Enième dispute dans la demeure famiale et toujours pour le même sujet. A croire que tes parents ne changeraient jamais de rengaine. Et bien sûr, il avait fallut que ça parte encore une fois de Tex. Maudite petite soeur. Elle n'avait rien trouvée de mieux que se plaindre du fait que tu n'étais pas présente au match de la veille alors que tu savais pertinemment qu'elle n'en avait absolument rien à faire. Bien entendu, ta mère avait profitée de ça pour se plaindre encore et toujours du fait que tu faisais toujours le contraire de ce qu'ils attendaient et quand tu avais finalement quittée la cuisine, totalement à bout, ton père était venu en rajouter une couche par dessus. Seul ton frère était resté silencieux, il ne prenait peut être pas ta défense, mais au moins, il ne t'enfonçait pas. Non, lui il venait te parler seul à seul pour te reprocher les trucs et aussi agaçant puisse t-il être, il restait tout de même le moins chiant. Bref, t'étais désormais exclu de la sortie familiale et de par la fenêtre de ta chambre, tu regardais la voiture quitter l'allée. De toute façon, tu t'en fichais. Les journées familles t'agaçaient au plus haut point et t'étais bien contente de ne pas avoir à y participer. Ton cellulaire sonna finalement te sortant de tes pensées et tu répondais presque immédiatement à l'affirmative à ta meilleure amie. Quoi que de mieux qu'une journée avec Autumn pour se changer les idées ? En attendant son arrivée, tu t'installais sur le lit sortant un bouquin déjà lu et relu des milliards de fois attendant que ta rouquine préférée fasse soudainement irruption dans ta chambre. Elle était venue tellement de fois ici qu'elle ne prenait même plus la peine de frapper aux portes avant d'entrée. Puis quelque part, elle était de la famille. Du moins, tu la considérais plus comme une soeur que Tex.

Mes parents avaient transformé une pièce vide de notre maison en studio de danse quand je m’étais mis à ce sport et je les en remerciais aujourd’hui alors que je devais m’entraîner à cette danse inutile que je devais réaliser avec Teofilo. Mais le principal avait été clair, il fallait réussir à gagner quelque chose pour que je puisse avoir un dossier complètement irréprochable l’année prochaine lors des inscriptions dans les facultés. Il avait voulu que je donne tout mon potentiel dans cette compétition alors que je n’en avais aucune envie. Je répétais donc les pas que m’avait appris Teofilo quelques jours plus tôt quand nous avions eu notre dernier entraînement. Je n’avais pas brillé par mes talents de danseuse je l’avouais mais c’était parce que ce n’était pas du tout le genre de danse que j’avais l’habitude de danser et puis je ne comprenais rien à ce qu’il me disait alors c’était dur d’avancer. En général, je sortais du gymnase plus sur les nerfs que détendue et pourtant la danse me servait à cela d’habitude donc il y avait clairement un souci. Mais que faire à part prendre son mal en patience n’est-ce pas ? Finalement, je finis par abandonner, au moins pour aujourd’hui. Mon travail scolaire était déjà terminé et il était hors de question que je passe la soirée seule alors que mon père était au travail en train de finaliser un contrat. Il comprendrait quand il ne me verrait pas à la maison. J’envoyais donc un message à Babylon, ma meilleure amie. J’avais besoin de décompresser, de penser à autre chose du coup j’allais me réfugier chez ma meilleure amie. Avant de faire cela, je passais par la case douche et préparation, un minimum parce que même si ma priorité restait les études, je ne pouvais rien négliger au niveau de mon apparence. C’était peut-être idiot mais c’était une réalité et à Dillon, en sortant on croise la moitié du lycée, même en allant faire des courses ce qui n’est pas très agréable. Une fois prête, je fermais donc la maison et je pris la voiture pour me diriger vers la maison de ma meilleure amie. Je savais que sa famille n’était pas là car elle venait de me le dire dans son dernier message et je pouvais me douter qu’une nouvelle dispute avait éclatée car cela ressemblait à une sortie familiale. Une fois devant chez Babylon, je fermais la voiture et je rentrais dans la maison avant de monter directement dans sa chambre, il ne valait mieux pas perdre de temps. En ouvrant la porte de la chambre de Babylon, je lui dis : « Qu’est-ce qui s’est passé Baby, pourquoi tu n’es pas avec eux ? » J’allais la prendre dans les bras, cela faisait un jour que je ne l’avais pas vue avec mon emploi du temps de fou. Surtout qu’elle ne savait pas la dernière … « J’ai un truc trop important à te dire … » Dis-je en m’asseyant sur le lit et en soupirant.

C'était vraiment bizarre de penser ça. Presque méchant. Ou en fait, c'était totalement méchant. Mais tes rapports avec Tex avait toujours été beaucoup trop conflictuelle et fallait dire que ça ne s'était pas arrangé avec le temps. Pas du tout même. T'en étais arrivée à un point ou tu ne pouvais plus la supporter. Le simple fait d'être dans la même pièce qu'elle te mettait de mauvaise humeur et au final, tu commençais sérieusement à douter de certaine chose. Les gens qui pensaient que les choses pouvaient s'arranger entre vous avaient tord. C'était impossible. Y avait trop de tension et.. Tu pouvais juste pas. Elle te faisait beaucoup trop de coup bas, se faisait passer pour la gentille alors que non. Toi tu voyais clair dans son jeu et tu pouvais juste plus. C'était plus possible. Elle avait dépassée les limites depuis bien trop longtemps pour que tu puisses montrer rien qu'une once de sympathie à son égard. Alors la plupart du temps, tu ignorais royalement sa présence, ne lui adressant la parole généralement que pour laisser les insultes fuser. Oui. Autumn avait largement prit sa place et de loin. « Qu’est-ce qui s’est passé Baby, pourquoi tu n’es pas avec eux ? » T'étais tellement absorbée dans tes pensées que tu n'avais pas remarquée que la tornade rousse avait fait irruption dans ta chambre et même si tu n'étais pas forcément d'humeur, un sourire venait étirer tes lèvres. Oh ben la routine tu sais. Tex est une garce et ça changera jamais. Autumn avait l'habitude des coups de Tex et elle savait très bien comment ta petite soeur fonctionnait. C'était pas nouveau fallait dire. « J’ai un truc trop important à te dire … » Fronçant les sourcils, tu pliais les jambes de sorte à te mettre en tailleur avant de porter toute ton attention sur ta meilleure amie. Tu ne savais pas pourquoi mais t'avais l'impression que ça allait être une mauvaise nouvelle, un truc qui allait pas te plaire. Quoi que tu te faisais peut être des idées mais de nature défaitiste, tu ne pouvais pas t'empêcher de penser au pire. Allez balance, je t'écoute.

Je ne connaissais que trop bien les problèmes de famille de ma meilleure amie. J’avais été là lors de nombreuses disputes, je ne pouvais que la comprendre. Pour moi, les choses avaient toujours été faciles, il n’y avait que moi dans la maison et je m’étais toujours entendue avec mes parents. Surtout mon père, ma mère avait tendance à vouloir mettre cette distance insupportable entre nous. Je n’étais pas dupe, je savais que si tout fonctionnait chez moi c’était parce que j’avais accepté de rentrer dans le moule que mes parents m’avaient dessiné, de faire ce qu’ils attendaient de moi. Je ne pouvais pas jouer dans l’équipe de football de Dillon alors je suis rentrée dans l’équipe des cheerleaders, je suis au plus haut de ma classe depuis que je suis rentrée à l’école et je suis restée une demoiselle assez simple. Bref, tout ce que mes parents attendaient. Cela pèserait sur les épaules de beaucoup mais j’ai réussis à m’intégrer dans cette vie, à y trouver un plaisir énorme. Mais en ce moment, tout semblait s’écrouler autour de moi. D’abord mes parents divorcent, mon copain me laisse tomber et maintenant je dois apprendre la danse de salon avec le seul gars dans notre lycée qui ne parle pas un seul mot d’anglais. Non mais franchement ! J’étais prête à péter un plomb … Tout ça parce que la pression avait été trop grande et que j’avais séché les cours une petite demi-journée. Mais bon, il fallait accepter les punitions et je n’avais pas eu le choix. « Oh ben la routine tu sais. Tex est une garce et ça changera jamais. » Je regrettais vraiment que Baby ne s’entende pas avec sa sœur. Moi qui aurait donné n’importe quoi pour en avoir une, je trouvais cela relativement dommage. Mais je connaissais Tex, je ne pouvais que la connaître, elle était dans mon équipe de cheerleading. Et il n’y avait pas une personne plus différente de Babylon que sa sœur, je vous assure. Je ne m’entendais ni bien ni mal avec elle, je ne lui parlais pas vraiment par solidarité de ma meilleure amie mais aussi parce que les gens aimant la popularité à ce point, ce n’est jamais une personne à compter parmi ses amis. « Elle changera peut-être un jour, mais pas durant ses années à Dillon High. » C’était la rude réalité du lycée, Tex ne pourrait pas changer dans cet environnement mais beaucoup de personnes redescendent quand elles entrent à l’université car elles se rendent compte que la vie est bien différente de celle qu’ils avaient connue. J’annonçais alors à Babylon que j’avais quelque chose à annoncer. « Allez balance, je t'écoute. » J’étais contente de l’avoir parce que pour le coup j’avais besoin qu’on m’écoute. Ma mère n’avait pas été très sympathique en apprenant ce que j’avais fait et elle m’avait dit que je méritais ce qui m’arrivait. Avec ces histoires de danse, je passais pas mal de temps chez ma mère où se trouvait ma salle de danse privée. « Tu te souviens des quelques cours que j’ai séché la semaine dernière ? » J’attendis sa réponse avant de continuer. « Le principal m’a dit qu’il ne le noterait pas dans mon dossier si j’aide Teofilo, tu sais le nouveau qui parle pas anglais, à gagner une compétition de danse de salon en représentant Dillon High. » Je soufflais, c’était l’horreur.

