mais c'est plutôt pratique, j'ai déjà suffisamment de préoccupations, pas besoin d'en plus remuer le passé. » Entre son grand frère dont il se considérait aujourd'hui responsable et qu'il ne manquait pas d'aller voir le plus souvent possible malgré un emploi du temps chargé; son travail prenant; et les rares personnes qu'il appréciait et entre qui il devait donc partager le temps restant s'il ne voulait pas les perdre aussi -là je pense évidemment plus à Noam qu'à quiconque- il ne pouvait se permettre d'avoir des remords. Surtout que ce n'était qu'un résumé de ses préoccupations actuelles, il avait bien plus que ces trois grandes lignes en tête. De son point de vue, les remords ne servaient strictement à rien, en plus d'être douloureux ils n'avaient jamais empêché personne de ne pas refaire la même bêtise. « C'est promis, chef », sourit-il en réponse à l'interdiction que Noam lui fit de penser à des choses déprimantes. C'était pas mal compliqué, sarcastique et pessimiste comme il l'était, mais il garderait ses réflexions déprimantes pour lui.

Ce n'était même pas la peine de compter le nombre de sourires que Yoann décochait à Noam, il y en avait presque constamment un flottant sur ses lèvres. Là encore, il renvoya son sourire à la jeune femme sans avoir à se forcer ni même à y penser. « Tu te doutes que, de toutes manières, je ne t'aurai pas laissé la refuser ! Et tu n'as pas à me remercier, ça me fait surement autant plaisir qu'à toi... » Pas qu'il soit un bon samaritain dont la plus grande joie soit de voir les autres heureux, mais il trouvait une certaine satisfaction dans le fait de rendre Noam joyeuse. Il n'avait pas pour habitude de s'intéresser au bonheur d'autrui, à autrui tout court en vérité, mais elle était une fois de plus une exception. Ils s'éloignèrent de la voiture pour s'installer l'un à côté de l'autre et contempler les étoiles en silence, jusqu'à ce que leurs regards ne se croisent à nouveau et que la jeune femme ne brise le silence par une question pour le moins inattendue. Yoann l'interrogea sur une potentielle jalousie, mais c'était une plaisanterie, il ne s'attendait pas à prendre conscience que c'était réellement le cas. Le peut-être en disait plus qu'il n'y paraissait, et il mit quelques secondes avant de reprendre pour lui expliquer que non, il n'observait jamais les étoiles que seul. Alors que leurs regards s'étaient reportés sur le ciel, il ne put s'empêcher de la regarder à nouveau en entendant sa tirade. Un sourire étira ses lèvres. « On ne peut se lasser de toi Noam. » C'était loin d'être tout ce qu'il pensait ou avait envie de dire mais c'est tout ce qui franchit la barrière de ses lèvres. Tout ce qu'il s'autorisa à dire, en fait. Il commençait à comprendre qu'il n'avait pas eu tort, et que c'était même pire qu'une simple attirance. Enfin, pire dans le sens plus car il n'avait soudainement plus l'impression que ce soit si dramatique qu'il ne l'avait d'abord pensé. Peut-être aimait-il Noam plus qu'il n'y paraissait, et plus qu'il ne l'aurait dû. Et après ? Ce n'était pas grave, loin de là.