Tu savais que les ragots, les potins et tout ce qui rentrait dans cette catégorie était le genre de chose qui caractérisait les filles de ton âge. Et généralement, t'en avais absolument rien à faire. T'avais toujours préférée te faire ta propre opinion des gens sans te laisser influencer par les "on dit". Surtout que la plupart du temps, ce n'était que des rumeurs lancés par une quelconque personne jalouse ou ayant le besoin de se rendre intéressant aux yeux des autres. Par contre, quand ça venait d'Autumn, tu ne pouvais pas t'empêcher de te sentir intéressée. Généralement parce que ça ne visait pas les autres mais elle même et que tout ce qui pouvait toucher à ta meilleure amie t'intéressait. D'ailleurs, malgré toutes les choses qu'on pouvait te reprocher, y avait un truc qu'on ne pouvait pas te retirer. Le fait que tu essais de prendre constament soins des gens à qui tu tenais. Autumn faisait partit de ce rare groupe pour qui tu pourrais faire à peu près n'importe quoi et s'attaquer à elle, s'était prendre le risque de subir tes foudres. En soit, pas une bonne idée. Tout le monde savait à quel point tu pouvais être une teigne et que tu ne reculais devant rien. La seul différence était que tu n'agissais pas en traître et que tu arrivais à te montrer blessante en utilisant seulement les mots. En gros, les gens, qu'ils t'apprécient ou pas ne prenait tout de même pas le risque de te provoquer. Elle ne changera pas tout court. Dillon High ou pas. C'est Tex quoi. Capricieuse, superficielle et exaspérante à souhait. Tu te faisais pas trop d'espoir de ce côté là. Les gens ne pouvaient pas changer puisque leur caractère de base finissait toujours par ressortir à un moment ou à un autre. Affirmatif. Tu ne voyais pas vraiment ou elle voulait en venir. Il t'étais déjà arrivée de sécher des cours à toi aussi et en soit, ce n'était pas la nouvelle de l'année. Par contre, tu savais que ses parents étaient beaucoup plus restrictif sur ce point là. Autumn devait être la meilleure et il n'y avait pas de place pour l'échec. Tu ne doutais donc pas du fait qu'elle avait du passer un sale moment quand ses parents avaient été au courant. « Le principal m’a dit qu’il ne le noterait pas dans mon dossier si j’aide Teofilo, tu sais le nouveau qui parle pas anglais, à gagner une compétition de danse de salon en représentant Dillon High. » Malgré toi, un rire sortit de ta bouche. De la danse de salon en échange d'un dossier vierge ? Le proviseur avait décidément des punitions pour le moins étrange. J'étais sûre que le country était ta plus grande passion. Nouveau rire mais, tu voyais bien qu'elle était pas du tout enchantée de ce deal. Regarde le positif, Teofilo est plutôt sympa.

Les relations entre frères et sœurs, voilà quelque chose dont je n’avais pas besoin de me soucier. Cela pouvait être à double tranchant dans ma vie parce qu’en ce moment, mes parents divorçaient. J’aurais adoré avoir quelqu’un sur qui me reposer pendant cette aventure mais ce n’était pas le cas. Mais en même temps, j’avais déjà tellement de mal à m’occuper de gérer mes deux parents que ce n’était peut-être pas plus mal qu’il n’y ait que moi. La relation chaotique entre les sœurs Parker, elle remontait à plusieurs années maintenant. Tex était plus comme moi que comme Babylon malheureusement pour elle. Sauf que contrairement à moi, elle cherchait toujours à être au plus haut quitte à marcher sur les autres. Entrer dans le groupe des populaires s’était fait naturellement pour moi mais je n’étais pas devenue prétentieuse, je parlais toujours à tout le monde au lycée, cela n’avait pas changé. Comme me le faisait remarquer ma mère, la maturité c’est aussi ça, être capable de comprendre que la popularité est une notion totalement bête et qui disparaissait une fois le lycée terminé. L’université était une nouvelle chance de distribuer les cartes. J’étais persuadée que Tex n’avait pas mauvais fond mais qu’elles étaient incapables de se comprendre avec Baby parce qu’elles avaient mis trop de barrière avec le temps. Mais je n’allais pas contredire ma meilleure amie, il en était hors de question, j’étais là pour la soutenir et c’était ce que je faisais en l’écoutant se plaindre comme je le faisais souvent. « Elle ne changera pas tout court. Dillon High ou pas. C'est Tex quoi. Capricieuse, superficielle et exaspérante à souhait. » Je croyais profondément au fait que les gens pouvaient changer quand ils changeaient d’environnement. Tex était autant une Parker que sa sœur et son frère qui étaient tous les deux géniaux donc Tex devait avoir hérité de ces gênes elle aussi. Seulement c’était plus compliqué pour elle car elle était entraînée dans cette spirale que Baby ne pouvait pas comprendre et le fait que je n’y suis pas rentrée ne lui donnait pas un très bon exemple. « Ne désespère pas quand même. » Lui dis-je avec un petit sourire en coin. Babylon allait changer aussi quand elle allait quitter Dillon qu’elle le veuille ou non et donc peut-être que ça ira mieux plus tard. Je n’en étais pas sûre mais c’était possible. J’en arrivais donc au récit de ma dernière mésaventure. A cause de ma brillante idée de sécher un jour les cours, je devais aider le petit nouveau à gagner une compétition de danse, non mais quelle idée … Je n’avais aucune envie de me mettre à la danse de salon et je ne pus m’empêcher de lancer un regard pleins de reproches à Baby quand elle laissa échapper un rire face à ma nouvelle accablante. « J'étais sûre que le country était ta plus grande passion. Regarde le positif, Teofilo est plutôt sympa. » Je la regardais comme si elle venait de sortir quelque chose de tellement énorme que je ne pouvais pas y croire. Sympa ? Elle venait de dire sympa ? Le gars n’avait pas arrêté de te lancer des regards assassins et t’avait dit de t’entraîner parce que tu étais nulle en gros. « Sympa ? J’ai bien entendu ? Et c'est la salsa au fait . » Cette fois je me levais avant de faire les cent pas dans la chambre. « Laisse-moi t’expliquer le sympathique. Je ne comprends pas un mot de ce qu’il me raconte, il passe certainement nos entraînements à m’insulter en espagnol en me lançant des regards assassins et le seul mot en anglais qu’il a daigné me sortir c’est "entraîner". Non mais t’y crois toi ! » J’étais excédée, cela se voyait. « Je viens de passer ma matinée dans la salle de danse chez ma mère à m’entraînée, je pense que je vais le tuer ! »