Le petit discours totalement spontané que Yoann fit suite à la question de Noam sembla lui faire plaisir, tandis qu'il se libérait en quelques sortes du poids de ces révélations. Ce n'était pas le scoop du siècle mais cela représentait tout de même, quelque chose. Et, surtout, c'était parfaitement sincère. Il savait que jamais il n'aurait une relation semblable à celle-ci avec quelqu'un d'autre. Il savait que Noam était unique, et ce même si elle n'en avait pas conscience. Peut-être à cause du fait qu'elle ne s'en rendait pas compte. Elle ne savait pas à quel point elle était spéciale, elle n'ne avait sans doute pas la moindre idée. C'était sans doute mieux ainsi, autrement elle aurait été d'un insupportable égocentrisme. Elle était exceptionnelle et méritait de la savoir, même si cela sonnait bizarrement dans la bouche de Yoann. Alors que celui-ci s'était replongé dans la contemplation du magnifique ciel étoilé les surplombant, il sentit la main de Noam effleurer sa joue et pivota vers elle. Il eut à son tour droit à un petit speech qui le fit sourire et sourire encore. « Où est passé le petit diable capable de me faire regretter mes propos ? », demanda-t-il sans cesser de sourire avant de reprendre sans la quitter les yeux: « Je suis content qu'on soit sur la même longueur d'ondes... Je comprends très bien ce que tu veux dire, tu es la seule à voir le bien en moi, parce que c'est toi qui le fais ressortir. » Il prit conscience que c'est exactement ce qu'il avait ressenti lorsqu'il était avec Lula, c'était l'effet qu’elle lui faisait lorsqu'ils étaient ensemble, sa simple présence avait suffit à le tirer de pas mal de soucis, tout cela parce que, grâce à elle, pour elle, il voulait être quelqu'un de bien. Noam lui faisait cet effet, c'était un sentiment inattendu, qu'il en s'était pas imaginé revivre un jour... Et c'était mieux. C'était plus puissant que cela ne l'avait jamais été avec Lula. On tombe amoureux plusieurs fois, avait-il entendu dire, et il n'y avait pas cru. Aujourd'hui, il prenait conscience de cette réalité. De cette superbe, magnifique, splendide réalité. Son regard clair se posa sur Noam qui, la tête appuyée contre son épaule, fermait les yeux tandis que lui la contemplait. Elle rouvrit les yeux et il ne cessa pas de la regarder. Il sursauta légèrement lorsqu'elle s'exclama soudainement "fais un vœu" en fixant le ciel avec le regard pétillant d'une enfant émerveillée. Il sourit et observa l'étoile filante qui passait au dessus d'eux. Il ne croyait plus à cela depuis longtemps... Pourtant, il ferma les yeux et fit un vœu. Lorsqu'il les rouvrit, il tourna la tête vers Noam, toujours très proche de lui. Son regard clair ancré dans le sien, il souffla: « Il est fait... »

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Tout ce que tu faisais durant ta jeunesse, c'était pour ne pas regretter d'avoir manqué un tas de choses. Tu ne voulais pas, dans dix ans, te dire que tu aurais dû faire ça, ou ça. Tu refusais de te voir à presque trente ans, entrain de ruminer en te disant que tu as loupé un tas d'occasions de t'amuser. Tu ne voulais pas regarder les jeunes avec envie plus tard, en te disant que si tu avais su, tu aurais fait comme eux. Tu ne voulais pas être rongée par les remords plus tard. Tu voulais garder des souvenirs mémorables de tes jeunes années et apparemment, c'était très mal vu. Finalement, tu te retrouvais à dix-huit ans, à regretter de vouloir profiter de la vie tant que tu le pouvais encore, à cause des cons de ta famille. Quelle tristesse... Normalement, ceux qui étaient censés avoir des remords, c'était les personnes de trente ans et plus mais chez Yoann, ce n'était pas le cas. Ou plutôt, ça ne l'était plus. Les rôles étaient inversés. Tu l'écoutais puis tu répondais, en regardant par la fenêtre « Tu as bien raison. ». Alors que tu le vis entrain de replonger dans des pensées sombres, tu le rappelais à l'ordre et tu fis un sourire en entendant sa réponse et le chef. En sortant de la voiture, tu avais répondu que tu prendrais le volant au retour, et donc, que tu avais indirectement accepté ce cadeau. Tu souriais à Yoann pour lui dire, surexcitée en faisant une petite courbette « Yoann da Silva, vous êtes un homme adorable ! », puis tu riais un peu. Tu riais, mais tu ne plaisantais pas. Yoann était vraiment un amour, et tu étais chanceuse de pouvoir le fréquenter.