Du moins, tu le trouvais sympa. Y avait pas bien longtemps que tu le connaissais mais tu le trouvais plutôt attachant dans son genre. Puis, t'aimais bien parler avec lui et t'étais sûrement l'une des rares à le faire puisque t'étais l'une des seules à savoir parler espagnol. Mais du coup, c'était sympa et il n'était pas rare que vous vous retrouviez tout les deux pour parler de tout et de rien sans que personne ne comprenne ce que vous pouviez dire. C'était sûrement ce qui rendait le truc encore plus attrayant. N'être compris de personne et avoir vos petits secrets, vos petits moment. Parler de tout et de rien sans que personne ne puisse s'offusquer devant vos propos. Et critiquer ouvertement les gens sans que personne ne s'en rende compte. Côté assez drôle de la chose, fallait bien l'avouer. Alors ouais, tu l'aimais bien. Tellement que tu t'étais même dévouée pour tenter de lui apprendre l'anglais. Tu savais que ça allais prendre du temps, peut être même beaucoup, mais ça te dérangeait pas de passer quelques heures par ci par là à tenter de lui faire apprendre la langue d'ici. Puis tu te doutais bien que ça devais être difficile pour lui de ne pas réussir à se faire comprendre alors autant l'aider du mieux que tu pouvais puisque t'en avais les capacités. « Ne désespère pas quand même. » Facile à dire. Beaucoup trop facile à dire même. Mais t'avais réellement l'impression d'en être arrivée à un point de non retour. Et même s'il était incontestable qu'elle restait ta petite soeur et que rien que pour ça, tu ne pouvais nier que tu l'aimais, jamais tu ne le dirais à haute voix. Parce que c'était trop dur et que y avait bien longtemps que les marques d'affections n'avaient plus leurs place dans votre relation. Autant se faire une raison et continuer à l'éviter comme tu savais si bien le faire. C'était la seule solution et la plupart du temps, ça marchait. Vous aviez beau vivre sous le même toit, les seuls moments où vous étiez vraiment face à face était pendant les repas. Moment assez dur à surmonter mais tu le faisais quand même provoquant parfois des éclats de voix. Mésentente parfaite, fallait le dire. « Sympa ? J’ai bien entendu ? Et c'est la salsa au fait . » Cette fois, tu te retenais de rire bien consciente qu'Autumn n'appréciait aucunement cette situation. Ok, être coincée à faire une danse non aimé, c'était pas le meilleur planning au monde mais Teo était vraiment cool, fallait juste lui laisser une chance en fait. « Laisse-moi t’expliquer le sympathique. Je ne comprends pas un mot de ce qu’il me raconte, il passe certainement nos entraînements à m’insulter en espagnol en me lançant des regards assassins et le seul mot en anglais qu’il a daigné me sortir c’est "entraîner". Non mais t’y crois toi ! » Elle faisait les cents pas dans la chambre, visiblement plus qu'énervée, et tu te contentais de la fixer sans trop savoir quoi dire. « Je viens de passer ma matinée dans la salle de danse chez ma mère à m’entraînée, je pense que je vais le tuer ! » Ce serait vraiment moche sur ton dossier. T'avais pas pu t'en empêcher même si t'avais bien compris que l'heure n'était pas à la plaisanterie ni aux remarques sarcastiques. Dis toi que ça doit être dur pour lui aussi de ne pas se faire comprendre. Comprend qu'il vient d'arriver dans un endroit ou il est incapable de converser avec les gens et ça doit être vachement frustrant. T'étais déjà une incomprise dans l'âme, t'aurais certainement pétée les plombs si personne n'avait été apte à comprendre tes paroles. Respire un bon coup et regarde les choses sous un autre angle. Il doit être aussi perdu que toi dans cette situation et j'peux te promettre que c'est pas quelqu'un de méchant. Laisse lui une petite chance non ?

Je ne comprenais vraiment pas pourquoi Baby cherchait à le défendre. Elle ne le connaissait pas si ? Je n’avais aucune envie d’être compatissante, il me pourrissait la vie avec sa compétition de danse à la noie. Ce n’était pas tant la compétition en elle-même mais le tout à quoi elle venait se rajouter. J’avais séché les cours pour pouvoir oublier ce poids qui pesait sur mes épaules mais j’étais revenue pour en trouver un encore plus grand sur celles-ci, j’avais appris la leçon, je n’avais pas besoin que l’on continue à m’expliquer le pourquoi du comment. Enfin, il fallait que je paye les conséquences de mon acte. Quand je pensais qu’il y avait des élèves qui avaient du mal à se montrer une fois par semaine, c’était plus qu’injuste. Mais je savais à quoi jouait le principal, je n’étais pas une idiote. Il avait bien vu que Teofilo n’arrivait pas à s’intégrer et il devait chercher à l’intégrer d’une autre manière. J’étais juste tombée au bon endroit au bon moment c’était tout. J’étais vraiment une idiote mais heureusement que j’avais mes amis et mes activités à côté. Seulement, je n’avais pas prévu que l’apprentissage de ces danses me prenne autant de temps et désormais, j’avais l’impression de ne plus dormir avec mon emploi du temps rempli. Les cours que ma mère me payaient devenaient cette fois beaucoup trop lourds à porter mais il était hors de question que je le lui dises, elle n’attendait que cela pour me tomber dessus alors c’était hors de question. Mais cela ne m’empêchait pas de regretter les quelques heures supplémentaires que je passais généralement dans mon lit durant les week-ends. Cependant, il était hors de question que je laisse tomber Jules et encore moins les cheerleaders. Je ne vivais que pour cela alors il fallait que je prenne sur moi et peut-être que bientôt les choses iraient mieux. « Ce serait vraiment moche sur ton dossier. » Je la regardais avec un faux sourire sur les lèvres. Mesdames et messieurs, ma meilleure amie … Franchement, si c’était pour dire des bêtises pareilles … Ce n’était pas ce que j’avais envi d’entendre voilà tout. « Très drôle Byby. » Lui dis-je pour me venger. Utiliser ce surnom débile était ma manière de le faire, je trouverais bien quelque chose plus tard. Je n’allais pas tuer Teofilo bien entendu mais je n’allais pas en être loin je pense si les choses continuaient ainsi. « Dis toi que ça doit être dur pour lui aussi de ne pas se faire comprendre. Comprend qu'il vient d'arriver dans un endroit ou il est incapable de converser avec les gens et ça doit être vachement frustrant. » Ma meilleure amie était en train de ne pas me soutenir du tout. C’était pas croyable ! Non ce n’était pas possible ! Elle était en train de le défendre alors qu’il était en train de me faire vivre un enfer ! Non … Bien sûr que ce ne devait pas être facile mais qu’est-ce que je pouvais en avoir à faire moi ? Chacun sa merde n’est-ce pas ? Ce n’était rose chez personne. « Bientôt tu vas me dire qu’il faut que ma mère m’inscrive dans un cours d’espagnol, merci du soutien. » Dis-je exaspérée en levant les bras au ciel avant de me remettre à faire les cents pas dans la pièce. Je parlais très bien le français mais l’espagnol, pas si bien que cela. C’était bête avec la frontière à côté, je ne pigeais rien à cette langue et je n’avais pas le temps ni l’envie de m’y mettre. « Respire un bon coup et regarde les choses sous un autre angle. Il doit être aussi perdu que toi dans cette situation et j'peux te promettre que c'est pas quelqu'un de méchant. Laisse lui une petite chance non ? » Je savais qu’elle avait raison, bien sûr que je le savais, je n’étais pas méchante dans l’âme mais je n’avais juste pas besoin de ça en ce moment, pas besoin de ça du tout. Je finis par me rassoir sur mon lit avant de soupirer un bon coup et de dire : « Tu as raison, il n’y est pour rien, je ne sais même pas pourquoi je m’énerve sur lui. Je n’avais juste pas besoin de ça. Tu sais que je dors à peine cinq heures par nuit depuis la rentrée ? » Demandais-je en baissant les yeux, incapable de regarder ma meilleure amie dans les yeux.

T'étais sûrement la moins bien placée pour donner un conseil de ce genre. Premièrement parce que quand t'aimais pas quelqu'un, tu donnais pas vraiment de chance et deuxièment parce que généralement, t'étais carrément pire qu'Autumn pour ce genre de situation. D'ailleurs, tu savais même pas pourquoi tu tentais de prendre sa défense. Si elle l'aimait pas, tant pis. Au final, t'essayais juste de la faire positiver pour que sa "punition" soit moins pénible. Si elle préférait y aller en trainant des pieds, tu pouvais pas y changer grand chose. « Très drôle Byby. » Froncement de sourcils obligatoire. Byby ? Vraiment ? Ahem. Elle voulait déclarer la guerre là. Déjà, t'avais un gros problème vis à vis de ton prénom alors si en plus, elle s'amusait à te donner un surnom pire que pitoyable, ça allait pas te faire rire bien longtemps. Quoi que tu l'avais peut être un peu cherché en rigolant de la sorte alors que la situation avait visiblement l'air de la dépasser. « Bientôt tu vas me dire qu’il faut que ma mère m’inscrive dans un cours d’espagnol, merci du soutien. » Ben, ça pouvait être une chouette idée non ? Dans l'optique ou on aimait apprendre différente langue bien sûr. Sauf que pour le coup, t'allais éviter de le dire histoire de pas remuer un peu plus le couteau dans la plaie. Autumn était bien la seule avec qui tu prenais des pincettes. Et parfois c'était vraiment compliqué mais t'essayais toujours de faire en sorte de ne pas la blesser même si elle savait très bien comment tu pouvais agir la plupart du temps. J'ai pas dis ça Rouky, j'essaie juste de te rendre moins pessimiste. Ce qui était un comble venant de toi. Mais t'aimais pas la voir se prendre la tête pour des choses comme ça. Surtout que de toute évidence, elle ne pouvait absolument rien faire contre. « Tu as raison, il n’y est pour rien, je ne sais même pas pourquoi je m’énerve sur lui. Je n’avais juste pas besoin de ça. Tu sais que je dors à peine cinq heures par nuit depuis la rentrée ? » Te redressant légèrement, tu attrapais la main de ta meilleure amie pour la tirer vers le lit. Mine de rien, elle était vachement stressante à tourner en rond de la sorte. Tu veux rester là ce soir ? On pourrait regarder un film et tu penserais à rien d'autre que les muffins de ma mère. Pathétique propositions mais tu savais qu'Autumn aimait être chez toi et si ça pouvait l'apaiser quelques peu et lui permettre de passer une bonne nuit, t'allais certainement pas t'empêcher de le proposer. Souffle un coup sweetie, t'es humaine, t'as le droit à l'erreur tu sais ?