Tu parlais des étoiles au beau Yoann, et tu lui confiais que tu adorerais qu'on puisse t'observer avec un tel intérêt sans jamais se lasser. Tu parlais très clairement de lui, et du fait que tu jalousais les étoiles qui fascinaient Yoann, puisqu'il passait ses soirées à les observer. Tu penchais la tête à sa réponse, avec un petit air attendri avant de lui sourire... Tu avais prit cet air pour t'empêcher de rougir, ou du moins, pour que cela se voit le moins possible. Alors que tu venais de lui dire ce que tu pensais de lui, et ce que tu ressentais en sa compagnie, il te fit une remarque sur ce que tu avais dit un peu plus tôt, mettant en avant ton petit côté diabolique. Tu riais un peu pour répondre en haussant les épaules « Il a dû disparaitre quand tu lui as fais ce joli sourire. Il a ses faiblesses ce petit diable, tu sais. », puis tu prenais un petit air innocent avant de le laisser poursuivre. En temps normal, quand quelqu'un traine avec toi, tu entends dire que tu fais ressortir le mauvais côté des gens et que tu as une mauvaise influence sur eux. Était-ce de ta faute si tes fréquentations révélaient leur véritable visage lorsqu'ils sortaient avec toi pour faire les quatre-cent coups ? Certainement pas. Mais les adultes adoraient te faire porter le chapeau... Alors en entendant Yoann te dire que tu faisais ressortir le bien en lui, tu avais été plus que surprise. Tu pouvais donc avoir un impact positif sur quelqu'un ? Finalement, tu n'étais pas une si mauvaise personne si tu parvenais à tirer le meilleur de lui. Enfin, en même temps, il ne devait pas avoir tant de défauts que ça, alors ça ne devait pas être trop difficile. Quand bien même Yoann était bourré de défauts, tu t'en fichais pas mal. Personne n'est parfait, et tu le prendrais comme il est sans aucun problème. Tu n'étais pas comme toutes ces personnes qui s'obstinent à vouloir changer les autres, non... Tu ne voudrais qu'il change pour rien au monde. Tu étais un peu intimidée, alors tu te contentais de lui envoyer un baiser en faisant un esquissant un sourire. Tu aurais bien voulu trouver une connerie à sortir, mais tu n'y arrivais pas. Tu étais trop touchée par ce qu'il te disait...

Tu t'émerveillais devant cette étoile filante pour t'empresser de faire un vœu après avoir dit à Yoann d'en faire un également. En rouvrant les yeux, tu tournais la tête vers lui, et tu le vis concentré, les yeux fermés. Un petit sourire étira tes lèvres à la vue de Yoann entrain de faire comme toi quelques secondes plus tôt, et ton sourire s'élargit lorsqu'il rouvrit les yeux en tournant la tête pour poser son regard clair sur toi. Vous étiez proches, un petit peu trop peut-être mais ça ne te déplaisait pas, au contraire. Tu te noyais dans ses yeux, incapable de détourner le regard... Tu n'en avais pas vraiment envie d'ailleurs, alors pourquoi le faire. D'une petite voix tu demandais, baissant les yeux un court instant pour détailler chaque trait de son visage et sa bouche pour ensuite relever les yeux rapidement « Qu'est-ce que c'est ? Promis, les étoiles n'en sauront rien. ». Ton cœur se mit à tambouriner contre ta poitrine lorsque tu vis la manière dont il te regardait. Un sentiment étrange et nouveau te submergeait, ce qui ne t'aidait pas à calmer ton petit cœur... Tu étais incapable de bouger ou de dire quelque chose. Tu étais comme hypnotisée. Tu aurais voulu l'embrasser, mais tu avais peur de te faire des idées ou autre. Tu ne savais plus quoi penser, c'était la panique totale. Cependant, tu parvins à lui prendre la main, un peu hésitante, pour la serrer tout en continuant de le fixer avec un petit sourire.

Noam et Yoann observaient silencieusement les étoiles, presque respectueusement, tellement fascinés par la vue qu'il n'y avait nul besoin de mots. Leur silence était loin d'être dérangeant, se trouver l'un à côté de l'autre sous un magnifique ciel étoilé, même dans une sorte de mutisme momentané, était des plus agréable. Le portugais profitait de la tranquillité des lieux et du calme de la nuit, tout simplement heureux que Noam soit avec lui ici plutôt que n'importe où avec n'importe qui, à se mettre la tête à l'envers par pur plaisir. Le silence fut bientôt rompu par leurs petites déclarations ô combien mignonnes. Déclarations d'amitié, voire plus sans trop le dire... Il ne répondit pas à la réflexion de son interlocutrice, se contentant de lui décocher un joli sourire avant de se détourner en se demandant soudain à quelle heure le soleil se lèverait aujourd'hui. Après avoir observé les étoiles, un lever de soleil completerait le tableau. Il devait désormais être plus de quatre heures du matin, avec un peu de chance le soleil se lèverait tôt, ils seraient toujours dehors et auraient une nouvelle raison de s'émerveiller devant la beauté de la nature.

Une étoile filante traversa le ciel sous leurs yeux, et ils s'empressèrent tout deux de faire un vœu. Yoann ne croyait pas à cela, il était d'avis que l'on provoque sa chance, on ne doit pas faire que l'espérer... Et il avait la ferme intention de la provoquer, sa chance. Très bientôt. Pourtant il avait fermé les yeux et fait un vœu, un vœu un peu puéril, que lui-même trouvait stupide, mais peu importait. En rouvrant les yeux pour braquer son regard clair sur Noam, il remarqua qu'elle souriait largement, sourire auquel il répondit avec une évidente sincérité. Entre eux, c'était sourires, sourires et sourires... Elle lui demanda quel vœu il avait fait lorsqu'il lui annonça l'avoir prononcé, et il hésita quelques secondes. Le temps pour elle de lui prendre la main, ce qui finit de le décider à agir, à lui montrer son rêve plutôt que de bêtement l'annoncer ! De sa main libre, Yoann effleura la joue de Noam et, doucement, il se rapprocha afin de déposer ses lèvres sur les siennes. Peut-être étais-ce une mauvaise idée, peut-être le repousserait-elle, peut-être, peut-être... Mais aucun remord pour Yoann da Silva, jamais. Les peut-être, ce n'était pas trop son truc. Au fond, ce ne pouvait pas véritablement être une mauvaise idée puisque, lui, il aimait beaucoup l'idée.

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Cette soirée était vraiment parfaite et tu aurais voulu qu'elle ne prenne jamais fin. Tu profitais de Yoann et des étoiles, sans dire un mot. Le silence te faisait du bien, et tu appréciais ce moment. Tu passais ton temps dans des lieux sombres, bondés et assourdissants... Cette nuit, c'était différent et tu aimais ça. Peut-être qu'après cette soirée, tu prendrais plus souvent du temps pour te ressourcer un peu, loin de toute cette agitation. Tu demandais à Yoann quel était son vœu alors que vous vous regardiez droit dans les yeux en vous souriant. La façon dont il te regardait était nouvelle et troublante... L'atmosphère avait changée en quelques secondes seulement. Tu venais de lui prendre la main, pour ensuite lui adresser un sourire. Bien entendu, tu voulais faire plus, mais tu étais trop intimidée. De plus, tu avais peur de te faire des idées et de tout gâcher en prenant trop les devants. Alors tu préférais y aller doucement, mais surement pour une fois. D'habitude avec les garçons, tu fonçais sans te poser de questions, mais là ce n'était pas comparable. Tu n'étais pas avec un garçon mais avec un homme, et pas n'importe lequel... Yoann comptait beaucoup pour toi et tu craignais de faire une bêtise. L'idée de le perdre te bloquait et tu ne parvenais pas à être la Noam rentre dedans, à cet instant. Finalement, ce n'était pas plus mal... Oui, si tu regrettais de n'avoir rien fait, tu pourrais aller chez lui et arranger ça. Mais si tu osais l'embrasser et que tu foutais tout en l'air, aucune marche arrière possible. Le silence s'installait et tu craignais que Yoann n'entende ton cœur battre aussi rapidement. Soudain, Yoann porta son autre main à ton visage pour t'effleurer la joue et tu sentais que tu commençais à rougir. Et là tu le vis se rapprocher. Oh mon Dieu ! Est-ce qu'il allait t... Oui. Il venait de poser délicatement ses lèvres sur les tiennes. Naturellement, et parce que toi aussi tu en mourrais d'envie, tu prolongeais son baiser. Intérieurement, c'était la fête nationale. Tu n'en revenais pas, tu étais entrain de goûter aux lèvres du magnifique Yoann da Silva. Depuis que tu l'avais vu devant chez toi, tu en mourrais d'envie et il venait de te montrer que lui aussi. Pour la première fois de ta vie en embrassant quelqu'un, tu avais des papillons dans le ventre. Un peu effrayée par cette étrange sensation, tu te détachais lentement, mettant fin au baiser. Tu étais complètement étourdie par ce baiser et par ce que tu avais ressenti pendant, c'est pourquoi tu dis d'un air un peu confus, donnant l'impression que ce baiser était une erreur « On... On ferait mieux d'y aller. ».