En me regardant, les gens ne pouvaient s’empêcher de penser que tout ce que j’arrivais à le faire, cela me venait naturellement. Mais quelle bêtise … Ils ignoraient les efforts que je devais faire pour en être où ‘j’en étais aujourd’hui, ils n’avaient aucune idée de ce qu’il se passait chez moi dès que je quittais le lycée. Mes devoirs ne me prenaient pas plus de cinq minutes, c’était tout le reste qui me prenait la tête. Ces cours en plus qui étaient passionnants mais qui me demandaient beaucoup d’efforts et puis ce nouveau défi que je devais relever pour ne pas paraître ridicule devant tout le monde le jour où j’allais devoir concourir aux côtés de Teofilo. Même si j’étais forcée à faire ce championnat, il était hors de question que je ne donne pas mon maximum dans cette tâche alors j’essayais mais je commençais à être épuisée, réellement épuisée. Alors le fait que Baby ne prenne pas ma défense dans cette situation, c’était en train de me tuer à petit feu. Je pouvais apprendre l’espagnol, certainement que je pouvais mais je n’en avais pas envi, je n’avais pas envi de devoir faire cet effort, c’était déjà assez pénible de devoir faire de la salsa. « J'ai pas dis ça Rouky, j'essaie juste de te rendre moins pessimiste. » C’était gentil à elle d’essayer vraiment mais je n’avais aucune envie qu’elle le fasse, j’étais pessimiste de toute manière et puis ce n’était pas comme si Teofilo se montrait réellement encourageant, il semblait déprimée de mon niveau. Je ne savais plus quoi faire et puis ma mère qui ne cessait de me tomber dessus même lorsque je vivais avec mon père, ce n’était juste plus possible. « Je sais mais ça risque d’être compliqué. » Lui dis-je sincèrement. Je n’avais rien à cacher à Baby et je sentais que j’étais en train de craquer, que ce n’était tout simplement plus possible. Heureusement que le cheerleading n’était pas présent ce week-end avec une activité parce qu’il ne m’aurait plus manqué que cela pour exploser complètement. Je ne pouvais pas faire mieux que ce que j’étais en train de faire, personne ne semblait se rendre compte de ce qu’ils me demandaient ce qui n’était pas vraiment sympathique. Mais quand j’expliquais à Baby que je dormais à peine la nuit, elle me prit la main. Elle devait s’inquiéter certainement, je n’étais pas vraiment sûre. « Tu veux rester là ce soir ? On pourrait regarder un film et tu penserais à rien d'autre que les muffins de ma mère. » Pourquoi pas ? Ce n’était pas comme si mon père m’attendait à la maison, il avait un rendez-vous ce soir et serait certainement content d’avoir la maison pour lui tout seul. J’avais encore tellement de choses à faire avant la fin du week-end mais mieux valait que je me repose un peu, je serais certainement plus efficace demain. « D’accord. » Dis-je avec un sourire sincère à ma meilleure amie. J’étais contente qu’elle soit là parce que j’avais besoin qu’on me rappelle que ça allait aller, que tout allait bien se passer. « Souffle un coup sweetie, t'es humaine, t'as le droit à l'erreur tu sais ? » Combien de fois avais-je entendu cette phrase ? Et pourtant, pour moi elle n’avait aucun sens parce qu’elle ne pouvait pas en avoir. Je n’avais pas droit à l’erreur et la seule fois où j’avais fauté, je me retrouvais désormais à en payer lourdement les conséquences. « Pas vraiment mais j’ai grandis avec ça. » J’y étais habituée désormais, c’était plus fort que moi. « Et toi tout va bien ? A part avec ta sœur bien entendu. » J’avais besoin de parler d’autre chose que de moi désormais et prendre des nouvelles de ma meilleure amie était le meilleur changement de conversation du monde.

Tu savais bien que c'était pas la première fois que tu lui disais une telle chose. Qu'à chaque fois, tu tentais de lui montrer qu'elle n'avait pas besoin d'être au top partout. Mais tu savais aussi que sa famille ne le voyait pas comme ça et qu'elle était soumise à énormément de pression. Qu'elle devait toujours être la meilleure et ça, peut importait la matière ou activité. Autumn River ne devait pas faire les choses à moitié. Quelque part, tu trouvais ça fatiguant. Tu te demandais comment toi, tu l'aurais supportée. Parce qu'il était clair que vous ne possédiez pas le même caractère et si elle avait tendance à subir sans broncher, toi, t'étais capable de tout faire péter quand quelque chose ne te convenais pas. Ouais, ça aurait beaucoup plus compliqué si tu avais été une River. Comme quoi, dans chaque famille y avait le lot de mauvais trucs. « Je sais mais ça risque d’être compliqué. » Soupir. Tu savais que c'était dur de prendre sur soi quand quelque chose n'allait pas mais.. T'aimais pas la voir comme ça, c'était une battante, elle devait pas se laisser abattre au premier coup dur. Tu sais ce qu'on va faire ? A chaque fois que tu auras répétition avec lui, tu viendras me voir après. Histoire de décharger toute ta colère ici. Comme ça, quand t'y retourneras, tout ira merveilleusement bien. C'était bien comme idée non ? Elle se sentirait beaucoup mieux si elle évacuait entre chaque rencontre et ça lui permettrait de ne pas péter les plombs quand elle se retrouverait face à lui. « Pas vraiment mais j’ai grandis avec ça. Et toi tout va bien ? A part avec ta sœur bien entendu. » Nouveau soupir. Elle avait pas tord sur ce point là mais fallait vraiment qu'elle arrive à se défaire de cette pression qui pesait sur ses épaules. Et fallait aussi que ses parents arrêtent de croire qu'elle n'était qu'un robot capable de tout faire merveilleusement bien. J'ai fais une bêtise. Une grosse bêtise en fait. Ahem. Et c'était maintenant le moment de placer ton aventure de la nuit précédente. De toute manière, tu avais pris pour habitude de toujours tout lui raconter et ce "détail" n'allait pas échapper à la règle. Puis tu préférais que ça sorte de ta bouche plutôt qu'elle l'apprenne par quelqu'un d'autre. Et tu savais aussi qu'elle n'allait pas te juger c'qui était un point non négligeable dans tout ça. J'ai couchée avec Castiel. Comme ça. J'ai pas réfléchis et voilà. Et une bombe, une. Maintenant, restait plus qu'à voir comment elle allait le prendre, ce qu'elle allait pouvoir dire et.. Ouais, t'avais incroyablement merdé.