Tu te reculais, lui lâchant vite la main pour te relever tout aussi rapidement. Sans oser le regarder, tu lui tendais la main afin de l'aider à se lever. Si tu l'avais seulement regardé, tu aurais vu à quel point il était déconcerté face à ta réaction. En même temps, tu avais prolongé le baiser, tu ne l'avais pas du tout repoussé et tu agissais bizarrement. Tu semblais pressée de rentrer, car tu prenais les clés de la voiture pour ensuite faire le tour afin de rejoindre le côté conducteur. C'est limite si tu n'avais pas roulé sur le capot... Comme tu l'avais dit un peu plus tôt à Yoann, tu allais prendre le volant au retour. Tu t'installais donc derrière celui-ci, et tu attendais qu'il monte en tapotant tes doigts sur le volant. En entendant sa portière claquer, tu posais enfin ton regard sur lui, un peu gênée. Il attendait que tu mettes le contact, que tu démarres, mais tu ne fis rien. Tu réfléchissais. Ou plutôt, tu te perdais dans tes pensées, de quoi le mettre lui aussi mal à l'aise. Ce sentiment étrange quand il t'avait embrassé avait confirmé que ce n'était pas qu'une simple attirance physique comme tu le pensais. Tout te plaisait chez lui, et tu réalisais que tu ne voulais pas qu'il soit juste ton ami, tu voulais plus. Cela expliquait pourquoi tu n'étais pas bien ce soir, que tu n'avais rien mangé, et que tu n'étais pas sortie... Comme par hasard, en voyant son nom s'afficher sur ton téléphone, tu avais retrouvé le sourire. Puis en le voyant devant chez toi, tu avais carrément pété un câble sur ton lit. En repensant à ton comportement avec lui, tu réalisais que tu avais des sentiments pour lui, mais que tu tentais de te mentir à toi-même en te disant que tu ne le trouvais que beau. Ce soir, tout ce qu'il t'avait dit te donnait l'impression que tu comptais plus qu'il ne voulait bien l'avouer, et que finalement, tu n'étais pas seule à ressentir tout cela. Dieu merci tu avais prit conscience de tout ça juste à temps, avant de démarrer. Tu te tournais vers Yoann, qui posait ses yeux clairs sur toi avec un air qui te serra le cœur. Tu ne pouvais pas te retenir, et continuer d'avoir peur, il fallait foncer, c'était le moment ou jamais... Tu comblais l'espace entre vous en une fraction de secondes, te jetant presque sur lui pour mettre tes mains de chaque côté de son visage et l'embrasser tendrement. Tu n'allais pas faire deux fois la même erreur et prendre le risque de laisser passer ta chance.

Elle pouvait très bien décider de le repousser, mais Yoann doutait sérieusement qu'elle le fasse, il avait beau ne pas être l'homme le plus sûr de lui au monde, il savait tout de même reconnaître les gestes et regards d'une personne consentante. Ainsi que ses paroles, au sens plutôt clair. "J'aimerais bien fasciner quelqu'un comme elles le font, qu'un regard clair me contemple avec autant d'intérêt", cela et d'autres choses. Ils n'étaient pas des plus discrets sur leurs sentiments, ou tout du moins leur attirance l'un pour l'autre. C'était plus simple ainsi, nul besoin de se poser des tas de questions ou d'hésiter. De toutes manières, du point de vue du portugais, le meilleur moyen d'être fixé était toujours de foncer tête baissée et de ne se soucier des conséquences que lorsqu'elles vous tombaient dessus... Il se sentait beaucoup plus concerné par le second petite problème que posait l'éventualité qu'il embrasse Noam: le risque de faire à nouveau de la prison. Il ne le supporterait pas une deuxième fois, c'était derrière lui et il espérait ne jamais voir ses vieux démons remonter à la surface. Le simple fait de se rendre dans la prison de Dillon pour rendre visite à son frère le dérangeait, il devait se préparer psychologiquement avant chaque visite histoire de ne pas faire une crise de panique une fois entre les murs. C'était à ce point là, il avait désormais la phobie de la prison, autant de des espaces confinés. Il détestait aller rendre visite à Hugo, tout comme il détestait les avions, les églises et les hôpitaux. Mais il se forçait, parce qu'il s'agissait de son grand frère. La prison était donc la seule chose qu'il était incapable de faire par amour... Plutôt mourir que de remettre les pieds dans une cellule. Ses pensées dérangeantes au sujet de la prison quittèrent son esprit au moment où Noam lui prit la main en plongeant son regard dans le sien. Il hésita encore quelques secondes, puis il effleura sa joue et vint l'embrasser. D'abord avec retenue, puis voyant qu'elle répondait à ce baiser et le prolongeait, il se laissa aller. Jusqu'à ce qu'elle ne se détache de lui et ne décrète qu'il valait mieux qu'ils rentrent...

Un peu confus après cela, Yoann la regarda se relever sans broncher. Il était déjà plus chamboulé que prévu par ce baiser, mais maintenant qu’elle lui faisait ressentir qu'ils avaient fait une belle erreur c'était encore pire. Il ne comprenait pas, elle avait pourtant semblé très réceptive. Pas le temps de chercher plus loin, il prit conscience qu'elle lui tendait la main pour l'aider à se relever et, malgré tout, il s'en saisit. Une fois sur ses pieds, il lâcha vite la main de Noam et prononça un "merci" à peine audible, la laissant partir devant avec les clés de la voiture et s'installer rapidement tandis que c'est en traînant les pieds qu'il la rejoint. Il serrait bien rentré à pied afin de pouvoir réfléchir tranquillement, mais il ne voulait pas qu'elle pense qu'il lui en voulait. Ce n'était pas le cas, il était seulement déconcerté. Très déconcerté. Et déçu. Un peu. Beaucoup... Il l'aimait, il le savait désormais, et cela le déconcertait d'autant plus. Quant à la déception, mieux valait ne pas en parler, peut-être parviendrait-il à oublier tout cela s'il cessait d'y réfléchir et de chercher à comprendre. Une fois dans l'habitacle, installé sur le siège passager, il claqua la portière un peu plus violemment qu'il ne l'aurait voulu et se cala dans son siège, attendant que Noam démarre la voiture. Il savait qu'il ne trouverait jamais le sommeil et qu'il lui faudrait trouver une occupation, et sans doute aurait-il la tête ailleurs au travail, sans doute attendrait-il un message de la jeune McAllister durant toute la journée, sans doute hésiterait-il à en envoyer un lui-même... Refoulant ses pensées, il croisa les bras et fixa la route sur laquelle ils ne s'étaient pas encore engagés. Il allait décréter qu'il rentrait à pied lorsqu'il se sentit soudainement observé et tourna la tête. Leurs regards se croisèrent, et il eut à peine le temps de prendre conscience qu'elle avait bougé que déjà elle l'embrassait, après s'être quasiment jetée sur lui. C'était à n'y rien comprendre ! Mais peut-être valait-il mieux ne pas chercher. Agir et réfléchir ensuite, après tout c'était son truc. Yoann répondit au baiser avec fougue, et un certain enthousiasme mêlé d'incompréhension masquée.