Je savais que j’en faisais trop, je l’avais toujours su et je ne pensais pas que les choses allaient changer de toute manière. Mais bon, il fallait peut-être espérer que j’arrive à me détacher de ce que mes parents voulaient. Baby me l’avait souvent dit mais j’avais fini par m’habituer à ce moule qu’ils avaient fabriqué pour moi et je m’y sentais à ma place. Je savais que j’étais capable comme elle de poser les poings sur la table mais je n’en étais pas certaine d’en avoir envi. J’avais essayé de le faire avec la principale mais je désirais réellement accéder aux meilleures écoles du pays et pour cela, je n’avais pas d’autres choix que d’avoir un dossier parfait et mes multiples activités me donnaient un avantage énorme. Voilà pourquoi je continuais malgré tout ce que cela me demandait comme sacrifices. Heureusement que mes parents n’étaient pas trop pénibles sur mes sorties quand je voulais aller à des fêtes, de toute manière quels arguments auraient-ils pour me les refuser ? Aucun on est d’accord … « Tu sais ce qu'on va faire ? A chaque fois que tu auras répétition avec lui, tu viendras me voir après. Histoire de décharger toute ta colère ici. Comme ça, quand t'y retourneras, tout ira merveilleusement bien. » C’était pour cela entre autre que j’adorais ma meilleure amie, elle était vraiment merveilleuse. C’était exactement ce dont j’avais besoin, me vider l’esprit entre l’entraînement avec Teofilo et mon retour à la maison. Je ne savais pas comment les suivant allaient se passer mais je ne pouvais qu’espérer qu’ils se passeraient mieux je devais l’avouer. « Je ne sais pas si ça ira beaucoup mieux quand j’y retournerais mais bon, ce sera toujours mieux que rien. » Je pensais sérieusement à prendre des cours d’espagnol, juste pour être certaine qu’il n’était pas en train de m’insulter pendant toute la durée de l’entraînement parce qu’il semblait tellement désespéré de mon cas qu’il ne pouvait qu’insulter mes talents de danseuse, cela ne pouvait être autrement. Je décidais ensuite de changer de sujet et de m’intéresser à ma meilleure amie. Je n’avais pas pris des nouvelles de sa vie privée depuis longtemps ou du moins on avait pas eu le temps d’en parler au calme cette semaine et je ne m’attendais pas à ce qu’elle allait m’annoncer. « J'ai fais une bêtise. Une grosse bêtise en fait. » Ouch, cela ne sentait pas bon du tout. De mon côté cela pouvait être assez minime comme bêtise, j’avais tendance à tout dramatiser mais vu le visage sérieux de Baby, je commençais un peu à m’inquiéter. « Pas trop grave quand même ? » Lui demandais-je un peu effrayée commençant à penser aux pires choses qui puissent exister. Finalement, Baby finit par me dire : « J'ai couchée avec Castiel. Comme ça. J'ai pas réfléchis et voilà. » Quoi ? Mais Castiel c’était son pote non ? J’étais complètement perdue dans cette histoire moi. Peut-être que j’avais loupé un épisode mais apparemment non parce que ça avait été aussi soudain que l’annonce qu’elle venait de te faire si je m’en tenais à ses paroles. Je ne savais pas vraiment quoi lui dire mais il fallait que je trouve et rapidement … « Et vous en avez parlé ? » Parce que peut-être que cela ne signifiait rien au fond, enfin je n’étais pas assez naïve pour le penser mais bon. « Tu penses que ça pourrait mener à autre chose ? » Lui demandais-je curieuse.

Le fait de le dire, là, comme ça, ça rendait les choses encore plus réel. Comme si jusqu'à maintenant, t'avais tentée de te persuader que ça sortait seulement de ton imagination. Mais non. C'était pas le cas. Les choses s'étaient réellement produites et t'étais totalement perdue quant à ce que tu devais faire. Hier, quand tu avais pétée les plombs avant de débarquer chez lui, t'avais pas du tout eu dans l'optique de faire en sorte que la situation évolue dans ce sens. Et pourtant, à peine avais-tu passée sa porte que tu l'avais embrassée. Tu savais très bien qu'il cherchait à t'avoir depuis le début de votre rencontre. Tu savais aussi que t'avais tout fait pour le repousser jusqu'à maintenant et là.. Bam. C'était te jeter dans la gueule du loup puisque tu savais par avance qu'il ne t'aurais pas repoussée. Et voilà ou t'en étais maintenant. T'avais couchée avec Castiel. Pûrement et simplement. T'avais couchée avec lui avant de fuir au petit matin sans même prendre la peine de lui laisser un mot. Lâche en plus de ça. Et t'avais bien essayée de penser à autre chose mais maintenant que ta meilleure amie était là, tu ne pouvais pas juste le garder pour toi. T'avais besoin d'en parler, de lui dire ce qui te tracassais et de toute manière, tu ne te voyais pas lui cacher quelque chose d'aussi gros que ça. Poussant un soupir, tu tentais vainement de rassembler tes esprits. T'étais censée faire quoi maintenant ? L'éviter jusqu'à la fin de tes jours ? Faire comme si absolument rien ne s'était passée ? Chaque solution semblait beaucoup trop extrémiste mais il était clair que pour le moment, tu n'étais pas apte à lui parler. C'était beaucoup trop frais pour que tu puisses agir correctement. « Je ne sais pas si ça ira beaucoup mieux quand j’y retournerais mais bon, ce sera toujours mieux que rien. » T'esquissais un sourire contente que ton idée lui plaise. De toute manière, tu n'avais rien d'autre en réserve pour tenter de lui changer les idées mais il était clair que t'allais faire tout ton possible pour que ses séances avec Téofilo ne soit pas trop pénible. « Et vous en avez parlé ? » Soupir de ta part. C'était peut être sa le problème. Le fait que tu n'en ais pas parlée avec lui. C'était arrivé beaucoup trop vite et puis pouf, t'avais pris la fuite avant même qu'il n'ouvre les yeux. Non. Il dormait encore quand j'suis partie et j'ai filtrée mes appels. Tu voulais même pas savoir s'il avait quelque chose à dire. T'en avais pas le courage, pas maintenant. « Tu penses que ça pourrait mener à autre chose ? » Argh. Voilà la raison pour laquelle tu évitais la discussion avec lui. Parce que tu ne voulais pas savoir. Parce que quelque part ça te terrifiais. Parce que tu savais que tu n'étais pas bonne dans les relations et que tu pouvais vite te réveler nocive pour les autres. J'en sais rien.. P'tête que.. Non. C'est pas une bonne idée. J'sais même pas pourquoi j'ai fais ça. J'ai juste incroyablement merdé.

Savoir que j’avais fini de parler de moi me faisait du bien. Il y avait des moments ou j’en avais besoin mais en général ce besoin se changeait instantanément en une envie de changer de sujet chez moi une fois que j’avais vidé mon sac. Les gens qui ne voyaient pas ce changement d’attitude ne pouvaient s’empêcher de penser que j’étais complètement dans mon monde où je ne pensais qu’à moi mais ce n’était pas vrai. J’avais tendance à me refermer sur mes problèmes c’était vrai mais j’étais vraiment à l’écoute des autres aussi et c’était ce que j’étais en train de faire avec Baby. La demoiselle avait couché avec Castiel. Je n’avais aucun avis à donner sur ce sujet, je n’allais pas la juger, je serai bien la dernière à le faire mais étant son ami, cette soirée ne pouvait que changer des choses dans leur relation. Quand j’avais envi de coucher avec un jeune homme, j’essayais de le prendre en dehors de mon cercle d’amis pour ne pas avoir à lui devoir plus quand je ne voulais pas plus mais Baby n’avait pas l’air d’avoir prémédité la chose et elle semblait être complètement perdue dans cette situation. La tâche qui m’était fixée était donc très simple. Je devais l’aider à y voir plus clair et pour cela poser les bonnes questions parce qu’en les posant, je lui demandais de me fournir une réponse et des fois, même si cette dernière ne plaisait pas, c’était bien d’y faire face tout de même. Je commençais donc à lui demander si elle lui avait parlé depuis la veille. Je pouvais déjà deviné la réponse mais je préférais demander tout de même, c’était plus simple. « Non. Il dormait encore quand j'suis partie et j'ai filtrée mes appels. » Ouch, j’osais à peine imaginer l’état dans lequel devait se trouver Castiel à cet instant précis, ça devait être quelque chose d’assez peu sympathique à observer. Il fallait que Baby sache au plus vite ce qu’elle voulait pour ne pas laisser traîner cela. Si elle ne savait vraiment pas, il fallait qu’elle lui dise mais sinon, il fallait qu’elle soit claire, qu’elle ne laisse pas l’espoir de Castiel germer pour rien. Cela serait tout simplement cruel. « Il ne doit pas être plus avancé que toi tu sais, parler résout souvent beaucoup de choses. » Je lui posais ensuite la question qui m’intéressait le plus et qui était de savoir si elle voulait que cette soirée mène à quelque chose de plus. Baby ne m’avait pas confié être spécialement attirée par le jeune homme mais je ne considérais pas qu’elle était obligée de tout me dire aussi donc je pouvais comprendre la chose. Toutefois, il fallait elle aussi qu’elle sache. « J'en sais rien.. P'tête que.. Non. C'est pas une bonne idée. J'sais même pas pourquoi j'ai fais ça. J'ai juste incroyablement merdé. » Je n’étais pas certaine qu’elle avait merdé encore. Ce dont Baby ne se rendait pas compte c’était de toutes les informations qu’elle faisait passer dans sa réponse. Elle avait commencé sa phrase sans la terminer avec un peu d’espoir mais s’était vite reprise. Pourquoi ? « Ce n’est peut-être pas une bêtise tu sais et je pense que tu as fait ça parce qu’il n’est pas laid à regarder n’est-ce pas ? » Dis-je avec un sourire en coin pour détendre un peu l’atmosphère. Il fallait toujours commencer par le faire. « Mais pourquoi ce serait une mauvaise idée ? Tu l’as presque dit toi-même, ça pourrait peut-être mener à quelque chose alors de quoi as-tu peur Baby ? » Je ne pouvais pas m’empêcher d’être un peu intriguée à vraie dire. « Ou alors tu sais déjà que ça ne peut mener absolument à rien parce que tu ne le vois jamais devenir plus et autant l’appeler de suite. » Dis-je en attrapant le téléphone.

C'était encore pire que merder dans ce cas là. Vraiment pire. T'avais filée ta virginité à Castiel sans même prendre le temps d'y réfléchir. T'avais pétée les plombs, fais le mur et au final, t'avais atteris chez lui avant de lui sauter dessus. Bien sûr qu'il n'avait pas dit non. C'était carrément logique. Et toi, t'avais foncée tête baissée sans penser une seule seconde aux conséquences qu'il pourrait y avoir suite à ça. Fallait croire que t'avais un grain. Puis comme si ça ne suffisait pas, tu t'étais enfui comme une voleuse. T'avais récupérée tes affaires alors qu'il dormait encore avant de te barrer de chez lui sans lui donner la moindre explication. Baby la tornade quoi. Là, t'avais mal jouée. Très mal jouée même. Et t'avais tellement la trouille que t'avais même pas le courage de regarder ton téléphone pour voir si oui ou non, il tentait de te joindre. De toute manière, t'étais beaucoup trop dans le flou pour faire ou dire quoi que ce soit de cohérent et peut être qu'il fallait mieux que tu t'abstiennes pour le moment. Histoire de pas encore plus dérapée quoi que t'avais du mal à croire que ça puisse être possible de faire encore pire. « Il ne doit pas être plus avancé que toi tu sais, parler résout souvent beaucoup de choses. » Ouais mais non. T'avais aucune idée de quoi lui dire et t'étais persuadée que ce n'était pas une bonne idée. Du moins pour le moment. Peut être qu'il valait mieux que tu attendes quelques temps histoire de prendre sur toi. Mais c'était à double tranchant. Plus tu attendais, plus il y avait de risque que les choses dérapent. Tristesse. T'étais paumée. Je peux pas lui parler, pas maintenant. Tu ne savais pas du tout quelle pourrait être sa réaction et quelque part, tu l'appréhendais. Mieux valait pour toi de te faire discrète pendant quelques temps histoire de revoir tout ça au calme. « Ce n’est peut-être pas une bêtise tu sais et je pense que tu as fait ça parce qu’il n’est pas laid à regarder n’est-ce pas ? » Tu fronçais les sourcils réfléchissant quelques secondes. Bien sûr qu'il n'était pas laid à regarder. C'était même un très bon garçon mais.. Tu l'avais repoussée et avait tout fait pour qu'il ne soit qu'un ami alors pourquoi est ce que tu avais finis par coucher avec lui ? Non, c'était clairement une bêtise parce que t'avais agis sans réfléchir et que tu détestais ça. T'aurais pas voulu que ça ce passe de cette manière là. « Mais pourquoi ce serait une mauvaise idée ? Tu l’as presque dit toi-même, ça pourrait peut-être mener à quelque chose alors de quoi as-tu peur Baby ? » T'avais jamais dit ça. Si ? Ou peut être que tu l'avais insinuée. Merde. Triple merde. Tu savais pas. Tu savais même pas quoi lui répondre. T'avais pas d'arguments. Et t'avais peur d'un tas de chose. A commencer par la simple base d'être avec quelqu'un, de devoir partager quelque chose. T'étais pas comme ça. T'étais une avare des sentiments, une flippée des relations alors comment pouvais tu envisager de te mettre avec quelqu'un ? « Ou alors tu sais déjà que ça ne peut mener absolument à rien parce que tu ne le vois jamais devenir plus et autant l’appeler de suite. » Quoi ? Non, non, non et non. Tu réagissais au quart de tour lui arrachant le téléphone des mains. Non. On peut pas l'appeler. Arrête. Pourquoi tu réagissais comme ça ? Si tu ne voulais vraiment rien, en temps normal, tu n'aurais pas hésitée à le lui dire. C'était quoi alors tout ça ? J'ai peur de.. De tout. De tout ce qui touche aux relations et tu le sais très bien Autumn. J'suis nulle dans ça, j'suis incapable de m'engager et tu sais très bien que ça va finir mal. J'peux juste pas. T'avais tellement l'impression d'être faible à ce moment là. C'était attroce. Je.. Laisse tomber, je règlerais ça plus tard.

Je ne savais pas réellement comment aborder le problème de Baby. Elle avait peut-être merdé à ses yeux, peut-être pas. La virginité ça se perdait à un moment ou à un autre. Moi je l’avais perdue avec mon copain de l’époque qui n’avait même pas trouvé judicieux de me dire qu’il retournait en Australie, c’est sa mère qui me l’a annoncé. Concrètement, il ne pouvait pas y avoir pire comme situation mais à l’époque, c’était mon copain et malgré son départ, il y avait eu des sentiments, je ne l’avais pas perdue sur un coup de tête comme Baby. Mais est-ce pour cela que c’était mieux ? Je ne savais pas vraiment en fait. Ce que je savais c’était qu’elle ne pourrait pas s’en sortir sans se poser certaines questions. Elle n’avait pas offert sa virginité à Castiel sans y penser, elle ne l’avait pas choisit au hasard, elle n’était pas allée dans un bar pour la perdre, c’était Castiel, son ami. Moi, je ne le connaissais que de vue ce gars là, je n’avais aucun lien avec lui mais je ne pensais pas que c’était un connard, il devait peut-être lui aussi s’en vouloir et puis le silence radio de Baby ne devait pas beaucoup l’aider dans ses questions. Mais la seule réelle question à laquelle Baby devait répondre était celle de savoir si une relation avec Castiel l’intéressait. Mais avant cela, je lui conseillais de lui parler, c’était bien plus simple et cela évitait des non dits, des actions qui pouvaient faire mal. Cependant, Baby ne semblait pas convaincue par ma proposition. « Je peux pas lui parler, pas maintenant. » Bon, d’accord, pas maintenant peut-être, je ne pouvais pas non plus la forcer, je ne voulais pas la forcer et lui faire du mal, je voyais bien qu’elle était déjà dans une situation où elle se faisait du soucis. Je me demandais comment elle avait pu se retenir de me raconter cela alors que je me plaignais de Teofilo. Franchement, c’était plus important que mes plaintes incessantes … « Il va falloir que tu le fasses plus rapidement que tu n’en as envi tout de même, le week-end n’est pas extensible. » Lui dis-je pour lui faire comprendre qu’elle ne pourrait pas se cacher pour toujours. Le lycée de Dillon n’était pas assez grand pour permettre à quelqu’un de se cacher et je ne doutais pas que Castiel passerait la journée à la chercher. Qu’est-ce que c’était compliqué les histoires de garçons quand même … Et quand on grandit il faut y rajouter les mariages et les divorces ainsi que les enfants, il ne nous manque plus que ça je vous assure … Mes questions semblèrent déboussoler complètement Baby qui se mit à réellement paniquer cette fois. « Non. On peut pas l'appeler. Arrête. J'ai peur de.. De tout. De tout ce qui touche aux relations et tu le sais très bien Autumn. J'suis nulle dans ça, j'suis incapable de m'engager et tu sais très bien que ça va finir mal. J'peux juste pas. » Je savais que Baby avait peur de s’engager, je ne pouvais pas l’ignorer bien entendu. Toutefois, je n’arrivais pas à me dire qu’elle ne pourrait jamais s’engager. Finir mal était une possibilité mais il y en avait tellement d’autres qui pouvaient la rendre heureuse. « Je.. Laisse tomber, je règlerais ça plus tard. » Non, je refusais que la conversation se termine ainsi. Je voulais que ma meilleure amie ait elle aussi une chance dans une relation avec la personne de son choix. « Non, on n’arrête pas d’en parler, je serais une horrible meilleure amie si je te laissais t’en charger toute seule. » Dis-je en mettant toutefois le téléphone de côté. Je pris une grande inspiration avant de lui dire : « Tu ne peux pas laisser ta peur des relations prendre le devant pour toujours Baby sinon tu ne pourras jamais en connaître une heureuse. Toutes ne se terminent pas mal, il y a de belles histoires d’amour autour de nous. On ne tombe pas sur la bonne personne de suite peut-être mais si on ne tente pas, comment en être certains ? Je ne suis pas sûre que repousser toutes les opportunités soit une très bonne méthode de procéder. » Dis-je en espérant ne pas l’avoir blessée.