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Tu faisais exactement ce que tu détestais faire: tu te prenais la tête. Tu risquais de tout foutre en l'air parce que tu avais peur. Peur de l'aimer et peur que ces sentiments ne soient pas réciproques. Mais il fallait que tu penses autrement, que tu réalises que tu n'étais pas avec un merdeux de ton âge. Il fallait que tu penses à tout ce qu'il t'avait dit, à la façon dont il te regardait, te souriait... Il te traitait comme personne ne l'avait jamais fait: avec respect. Yoann te voyait comme une adulte et pas comme une gamine irresponsable. Il t'avait offert une sublime voiture, passait volontiers du temps avec toi, comprenait tes plaisanteries et en riait. Puis surtout, il venait de faire le premier pas en t'embrassant. En réfléchissant aux événements de ce soir, tu réalisais que vous vous plaisiez et qu'il y avait plus que de l'attirance... Tu reprenais tes esprits et tu te disais que Yoann n'était pas du genre à jouer avec toi, ni avec qui que ce soit d'ailleurs. Il y avait de fortes chances pour qu'il soit sincère, c'était même sûr. Tu commençais doucement à arrêter de douter en te disant que ce n'est pas parce que tu as du mal à réaliser qu'il puisse s'intéresser à ta petite personne, qu'il se moque de toi. Après avoir fait le point, tu te tournais vers lui puis tu te rapprochais. Tu t'étais jetée sur lui pour l'embrasser. Tu espérais qu'il n'allait pas te repousser après ce que tu lui avais fait un peu plus tôt. Il ne comprenait sûrement pas ce qui clochait chez toi -toi non plus d'ailleurs... Et pourtant, il ne t'avais pas repoussé. Il venait même de prolonger ton baiser avec fougue. Tu mettais tes mains sur ses épaules pour essayer de lui retirer sa veste, ou pour lui faire comprendre que tu voulais qu'il t'aide a le faire. Tu ne te contrôlais plus. Tu venais de gâcher votre premier baiser en te détachant rapidement pour fuir comme une voleuse mais constatant que tu c'était tout ce que tu souhaitais depuis le début, tu n'avais plus l'intention de tout gâcher une seconde fois. Tu t'attendais à ce qu'il te calme, parce que c'est vrai que tu avais tendance à t'enflammer un peu vite. Un baiser, c'est peut-être peu, mais ça peut être assez pour le premier soir. Toi, tu en voulais plus, parce que Yoann te rendait folle mais tu pourrais comprendre qu'il souhaite prendre son temps... mais qui sait, il était plutôt imprévisible, comme tu avais pu le constater aujourd'hui. Tu passais de son côté pour te mettre sur lui et continuer à l'embrasser.

Noam demeurait un mystère, impossible de deviner ce qui se tramait dans sa tête, et Yoann détestait cela. Il avait toujours été capable de deviner ce que les autres pensaient, ça avait été sa fierté, son secret, bref un talent qu'il adorait. Et voilà qu'en plus d'être amoureux d'elle -car oui, il était amoureux d'elle, clairement- il était incapable de suivre le fil de ses pensées. Il ne la comprenait pas, il n'aimait vraiment pas cela. Ce n'était certes pas la fin du monde, mais disons que cela ne la rassurait pas beaucoup quant à sa relation avec la jeune femme. Il n'avait aucune certitude mis à part celle concernant ses sentiments -ce qui n'était déjà pas mal- et malgré ses airs de je-m'en-foutiste à qui tout réussi et qui, lorsque ça ne fonctionne pas, ne se rend pas malade pour autant, il n’appréciait pas le moins du monde d'être ainsi dans le doute. Il aurait voulu savoir ce à quoi songeait Noam, mais, au lieu de cela, il décida qu'il rentrerait par ses propres moyens... C'était avant qu'elle ne se jette sur lui pour l'embrasser. Une nouvelle fois, il ne comprit pas. Mais, cette fois, il ne chercha pas, trop heureux d'avoir eut tort en pensant qu'elle le détestait et ne lui parlerait plus jamais. Alors qu'il répondait à son baiser, Noam tenta de lui ôter sa veste. Il bugga l'espace de quelques secondes, comprenant peu à peu ce qui se passait et prenant conscience qu'ils ne pourraient plus reculer. Ça ne le dérangeait pas, il avait été marié une fois, il savait pertinemment ce qu'était l'engagement, et ça ne lui faisait pas peur. Pour ce qui était de Noam, il n'était une fois de plus sur de rien, c'était la seule chose qui l'effrayait un peu. Mais... Yoann retira sa veste sans lâcher les lèvres de la jeune femme, qui se retrouva bientôt côté passager, assise sur lui. C'était carrément bizarre, il l’avait connue petite, l'avait embrassée, elle avait mis fin au baiser et s'était précipitée de rejoindre la voiture, puis l’avait embrassé. Et voilà où ils en étaient. Peut-être étais-ce trop rapide, mais Yoann saisissait sa chance, et advienne que pourra. Quittant ses lèvres, il lui ôta à son tour sa veste, la laissant choir au sol tandis qu'il glissait sa main dans la chevelure de Noam, et ses lèvres dans son cou. Il était désormais trop tard pour l'arrêter, son cœur s'emballait, et son souffle se saccadait. Ses lèvres trouvèrent à nouveau celles de la jeune femme, tandis qu'il se saisissait des pans de son haut afin de la lui retirer, sans manquer de caresser sa peau frémissante.

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