Remettre à plus tard. Signe de lâcheté. T'étais pas quelqu'un de lâche mais pour le coup, tu voulais bien avouer que cette situation te dépassais beaucoup trop. A tel point que tu n'étais même pas capable d'envoyer un stupide message pour t'expliquer. Dans ta tête, le mieux était de laisser couler et de tenter de l'éviter le plus possible. Et ça, même si le lundi, il deviendrait beaucoup moins évident de ne pas se trouver sur la route de Castiel. Triste sort quand on venait de Dillon. Personne ne pouvait éviter personne à moins de vivre reclu chez lui et toi, en tant que lycéenne, tu ne pouvais aucunement te contenter de cette option. Premièrement parce que tes parents ne l'accepteraient jamais et deuxièmement parce que si tu voulais quitter ce trou, t'avais plutôt intérêt à te construire un dossier exemplaire. « Il va falloir que tu le fasses plus rapidement que tu n’en as envi tout de même, le week-end n’est pas extensible. » Tiens, elle devait clairement lire dans tes pensées puisque c'était exactement ce qu'il se passait dans ta petite tête. Pourtant, t'aurais bien aimée pouvoir le prolonger de quelques jours, voir même quelques semaines. Allez, du nerf Baby. T'avais affrontée des tonnes de choses, tu pouvais bien passer au dessus de ça. Mh. T'arrivais même pas à te convaincre toi même, ça risquait d'être compliqué. Je sais.. J'veux juste y réfléchir un peu. Mais réfléchir à quoi au juste ? C'était pas comme si tu avais l'embarras du choix pour la décision. Toi qui avait ce franc parlait si naturel, tu n'avais qu'à agir comme à l'habitude. Sauf que pour une fois, la question semblait beaucoup plus délicate. « Non, on n’arrête pas d’en parler, je serais une horrible meilleure amie si je te laissais t’en charger toute seule. » Vrai. Mais Autumn et toi n'aviez absolument pas la même façon de penser ou d'agir c'qui rendait les choses compliqués puisqu'il y avait fort à parier pour que vous ne vous mettiez pas d'accord. « Tu ne peux pas laisser ta peur des relations prendre le devant pour toujours Baby sinon tu ne pourras jamais en connaître une heureuse. Toutes ne se terminent pas mal, il y a de belles histoires d’amour autour de nous. On ne tombe pas sur la bonne personne de suite peut-être mais si on ne tente pas, comment en être certains ? Je ne suis pas sûre que repousser toutes les opportunités soit une très bonne méthode de procéder. » Bim. Prend ça dans les dents. Levant les yeux au ciel, tu encaissais les paroles de ta meilleure amie cherchant quoi y répondre. Elle avait raison et pourtant, tu ne le dirais jamais à haute voix. Question de fierté, encore une fois. Les belles histoires d'amour, c'était pas pour toi. T'étais pas fleur bleue, absolument pas faite pour t'accrocher à quelqu'un et tellement avide d'indépendance que tu ne pouvais supporter la simple pensée de ne pouvoir avancer sans avoir quelqu'un dans ta vie. J'ai le temps pour ce genre de chose, j'ai pas besoin de trouver quelqu'un maintenant. J'suis encore au lycée et.. J'veux quitter Dillon, aller à l'université et tout un tas d'autre truc aussi. J'dois me concentrer sur ça, sur mes projets. J'aurais tout le temps possible par la suite d'envisager d'être avec quelqu'un. C'est juste que ça rentre pas dans mes priorités pour l'instant.

En arrivant chez Baby, j’avouais que je ne m’attendais pas à ce qu’elle me dise qu’elle avait perdu sa virginité la nuit dernière, c’était clair. Le problème de ce genre de comportement ce n’est pas tant le fait qu’on le fasse c’est plutôt les conséquences qu’il entraîne. Je n’avais jamais fait tout un plat de la perte de ma virginité que j’avais perdu il y avait plus d’un an maintenant et je ne pensais pas que c’était le problème de Baby non plus. Le problème c’était qu’elle l’avait perdue avec un de ses amis, avec un gars qu’elle allait devoir voir tous les jours jusqu’à ce que l’on quitte le lycée et avant que cela n’arrive, nous avions encore deux ans avec nous. Alors elle pouvait l’éviter tant qu’elle voulait ce week-end, mais lundi il ne tarderait pas à la retrouver pour lui demander des explications. Je finis par comprendre quel était le réel problème cependant parce que Baby me le confia. Je lui faisais noter cependant qu’elle ne pourrait pas l’éviter pour toujours, Dillon était une petite ville malheureusement. « Je sais.. J'veux juste y réfléchir un peu. » Je voulais qu’elle y réfléchisse parce que Castiel pourrait être quelqu’un avec qui elle partagerait une histoire. Je savais que Baby ne cherchait pas à tout prix un copain, c’était même l’inverse mais tout de même, s’il y en avait un qui lui sautait dans les bras, il ne fallait pas qu’elle s’enfuie à toute vitesse. Mais elle me confia le vrai problème qui s’avéra être sa peur des relations, sa phobie même d’après ce que je comprenais. Le truc c’était que j’avais du mal à comprendre son point de vue. Je n’étais pas désespérée des relations, je pouvais vivre célibataire mais j’aimais l’idée d’avoir quelqu’un à mes côtés avec qui je pourrai partager des moments complices, mes joies et mes peines, c’était ça aussi être amoureux. Mais l’indépendance de Baby était quelque chose que je n’avais jamais complètement compris. « J'ai le temps pour ce genre de chose, j'ai pas besoin de trouver quelqu'un maintenant. J'suis encore au lycée et.. J'veux quitter Dillon, aller à l'université et tout un tas d'autre truc aussi. J'dois me concentrer sur ça, sur mes projets. J'aurais tout le temps possible par la suite d'envisager d'être avec quelqu'un. C'est juste que ça rentre pas dans mes priorités pour l'instant. » Je soupirais, je ne pouvais m’en empêcher. Je comprenais le raisonnement, le problème c’était que ce dernier l’entraînait dans un sacré cercle vicieux. Moi aussi je voulais aller à l’université et quitter Dillon mais cela ne voulait pas dire que je me fermais à toute relation. Nous savions tous plus ou moins que nos relations de lycée ne tiendraient pas la route à part si elles étaient merveilleuses alors pourquoi se prendre la tête ? Et puis surtout, ce qui m’inquiétait dans l’attitude de Baby c’était que maintenant c’était le lycée et elle avait des projets pour l’université mais quand elle serait à l’université, elle aurait des projets de travail et elle ne prendra jamais le temps de se trouver quelqu’un, elle ne se donnera jamais une chance dans une relation quelconque et en tant que meilleure amie, cela me perturbait énormément. « Et quand tu seras à l’université tu n’auras pas le temps parce que tu devras trouver un travail. C’est un cercle vicieux Baby, crois-moi. Et personne ne t’a demandé de te marier avec Castiel tu sais, une relation au lycée ne va pas te faire revoir tous tes projets, personnellement je ne le vois pas comme ça. » Dis-je le plus simplement du monde.  

Au final, tu ne savais plus vraiment qui est ce que tu cherchais à convaincre. Ta meilleure amie ou toi même ? Parce qu'en y réfléchissant bien, t'avais vraiment l'impression de tenter de te donner toi même des arguments pour ne rien tenter avec Castiel. Ce qui était stupide, bien entendu. D'ailleurs, tu savais même pas si lui, de son côté, voulait réellement quelque chose. Il était fort possible que non. Il était fort possible que cette nuit passé ensemble n'était qu'un passe temps sans aucun intérêt. Peut être que tu te prenais la tête pour rien et qu'au final, il te dirais simplement que c'était cool mais sans plus. Parfois, t'avais l'impression de faire des caisses de pas grand chose. Après tout, t'avais qu'à réagir comme d'habitude, il te connaissais, il était ton ami avant tout et il savait très bien que tu avais un caractère quelque peu spécial, il n'allait tout de même pas jouer au choqué si jamais les choses ne se passaient pas bien. Ouais, fallait juste que tu arrêtes de fuir les problèmes sans jamais tenter de ne rien arranger. Fallait que tu réagisses un peu et que tu arrêtes de jouer à l'idiote avec tout le monde. Que tu arrêtes de t'enfermer sur toi comme si tu étais seule contre le monde. « Et quand tu seras à l’université tu n’auras pas le temps parce que tu devras trouver un travail. C’est un cercle vicieux Baby, crois-moi. Et personne ne t’a demandé de te marier avec Castiel tu sais, une relation au lycée ne va pas te faire revoir tous tes projets, personnellement je ne le vois pas comme ça. » Un soupir s'échappait de ta bouche alors que tu réalisais qu'elle avait raison. Si jamais il se passait quelque chose avec Castiel, cela ne signifiait pas que vous alliez vous retrouvez enchaînés l'un à l'autre. Ce ne serait peut être qu'une amourette sans lendemain. Le genre de relation éphémère comme vivait la plupart des lycéens. Seulement, tu avais une trouille de l'attachement. Et tu ne pouvais pas t'empêcher de penser ce que les choses pourraient devenir si tu t'attachais vriament à lui. Comment t'allais faire hein ? Comment t'allais t'en sortir si c'était le cas ? Parce que c'était clairement le genre de situation que tu aurais beaucoup trop de mal à gérer. Inspirant profondément, tu fermais les yeux quelques instants essayant de faire le tri dans tes idées bien trop floues. « Laisse moi le week end pour y réfléchir. C'promis, lundi j'irais lui parler. J'te promet pas le résultat final mais j'irais lui parler. Pour l'instant, je veux juste penser à autre chose, ne pas me prendre la tête. Deal ? »

Je connaissais la peur de l’attachement de Baby et je pouvais comprendre qu’elle ait peur de s’attacher, se faire briser le cœur ce n’est jamais très agréable. J’en avais fait l’expérience ces deux dernières années. Le problème c’est que si l’on ne se laisse jamais la possibilité d’être aimé et d’aimer en retour, on ne pourra jamais l’envisager. Baby avait peur qu’une relation l’empêcher d’aller à l’université de son choix mais à l’université elle aurait peur qu’une relation l’empêche d’accéder au boulot dont elle rêvait parce que c’était à l’autre bout du pays. Franchement, tous ces raisonnements tournaient en rond et cela m’énervait énormément. On ne sait pas pour combien de temps on est sur terre alors pourquoi ne pas profiter de la vie ? Surtout au lycée quand nous n’avons encore que des responsabilités limitées et que l’on peut se laisser aller. Mais Baby et moi nous fonctionnions sur deux planètes différentes, je l’avais toujours su et ce n’était pas toujours facile pour moi de la conseiller. Toutefois, je ne voulais pas qu’elle se referme sur elle-même et qu’elle ne donne à personne la possibilité de l’aimer. C’était tellement un beau sentiment qu’il ne fallait pas passer à côté. Au final, une fois que le cœur commencer à refermer les plaies, on se souvient de tous ces moments partagés, ces moments qui permettent de se construire, de s’ouvrir et de se découvrir aussi. Ces moments où pendant quelques secondes on a été pleinement heureux. J’avais toujours été une romantique dans l’âme et le divorce de mes parents ne me donnait pas une peur bleue de l’engagement. C’était la vie, ils avaient passé plusieurs années ensemble mais ne pouvaient plus vivre ensemble aujourd’hui alors mieux valait se séparer tant qu’il était encore temps. J’avais été déçue dans un premier temps bien entendu mais je m’en étais vite remise. « Laisse moi le week end pour y réfléchir. C'promis, lundi j'irais lui parler. J'te promet pas le résultat final mais j'irais lui parler. Pour l'instant, je veux juste penser à autre chose, ne pas me prendre la tête. Deal ? » Je ne voulais pas absolument que Baby sorte avec Castiel, ce n’était pas le but de cette opération, je voulais juste qu’elle envisage cette possibilité qu’elle n’envisageait pas quelques minutes plus tôt. Cela ne servait à rien de la repousser ainsi, c’était idiot vraiment. Je décidais cependant de ne pas insister, j’avais dis ce que j’avais à dire sur ce sujet et j’espérais que Baby y trouverait des réponses à quelques questions. « Tu veux qu’on fasse quoi du coup ? Tu avais prévu quelque chose pour ta soirée ? » Demandais-je curieuse. Maintenant que je restais pour la soirée, autant faire des plans non ?  

Pour la première fois de ta vie, tu ne fermais pas la discussion sur du négatif. Tu n'étais pas restée butée dans tes idées. Pour la première fois, tu avais fais l'effort d'écouter ce que ta meilleure amie avait à dire. Alors certes, c'était pas pour autant que tout allait partir sur des roulettes avec Castiel mais au moins, t'envisageais les choses. Après, t'étais pas une grande fan des planifications. Généralement, tu préférais laisser les choses se passer tranquillement, au feeling. Alors peut être qu'au final, les choses viendraient d'elle même quand tu te retrouverais en face de lui lundi mais, t'essayais vraiment de ne pas rester bloquée dans ton jugement premier. Maintenant, tu n'avais plus qu'à espérer qu'Autumn accepte elle aussi ce que tu venais de dire. Qu'elle te laisse gérer les choses sans s'opposer à tes choix. Parfois, il était étrange de voir que deux personnes aussi différente que vous puissiez être aussi proche. Beaucoup de gens ne comprenaient pas le lien qui vous unissez et il était vrai que la plupart du temps, vous étiez en désaccord sur tout mais.. C'était TA meilleure amie et quelque part, t'avais besoin de ça. De cette opposition. Les relations étaient terriblement ennuyeuse quand tout le monde était d'accord. « Tu veux qu’on fasse quoi du coup ? Tu avais prévu quelque chose pour ta soirée ? » Gagné. Elle n'insistait pas. C'était déjà ça. Tu te détendais quelque peu contente que le sujet s'éloigne finalement de Castiel. Tu ne regrettais pas de lui avoir racontée, au contraire puisque tu lui disais toujours tout mais tu savais que continuer à exposer vos points de vue sur cette situation ne mênerait à rien. C'était comme une cause perdue d'avance. « Mission on évite Tenessee. » Ouais, le repas s'annonçait déjà très tendu si on prenait la peine de manger en "famille". Au final, qu'il y est un invité ou pas ne changeait jamais les tensions de la maison. « J'pourrais négocier pour commander des pizzas comme ça on resterais là devant un film ou j'sais pas. Ca te va ? »

J’étais heureuse que Baby m’écoute en réalité, je ne lui demandais pas plus. J’avais juste besoin qu’elle écoute ce que j’avais à dire pour avoir une autre vision de cette situation. Nous avions toujours été de strictes opposées mais au fond, c’était ce qui faisait notre force. Je savais que Baby avait des amies très proches qui lui ressemblaient et je ne doutais pas qu’elles devaient discuter de tout cela aussi entre elles mais je n’avais pas peur de donner mon avis même s’il faisait mal. Baby le faisait aussi avec moi et même si des fois cela ne me faisait pas plaisir, c’était nécessaire et j’avais besoin de l’entendre. Cela créait quelques disputes de temps en temps mais jamais bien longtemps. Sur cette question en tout cas, j’avais besoin qu’elle ouvre un peu son esprit, qu’elle se laisse la possibilité d’envisager une relation qu’elle soit avec Castiel ou non, cela n’a pas vraiment d’importance au final. Tout ce qui comptait à mes yeux c’est qu’elle puisse l’envisager parce que ses raisons étaient certes bonnes mais si on ne se laisse pas cette chance au lycée, quand va-t-on se la donner ? Je repensais à moi et à mes relations qui ne s’étaient pas bien terminées. Prendre des risques cela n’était pas sans conséquences et je les avais payés chers ces risques. Enfin, Baby voulait changer de sujet et je la connaissais trop bien pour savoir qu’il valait mieux ne pas insister, j’avais dit ce que j’avais à dire après tout. Sachant que Baby m’avait invité, je lui demandais si elle avait prévu quelque chose pour sa soirée à elle. J’étais heureuse de passer la soirée avec elle parce que nous avions besoin de nous retrouver un peu avec tout ce qui nous éloignait au lycée. « Mission on évite Tenessee. J'pourrais négocier pour commander des pizzas comme ça on resterais là devant un film ou j'sais pas. Ca te va ? » Maintenant que j’y pensais un repas chez Baby voulait dire un tête à tête avec Absolem et je n’en avais pas envi. Alors que Baby voulait éviter sa sœur, moi je voulais éviter son frère donc cela tombait parfaitement bien qu’elle veuille éviter sa famille ce soir, cela m’arrangeait beaucoup. « Je trouve cette idée absolument géniale ! J’ai pas eu le temps de voir un film ces derniers temps, j’en ai besoin. » Dis-je en m’allongeant sur le lit un sourire aux lèvres.